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DANZIG
" Deth Red Sabaoth "

DANZIG Deth Red Sabaoth

AFM Records GmbH

Danzig … Nom évocateur et respecté, mais qui prend de plus en plus un goût de gloire passée. Et en effet après huit livraisons studio dont une bonne seconde moitié n'ayant pas soulevé l'enthousiasme des foules outre-mesure, l'heure était venue pour Danzig de confirmer la tendance ou l'inverser. Alors d'abord, Glenn et sa bande ont pris leur temps. Depuis « Circle Of Snakes », on a eu droit à un album solo de Glenn et un album d'inédits. Ensuite, l'équipe en question accueille désormais en ses rangs le batteur Johnny Kelly, en fait depuis 2005 mais « Circle Of Snakes » datant de 2004 on le découvre version studio. A la guitare, on retrouve toujours Tommy Victor – sans doute une bonne idée – et à la basse… Glenn ! qui assure en effet avec Tommy les parties de Steve Zing, ex-coéquipier de Glenn au sein de Samhain censé avoir rejoint sa formation il y a 4 ans mais ici absent (on le retrouvera néanmoins sur la tournée à venir). C'est donc un trio hétéroclite qui met en boîte ce « Deth Red Sabaoth » qui se présente derrière une pochette dans la tradition occulte du genre du cartoonist Joe Chiodo. Ce n'est pas seulement une façade, Danzig délaisse les tendances Indus des dernières livraisons pour un Heavy clairement old-school, entièrement enregistré sur matériel analogique et seventies.

La guitare de Tommy en particulier, qui vous agresse (dans le sens positif du terme !) dès « Hammer of the gods », est captée derrière un ampli à lampe pour basse qui lui donne un cachet énorme d'un bout à l'autre du disque. Celui-ci est franchement marqué de ce « cachet » qui doit autant à son son (Prod maison de Glenn) qu'à une écriture très très épurée, sans toutefois tomber dans le remake de Lucifuge ou autre. Les rythmiques sont essentiellement ternaires, ce qui constitue une particularité supplémentaire, dans l'esprit Blues ou autre selon les besoins de l'ambiance ésotérique que Glenn tente de développer. Sur « Hammer of the gods » c'est dans l'esprit du Sabbath de Master Of Reality, sur « Pyre of souls » (morceau de bravoure du disque pourvu d'une intro légère au piano exposant un thème repris par la guitare plombée de Tommy pour amener à 7 minutes d'incantation obstinée martelées par la voix particulièrement dure d'un Glenn se faisant très déclamatoire) tout en lourdeur et sur « Left hand rise above » clôturant le tout ce sont de petites lignes légères purement ambiantes, la voix plus claire de Glenn jouant sur leur superposition (à la manière de Achilles Last Stand, un peu). Pour le reste, ternaire ou pas, l'on reste dans une écriture très classique, généralement Heavy, mais toujours simple et faisant ressortir les fondements de la musique sombre de Danzig. Le contexte s'y prête, Glenn nous propose ici des Blues poisseux sur lesquels sa musique est après tout fondée, comme « The revengeful » particulièrement groovy malgré sa lenteur tout au service de la voix très modulée de Glenn (qui ne va toujours pas chercher plus loin : ce n'est que le Morrison de LA Woman). « Black Candy », aussi, se base sur ces lourds rythmes Blues mais comme les a relu le Hard Rock, très hypnotiques (servi par le drumming assez grossier mais bien dans l'esprit de Glenn en personne). C'est aussi au Hard Rock classique que se cantonne le single « On a wicked night », que ce soit son thème acoustique en constituant l'ossature ou ses soli tellement old-school qu'on peut parler d'exercice de style. Courte et evoquant The Cult, elle constitue un choix décevant qui ne nous réconciliera pas avec les singles. « Simple et décevante » s'applique aussi à « Deth red moon », mélodique, interprétée par un Glenn aux intonations plus classiques, mais qui ne marquera personne. Le reste du disque est d'un tout autre acabit : il y a d'abord « Rebel Spirits » qui révèle Johnny Kelly dans toute sa splendeur et prouve combien le défi d'intégrer l'ex-batteur de Type-O-Negative pour un disque si roots a été relevé haut-la-main. Plus mid-tempo, elle a une mélodie moins rétro que le reste avec un quelque chose de « Sweet Dreams ». Je termine par les morceaux qui se distinguent des précédents sur les 2 tableaux, et tout d'abord « Ju Ju Bone » que personne ne me reprochera de qualifier de « highlight » j'espère : bâtie sur un riff à la manière des grandes heures du Hard Blues des Seventies et extrêmement menaçante, Glenn y change son timbre de voix pour quelque chose de plus « âgé » et parvient à créer ce climat qu'il n'a de cesse de rechercher, sorte de communion entre les musiciens en quête de la même « extase » au sens premier du terme (ici aux couleurs vaudou) qui pour moi éclate lors du solo. « Highlight », oui. Tout autant que « Night star hel » qui lui fait suite mais plus dans l'esprit Doom, et pourvue d'une longue partie instrumentale très rythmique afin d'enfoncer le clou de la lourdeur de ce qui constitue une sorte d'obstinato.

S'il semble évident que je suis conquis, je ne considère pas non plus « Deth Red Sabaoth » comme le « Danzig V », et d'ailleurs Glenn a eu raison de ne pas le concevoir comme tel. En fait, la grande réussite de ce disque est « conceptuelle » : la musique est épurée et absolument pas forcée, débarrassée de ses prétentions sonores de production sans regarder en arrière, pas une redéfinition… un réajustement, en quelque sorte. Le but est maintenant de ne pas considérer ca comme un pavé dans la mare, sorte d'interlude entre 2 disques X et Y, mais une réelle réflexion murie pour une suite de parcours logique et réfléchie pensée comme telle.

Le site :  danzig-verotik.com/ + www.myspace.com/danzig

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