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DIMMU BORGIR
" Abrahadabra "

DIMMU BORGIR Abrahadabra

Nuclear Blast

Après un huitième album plutôt classique et sans grand bouleversement, « In Sorti Diaboli », la nouvelle réalisation musicale de DIMMU BORGIR « Abrahadabra » se veut être le renouveau de la formation Norvégienne et un retour à une inspiration musicale de haute volée. Allégée de deux anciens membres, à savoir ICS Vortex et Mustis, respectivement bassiste et claviériste, La bande à Shagrath, loin de baisser les bras et de se voir amputé d’une partie de son processus créatif, s’en est retrouvée dopée et stimulée dans un univers Black Métal symphonique de premier choix.
L’assise musicale de ce nouvel opus reste, bien entendu, le Black métal, mais auréolé d’une collaboration orchestrale de 51 musiciens classiques, avec le Norwegian Radio Orchestra, ainsi qu’un ensemble de 38 choristes de la Schola Cantorum Choir.
Autant vous le dire de suite : tout ce petit monde a mis ses qualités personnelles et collectives au service de ce nouvel opus, aussi démoniaque que talentueux.
Donc, en ce mois d’octobre mouvementé en sorties diverses, il m’était donné de pouvoir me délecter de ce moment instrumental grandiloquent et de vous retranscrire mes premières impressions à chaud.
D’abord, oubliez de suite la déception que fut, pour certains, le précédent opus. Préparez-vous simplement à ouvrir grand vos oreilles pour accueillir ce maelstrom symphonique où rage et noirceur Black Métal auront fort à faire face au tissu orchestral présent. Tout ici est question de dosage millimétré et, malgré l’omniprésence de parties de batterie dévastatrices, sèches comme des coups de trique, de riffs de guitares dans la plus pure tradition, tout comme l’exécution de solos mélodiques précis, l’ensemble orchestral et autres arrangements symphoniques gardent une place prépondérante dans l’élaboration musicale de ce nouvel album. Cette collaboration permet ainsi la mise en forme d’innombrables atmosphères cinématographiques, moments inquiétants, harmonisations sombres et autres passages épiques endiablés.
Après une courte introduction instrumentale symphonique, « Xibir », l’ensemble du concerto Black Métal pour cuivres et cordes déboule dans une musicalité extrêmement riche et savoureuse avec « Born Treacherous ». Durant les pistes suivantes, vous serez pris par ce tumulte Black Métal, nouant des liens étroits avec les musiques savantes. Mais je pourrais rajouter l’approche quasi Black Gothique de « Ritualist » avec sa guitare acoustique cristalline. Quant aux terribles pistes «  A Jew Traced Through Coal » et « Renewal », plus poisseuses et rapides, elles renouent avec le meilleur de DIMMU BORGIR.
Pour ce qui est du travail vocal, les chœurs lyriques accompagnant Shagarth, aux portes de cet univers abyssal, arrivent habilement à faire naître une tension maléfique et de grands instants lumineux du plus bel effet. Tout au long d’ « Abrahadabra » la prestation de Shagarth utilise tous les registres possibles, passant de hurlements possédés, à des murmures glauques, voix trafiquées, grognements démoniaques, voire quelques passages chantés. Notre homme se retrouve ainsi mis en première ligne, face à ce déluge d’atmosphères diverses et belliqueuses.
Vous dire que l’ensemble de l’album est du grand Black Métal serait certainement erroné. Vous affirmer qu’ « Abrahadabra » est d’un niveau musical imposant et qu’il emprunte des spectres sonores élargis semble plus approprié. Il y en a vraiment pour tous les goûts et dans tous les genres. Même si l’ensemble des titres gardent une ossature Black.
En guise de cerise sur le gâteau, les bonus vous proposeront la version orchestrale de « Gateways », digne d’un grand film d’horreur, ainsi qu’une étonnante reprise de DEEP PURPLE « Perfect Stranger », pas si mauvaise que cela.
Passé l’effet de surprise et malgré la qualité musicale indéniable de DIMMU BORGIR, le fan de true Black, peinera à s’immerger dans l’univers musical ici produit.
Un CD qui va au-delà du simple concept Black Métal et qui trouvera son public dans tout individu capable d’appréhender ce que la musicalité peut gagner grâce à l’apport d’un ensemble symphonique et lyrique.

Le site : http://site.dimmu-borgir.com/ + http://www.myspace.com/dimmuborgir

Dave.






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