Pervade Productions
C'est loin Alcyone, ça leur a fait une trotte jusqu'à nous à Era Nova ! En 2002 qu'ils se sont formés... A l'époque c'était « Road to pacifica », petit combo fier d'avoir remporté un prix à Nantes avec son Métal très très Power... De cette époque ne reste qu'un membre, aujourd'hui. Même le nom n'est plus là, la formation l'ayant abandonné dès 2004 pour « Storma » d'abord, après avoir recruté le batteur d'Ultravomit ! Si, si. Puis ce fut « Alcyon », nom qui leur porta un minimum chance en 2005, année où ils enregistrent leur première démo. Ils le délaissent pourtant pour « Era nova » juste après, mais trouvent en même temps enfin leur bassiste et claviériste pour compléter la formation que nous avons aujourd'hui. Après 2 ans de tournées dans leur région, ils entrent enfin en studio en 2008 sous la houlette du producteur d'Anorexia Nervosa (pas le pire de France hein) pour produire des bandes masterisées l'année d'après... Puis, galère, pas de label. Ils ne voient le bout du tunnel que cette année, et « Children of alcyone » sort enfin. Ouf !
On le pose sur la platine et on écoute le Power mélodique du groupe... A l'affût de la moindre once d'originalité dans cette musique lessivée, on note d'abord la tonalité particulière du son : une sorte de mélancolie surnageante domine. Cette impression est d'autant plus renforcée par la production très « light » de l'ensemble, et une utilisation classieuse des claviers, comme dans les années 80, avec des lignes enveloppantes toutes en tierces... Effet notable, qui ne persistera pas sur toutes les pistes, mais suffisamment marqué pour donner un cachet au groupe. La voix est également hors des standards Power : rauque, elle fait plus Rock que Metal, mais, malheureusement, manque singulièrement de puissance. Le reste du combo se démarque également, le bassiste en étant généralement très en avant (voir « Bravery hills », « Celestial valley » et « Neverending war ») et les guitares en faisant preuve d'une virtuosité certes peu originale mais bien présente : son solo illumine tout de même « In search of gralium », et pour le reste, on a de belles interactions avec les lignes de claviers, chose plus intéressante : « Trick and treason » où son tapping s'y substitue fort judicieusement, « Bravery hills » où du doublage résulte sans doute le meilleur solo du disque, « Celestial valley » où le mariage est exemplaire pour un morceau si simple, et surtout le morceau-titre dont l'instrumentation remporte sans conteste la palme du disque : une guitare épique comme en proposait Virgin Steele aux arpèges du plus bel effet lorsqu'à eux seuls ils soutiennent la rythmique du clavier ! Beau travail. Pour le reste, il y a « In search of gralium » dont la mélodie lente et originale se démarque, et où le travail instrumental, que ce soit la guitare tout aussi virtuose ou bien les claviers qui nous confèrent ici une réelle ampleur, est tout aussi remarquable, mais à part ces deux titres, force est de constater que l'on piétine. Oh il y a bien cette coloration mélancolique dont j'ai parlé qui porte les premiers titres, mais non seulement les combos finlandais ont repris (et plombé) la recette depuis longtemps, mais de plus cela n'empêche pas une bonne moitié de l'album de rester étrangère à ce cachet agréable et se contenter de Power plus basique. Celui-ci, comme souvent, ne fonctionne qu'à l'efficacité : ainsi « Celestial valley » ne tient que par sa rythmique Heavy, « Nhylharus » par son riff et « Trick and treason » par sa lourdeur. Quant à « Requiem », qui tout de même conclut le disque, c'est une ballade, mais qui a tout de même le bon goût de proposer un final en relançant des rythmes fort bien maîtrisés.
Une fois l'écoute terminée, gageons que nombre d'auditeurs jugeront n'avoir écouté qu'un groupe Power de plus. Certains se diront qu'ils ont passé un bon moment avec « In search of gralium » et « Children of alcyone » mais qu'ils ne ressortiront pas le disque très souvent pour autant, et certains, peut-être, ressentiront, une fois le son coupé, comme un sentiment éthéré persistant, pas forcément déplaisant, mais, je pense, pas assez fort non plus. Car Era Nova a sans doute fait les choses à moitié. Rien n'est assez fort ici pour marquer. Ils proposent de bonnes choses mais quel groupe ne le fait pas, sur 10 titres ? Un simple combo Power de plus peut-être oui, après tout on dit toujours que la majorité a forcément raison.
Le site : www.myspace.com/eranova
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