Annonce : Ultrarock recherche des chroniqueurs et chroniqueuses, motivés, objectifs, passionnés, contact ici ;) ou msn: ess_ultrarock@hotmail.com (chat only)




ENOCHIAN THEORY
" Evolution : creatio ex nihilo "

E N O C H I AN   T H E O R Y   Evolution : creatio ex nihilio

Anomalousz Music Records

«  Evolution : creatio ex nihilio  » est le nom pompeux de la première galette du groupe britannique Enochian Theory. N'en ayant jamais entendu parler, je découvre la formation avec vous...
Dans le paysage musical depuis 6 ans, « Evolution... » est leur premier album complet, après 2 livraisons en 2005 et 2006, album pour lequel le groupe se retrouve tricéphale suite au départ de leur guitariste. Cette absence ne laissera guère de vide dans le son du groupe, celui-ci étant gonflé par ce qu'ils appellent leur « Lost orchestra », arrangements à base de claviers et synthétiseurs envahissant chaque piste.

Claviers avez-vous dit ? J'en vois déjà qui froncent les sourcils. Mais non ce n'est pas un groupe gothique. Symphonique? Non plus. Lancez donc le CD...
Quelques sons d'ambiance, puis une plage planante soutenue par d'infinies lignes guitaristiques légères... Voilà, Enochian Theory est un groupe ch... Non ce n'est pas du prog. En fait Enochian se place dans cet intervalle vide entre Tool et Pink Floyd qu'essaient de combler des groupes comme Porcupine Tree ou A Perfect Circle... Je sais c'est vague, mais les années 2000 nous ont donné assez d'exemples de la chose pour que vous la visualisiez, et je préciserais que tout ceci est produit par D. Castillo, responsable du son d'Opeth ou Katatonia (dont le groupe a déjà assuré la 1e partie)... Voilà, c'est du Metal « ambiant » si vous voulez ; ça a pas mal de succès chez eux, Anathema en est un bon exemple. Mais le ton est ici bien moins tragique, cette omniprésence du « lost orchestra » donne une coloration plus atmosphérique qu'autre chose, plus légère...

« Triumvirate » révèle une connaissance de la musique électronique souvent absente de telles formations. Et c'est ce qui domine sur cet album. Le « Metal » n'est là que pour agrémenter ou servir d'interludes à des plages avant tout ambiantes. Il ne se présente que sous forme de couplets growlés, de guitares plus nerveuses sur certaines outros ou de riffs d'introductions vite remplacés par les lignes légères, tout en arpèges, très guitaristiques, qui sont je pense le point fort de cet album. Jamais envahissantes et toujours dans l'esprit de cette musique où l'instrument a rarement sa place, on pourrait aller jusqu'à dire qu'elles portent les compositions au même titre que les claviers, ce qui démarque d'ailleurs le groupe de leurs principaux concurrents, The Gathering ou autres... Très bien vu.

Le chant est également peu typé pour ce genre de projets, se révélant souvent quasi-rock (« Movement »), alors que les compos vont, elles, dans le sens inverse, celui de l'architecture progressive, avec des thèmes récurrents, des parties instrumentales étalées (qui constituent l'essence de « The fire around the lotus » et « Waves of ascencion ») et des morceaux invariablement fondus dans nombre de titres instrumentaux ou ambiants servant de transitions ou d'intermèdes, selon l'humeur et le contexte. Peu de mélodies évidentes ou continues... on est bien dans une architecture Prog. Le ton est en revanche moderne, comme vous vous en doutez, et le son l'est encore plus. C'est définitivement l'ambiance qui est privilégiée, et elle se trouve tellement mise en avant par rapport à des formations plus Metal qu'elle en devient l'élément essentiel, avant tout souci de thème, instrumentation ou mélodie.

Bref, Enochian Theory est un groupe de Metal Ambient, voire d'ambiance teintée metal tellement le Metal est ici ornemental. Le groupe a plus écouté dans sa jeunesse Portishead que My Dying Bride à mon avis. Et le résultat est... « original » serait un bien grand mot, car plus d'un groupe cité dans cette chronique s'est déjà approché de ce résultat, mais « personnel » conviendrait. L'ambiance qui se dégage de ce travail est assez particulière, reconnaissable, et fruit d'une démarche convaincue, certes. Ceci dit la recette fonctionne en dents de scie ; le morceau de fermeture de l'album est le plus hétérogène, le plus original, mais le moins réussi... en revanche certains intermèdes instrumentaux doivent tout à des artistes de synthétiseur ou les premiers multi-instrumentistes des seventies mais fonctionnent... C'est sur ceux-là que je me suis le plus laissé prendre. Mais bon rien ne se perd, rien ne s'invente n'est-ce pas ? Reste à savoir transformer.

Le site: www.enochiantheory.co.uk + www.myspace.com/enochiantheoryband

the_outcast







Meet ULTRAROCK at  :





E-mail: ultrarockcontact@free.fr 
Design
: www.essgraphics.fr