Debemur-morti

Toute proportion gardée, on peut voir Hell Militia comme un all stars bands (ou à tout le moins comme un projet réunissant des musiciens de la scène black Française dont les qualités ne sont plus à démontrer). Sans rentrer dans la chronique copie carbone de la bio, on retrouve quant même Meyhnach de Mutiilation, Guillaume Warren d'Arkhon Infaustus, Arkdraemon de Temple of Baal ou encore LSK de Merrimack et Dave Terror de Vorkreist. Même si à l'échelon international, on est loin des gros vendeurs qui font les unes des magazines, en termes d'intégrité et d'efficacité, on peut difficilement faire mieux. Comme on peut s'y attendre à la lecture du passé des membres d'Hell Militia c'est plutôt vers un black schizo 'addictif' qu'il faut se tourner. «Last Station on the Road to Death» c'est huit plages de black torturé où les ambiances malsaines côtoient des vocaux écorchés et des constructions variant les rythmes et les atmosphères. C'est glauque, noir, sombre, torturé voir même parfois complètement nihiliste mais c'est toujours vachement bien composé et de façon surprenante terriblement efficace.

On peut reprocher à Hell Militia un manque évident d'originalité, son black suicidaire n'a pas fait de l'exploration artistique son créneau ultime mais à l'image de son visuel, «Last Station on the Road to Death» dégage un côté dérangeant des plus abouti. Hell Militia a réussit la gageure de nous pondre un album intemporel qui s'écoute d'une traite et dont la qualité première est de générer un sentiment de malaise voir d'oppression. En résumé, Hell Militia sans révolutionner le marché du black poisseux, délivre un album sensiblement supérieur à la moyenne et qui ne déparera absolument pas à côté des classiques de Glorior Belli ou Forgotten Tombs. Malgré l'une ou l'autre faute de gout (comme cette mauvaise idée de reprendre GG Allin), «Last Station on the Road to Death» reste un album à fort pouvoir attractif.

Le site http://evilness.com/hellmilitia/index2.htm + http://www.myspace.com/hell_militia

Jordy