Massacre Records

L'artwork de Natalie Shau annonce la couleur : goth, féminin, Lacuna Coil... donc chronique négative. Vous, cependant, en lecteur éclairé de nos proses à nous autres ultrarockiens, sachez que celles-ci sont tout sauf objectives, donc vous ne vous arrêterez pas à ces manifestations de mauvaise humeur et prêterez malgré tout votre oreille à Elysion. Elysion, donc... groupe Grec, officiant avec une nouvelle Christianna de chanteuse depuis 2 ans, pas désagréable à regarder si vous partagez mes goûts, et qui inaugure donc sa discographie avec le groupe par ce « Silent scream ».

L'orientation du groupe est manifestement « contemporaine », à savoir gros son / grosse prod', flirts techno-industroïdes, vernis gothique... ça vous rappelle déjà pas mal de noms hein ? Alors qu'y a-t-il à sauver chez eux, pour autant qu'il y ait quelque chose? Certes la production (Ted Jensen) est remarquable, mais elle ne brille pas par son originalité et je soupçonne le groupe de s'être reposé dessus plus que de raison. L'instrumentation non plus ne présente pas une once d'originalité et n'est que reproduction – fidèle mais reproduction quand même – de ces mêmes groupes qui vous sont venus à l'esprit ci-dessus. Pire, ils donnent dans ce « modernisme outrancier » qui me hérisse les poils: « Killing my dreams » est à jeter, la rythmique de « The rules » est insupportable, idem pour l'instrumentation de « Loss », celle de « Dreamer » est à peine sauvée par une Wah-wah rigolote (« rigolote » oui, je ne peux pas être plus gentil)... L'infernale machine se calme sur les plus traditionnels « Weakness in your eyes » ou « Don't say a word », mais c'est tout de même un comble d'être meilleur sur les morceaux qui apportent le moins d'eau au moulin. Ceci-dit gardez mon intro en tête, mes propos sont à relativiser et effectivement avec un œil moins fielleux on notera des mélanges qui prennent mieux, grâce à un retour de guitares dans le dosage noyé de claviers de « Never forever », une mélodie plus Rock pour la par ailleurs peu savoureuse « Don't say a word », et une quasi-réussite (eh oui) avec « Bleeding », où ces éléments modernes ne renient pas leurs visées mais réussissent à installer une ambiance certaine, bien mise en valeur par un contraste des couplets quasi-ambiants et une rythmique mid-tempo qui gomme provisoirement le principal défaut du groupe. Un mot de Christianna (tout de même) pour souligner qu'elle est parfaitement dans l'esprit du groupe en ceci que rien chez elle n'est pas emprunté à cette ribambelle de groupes actuels (ma gentillesse n'a pas de limite n'est-il pas) mais ceci dit on a à la base une très bonne voix. Dommage...

Pour en revenir à l'album, le pire est lorsqu'on colle aux inévitables schémas du genre. Je parle du slow (évidement) : « Far from the edge ». Pitié. Le pire (si si !) est qu'il s'enchaîne avec le morceau de conclusion « Erase me », le plus outrancier de tous, avec du speaking de Christianna de sa plus belle voix de bitch et tout et tout et avec plaisir que je t'eraserais moi. Bon ceci dit il s'agit du seul morceau avec l'ambition de rechercher un minimum d'envergure. Son final étant particulièrement faible, il ne nous laissera malheureusement pas sur une meilleure impression que ca.

Donc ? Bah ne me regardez pas comme ça, non je ne recommande pas cet album. Mais vous avez compris qu'il s'agit d'une parfaite production du genre. Encore faut-il l'aimer, le genre. Pour les autres (surprise : je suis de ceux-là) je ne vois pas d'innovation à l'horizon qui pourrait capter notre intérêt. Un parfait disque de gotho-(je m'arrête là) à la réalisation irréprochable et la qualité d'exécution incontestable, rappellerai-je pour finir sur des mots plus doux.

Le site : http://www.myspace.com/elysionmyspace

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