Escape Music

« Ferreira », c'est le groupe de Marco Ferreira, musicien au CV assez plein : guitariste et producteur américain d'origine brésilienne, il se fait également compositeur et chanteur lorsque l'occasion s'y prête. Ce fut le cas en 2002 pour l'enregistrement de son premier album solo, auquel participait également son frère Alex que nous retrouverons ici aux percussions. Ce fut également l'occasion de rencontrer un autre de ses partenaires ici présents, Gus Monsanto (de Revolution Renaissance, Adagio et bien d'autres choses encore comme les chroniques d'Ultrarock vous le révèleront – si si, jetez un œil) recruté à la basse afin de tourner sous forme de trio aux USA et au Brésil, sous l'improbable nom de « Monkey bite ». Gus conduisant à Adagio et Adagio au producteur Kevin Codferd, ce dernier embauche Marco en 2006 pour le premier album d'un autre groupe français qu'il produit, Venturia. Ce qui n'empêche pas Marco de prendre part l'année suivante à la formation de « Goodbye thrill », qu'il produit pour leur premier enregistrement et accompagne lors de leur participation au MeloricRock Fest... Néanmoins un an plus tard il est de retour dans les rangs de Venturia pour l'enregistrement du second opus du groupe. Encore une année et 2009 offre à Marco une nouvelle occasion d'enregistrer un album solo, dont les sonorités Melodic Rock ne sont pas sans rappeler Goodbye Thrill, qu'il retrouve d'ailleurs cette même année pour une tournée et un second album !

Nous ne sommes qu'un an après tout cela et revoici venu pour Marco le moment de nous livrer un troisième « Ferreira », son projet solo avec, comme nous l'avons vu, son frère derrière les fûts, le bon vieux Gus à la 4-cordes (et au chant pour un morceau qu'il co-signe), plus un ami finlandais qui est à l'origine de ce nouveau projet et avec qui Marco partage aussi les guitares. Plus proche de Venturia et moins de Goodbye Thrill pour le coup, ce « Better run!!! » (N'oubliez pas les points d'exclamation) ressemble fort à une tentative de renouvellement de la part de son concepteur. On y retrouve des compositions à la fois toutes mélodiques et à la fois autant variées que possible, restant dans le même registre mais proposant tout depuis le Hard Rock (« Secret damned society ») jusqu'au Metal aussi dur que possible. Dans tous les cas, on retrouve une volonté d'inclure plus d'un style dans sa composition et en même temps une autre volonté de tout faire sonner très moderne, même les plus traditionnelles des compos. Alors dans le détail il y a un pôle mélodique dans cet album (on ne se refait pas) avec essentiellement des refrains, celui de « I want out » (sur un tempo speed) autant que celui de « Knocking on my door », slow soyeux qui pour le coup évoque Whitesnake. Ensuite il y a un pôle beaucoup plus Metal, qui n'efface pas la mélodie de tous ces morceaux (fût-elle cantonnée au refrain) mais muscle considérablement le propos, généralement par l'intermédiaire des guitares et des rythmiques, et qui révèle la face essentiellement brésilienne de la culture musicale de Marco : sur le morceau-titre on reste Mélo mais les riffs deviennent terribles, alors que « Defense trust the enemy » se veut Metal de bout en bout, et s'appuie pour cela sur une rythmique tout aussi terrible... Enfin, il y a le son, qui au final est plus Metal que le propos : « Rescue me » impressionne par les sonorités très actuelles de son intro, qui hantent le reste du morceau par leur sorte de martèlement sourd et récurrent, et « Rule in self » se pare d'une bonne rythmique lourde agrémentée de saturation très actuelle et de chant – malheureusement – dans le même esprit (comprenez : flirts néo). Cette multiplication des objectifs est à mon avis volontaire, autant que cette inclusion régulière d'éléments variés. Aucun titre n'est typé d'un seul style, on joue à chaque fois sur au moins 2 fronts.

Les influences en question n'étant pas étrangères pour Marco (son sens mélodique des refrains vient de Goodbye Thrill, son côté plus sombre et moderne de Venturia, les éléments Metal sont typiquement sud-américains, quant aux grosses influences 90s de la dernière partie, on peut les attribuer à la période où sa culture s'est faite), rien ici n'est forcé. En revanche, on a constamment la sensation d'écouter des éléments de divers musiciens sans qu'émerge une caractéristique commune : en gros, cela ne fait guère disque solo. Et lorsqu'on sait que c'est Marco qui a voix au chapitre pour l'écriture de chaque titre, cela fait schizo ! Quoi qu'il en soit, le professionnalisme du garçon lui a permis d'arranger tout ça sans que l'ensemble ne tombe en miettes. N'en reste pas moins qu'on aimerait pour le prochain numéro (gageons qu'il y en aura !) voir la curiosité musicale du bonhomme ne pas prendre le pas sur sa personnalité, dont la présence ici est trop en retrait.

Le site : www.myspace.com/marcferr

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