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HELLOWEEN
" 7 Sinners "

HELLOWEEN 7 Sinners

Sony Music

Helloween est de ces géants dont on ne sait trop comment appréhender un nouvel album : être plus qu'exigeant envers ce groupe à l'origine de classiques du genre, ou se contenter du bonheur de pouvoir écouter un nouvel Helloween en 2010, quelle que soit sa qualité ? Je ne sais trop si le groupe, lui-même, a une idée très nette de la façon d'envisager sa propre carrière... Après le « happy happy helloween » de « Rabbits Don't Come Easy » enterrant de manière consciente, volontaire et assumée le bien moins drôle « The Dark Ride », le groupe prend la surprenante décision de donner un successeur au pilier de leur carrière qu'est « Keeper Of The Seven Keys » mais dans un style tellement Prog qu'il en serait déroutant... Ceci-dit le père Weikath n'est pas avare en contradictions et le voilà-t-y pas qui nous offre, en 2007, un « Gambling With The Devil » sacrément Dark Ride-isant! Pour le fan de base que je suis, c'est pourtant cet album qui a provoqué la rupture Helloween/Masterplan... Dur de s'y retrouver!
Qu'en est-il trois ans plus tard?
Seul un best-of a été proposé. Il faut dire que, mine de rien, cela fait 25 ans que les citrouilles roulent leur bosse, et ont déjà enregistré 12 albums studios. Ca mérite bien qu'on s'y arrête.
Mais pas question de s'en contenter, alors voilà nos cinq teutons de retour en studio (même line-up depuis 2005 ? Il s'assagit le Weikath !) pour « 7 Sinners », qui étonnera autant qu'il enchantera – du moins je l'espère, car il emporte mon total support.
Le ton général est dur, sombre, et « The Dark Ride » revient à l'esprit.
Il ne faut pas chercher à comprendre, pour moi Michael Weikath est un chieur et faisait des caprices il y a 10 ans en se rebellant contre son propre groupe. Ou alors « Rabbits Don't Come Easy » était sa crise de la quarantaine mais alors elle est vite passée. Car ici il y a une volonté claire, très claire, d'emprunter un chemin bien défini : Les rythmiques sont violentes, les guitares agressives et les ambiances noires. Même le son se pare d'aspects modernes, dans cet esprit gentiment Indus que de plus en plus de groupes Heavy en quête de renouvellement finissent par adopter...
La galette s'ouvre par deux titres courts et énergiques, « Where the sinners go » et « Are you metal ? », qui n'ont pas été choisis par hasard car ce sont les plus représentatifs de cette tendance, en particulier au niveau du son.
Ce son accentue le reste, en fait, et met bien en évidence le regain d'agressivité des guitares et de la section rythmique. Pour autant, les refrains Helloweenesques ont du mal à céder leur place complètement et conservent cette mélodicité si caractéristique, simplement relookée de couleurs plus sombres.
Même les titres les plus ouvertement et délibérément violents (« Long live the king », « You stupid mankind »…) conservent ces éléments, et c'est là le point fort de cet album : il s'agit d'un parfait mélange entre le traditionnel et le moderne, ne tombant ni dans l'excès de « jeunisme » qui a rendu plus d'une formation classique ridicule, ni dans l'éternelle répétition d'une formule, guère plus bénéfique. On tient vraiment un équilibre parfait.
Au sein même de l'album, ces titres agressifs sont contrebalancés par d'autres plus traditionnels, « World of fantasy », « If a mountain could talk », mais qui sont tout autant hybrides. L'ensemble est vraiment tout sauf bancal, chaque morceau étant bien distinct des autres, ce qui évite la moindre redondance. Et chaque titre en bénéficie... Ainsi, personne ne se dira « oh non pas ces vieilleries! » lorsque déboulera « Far in the future » qui débute de manière fort traditionnelle, car, après le panel varié auquel on a eu droit, ce repère renvoyant directement à « Time Of The Oath » ou « Master Of The Rings » en devient appréciable. Et pas un faux pas : « The smile of the sun » veut refaire « If I could fly » mais réinvente le genre, « If a mountain could talk » renvoie aussi à « Time Of The Oath » / « Master Of The Rings » mais développe une atmosphère toute différente, et va - en ses presque 7 minutes - du Speed bateau à des thèmes bien moins traditionnels au gré de changements bien sentis... Et « Who is Mr. Madman » a beau faire référence à « Perfect Gentleman », le contraste n'en est que plus clair...
Rien de décevant sur ce « 7 Sinners », donc.
Beaucoup de surprises, au contraire : je pense que beaucoup de gens n’imaginaient plus le groupe tellement en forme. J'ai moi-même été surpris (agréablement, bien-sûr) par l'énergie que dégage ce disque... et je ne fais pas référence à son côté agressif mais aux idées, à la détermination, à la fraîcheur et la volonté dont le groupe a fait preuve.
Sans doute le disque le plus original qu'ils aient sortis depuis... je ne sais même plus. « The Dark Ride » était bien moins osé. « 7 Sinners » surprendra plus, divisera plus, mais étonnera plus et séduira plus, j'espère.

Le site : www.helloween.org + myspace.com/helloween

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