OnFire Records

Si la pochette et son titre peuvent laisser imaginer une scène lesbienne, voire une référence à Type O Negative moins prosaïquement, il faut interpréter ca de façon moins terre-à-terre comme une illustration de la dualité humaine, thème de « My Fatal Kiss », deuxième album de Krypteria. Mais si, regardez bien, elle s'embrasse elle-même. Elle, c'est sans doute Ji-In Cho, chanteuse coréenne du combo pourtant Allemand, et qui fait parler de lui depuis maintenant 5 ans de par son activité intense : Tournées de Deep Purple et Subway To Sally, deux Wacken Open Air, un premier album en 2007 donc, et même la composition de l'hymne de l'équipe de foot coréenne pour la coupe du monde... On ne chôme donc pas. Mais on fait quoi chez Krypteria ? Vous commencez maintenant à imaginer un groupe goth, vu le nom, et cette pochette... là vous vous trompez moins. Mais nuançons tout cela.

C'est plus dans ce registre que joue le groupe, en effet, mais du gothique en demi-teinte. On a une musique avant tout très moderne, rappelant tout autant des groupes comme Evanescence, surtout au niveau des lignes de guitares assez standards pour le genre. Sinon, comme dans tout groupe à chanteuse, la vocaliste est un élément essentiel du cachet du groupe. Et celle-ci a une vois assez légère, très fluide... mais pas lyrique. Pas si métal que ca en fait, elle rappelle plus ce qu'on fait dans la Pop. Ses lignes mélodiques sont pourtant dignes de Nightwish, ce que vient renforcer la présence de chœurs typiquement symphoniques sur certains titres. Chanteuse pop pour des mélodies sympho sur une instru new-metal... c'est bordélique mais voilà ! Bon, continuons. Les morceaux se ressemblent assez, malheureusement. Ils sont invariablement ouverts par des riffs lourds donnant sa tonalité moderne à l'ensemble, se prolongent par des couplets plus légers et aboutissent à des refrains ultra-mélodiques. Peu de variations autours de ce schéma. La voix de Ji-In ne pousse jamais, même sur les refrains, ce qui laisse une impression de légèreté omniprésente, et ne se permet que quelques modulations de ton infimes, parfois plus variété, parfois plus Christina Scabbia. Pour les guitares, on ne se permet guère plus de fantaisies. « God I Need Someone » présente quelques arpèges pourtant peu originaux mais qui cassent enfin ces accords incessants. Seules les lignes de « Shoot Me » se distingueront par leur efficacité indéniable. Quelques morceaux sont teintés de piano (« Why Did You Stop The World From Turning », « The Freak In Me », ou « For You I'll Bring The Devil Down » où il est utilisé de façon plus judicieuse) et de violon (« God I Need Someone » et surtout « Dying To Love » dont il transcende la rythmique couplé au piano!).

On a donc quelques beaux moments, mais cela manque vraiment de variation pour devenir intéressant. De plus, les éléments les plus standards du genre dominent trop, le groupe colle trop à ses modèles malgré sa personnalité pourtant présente... Le résultat est donc mitigé. Mais pas pessimiste, car il y a là nombre de voies à explorer pour le groupe. Il est simplement frustrant de ne le voir que piétiner au seuil !

Le Site :  www.krypteria.de + www.myspace.com/krypteria

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