Prosthetic Records / La Baleine

Originaire de Phénix, en Arizona, LANDMINE MARATHON peut se targuer d'être un groupe à part dans la sphère Métal et plus précisément dans un style que je qualifierai de Deathcore Black Métal Punk (histoire de faire chier). Cette surprenante formation américaine, c'est un peu comme la vision d'une coulée de morve sur le faciès d'un gamin en larme. Tu compatis et désires adhérer à son chagrin et, en même temps, ce visage, gluant et rebutant, te glace d'effroi en imaginant le petit morveux venir coller son minois au creux de ton épaule.
L.M. est constitué de Ryan Butler et de Dylan Thomas aux guitares, de Mike Meier à la batterie et de son collègue Matt Martinez à la basse, sans oublier, bien sûr, la sauvage et bestiale Grace Perry, aux vocaux. Autre information, notons la présence de deux guests en guise de cerise sur le gâteau. Le vocaliste Antony Hämäläinen de NIGHTRAGE sur le titre « Bled to oblivion » ainsi que Jonny Davy, le chanteur de JOB FOR COWBOY, sur « 7 red days ».
Musicalement, les LANDMINE, c'est un Death Métal primitif avec un côté Punk agressif, brut et sans fioritures. Ajoutez à cela un je ne sais quoi de Black, dans l'attitude et par l'interprétation vocale de la belle Grace, qui vient te beugler à l'oreille ses états d'âme et répandre, tel une galette post nouvel an, un immonde vomis de haine et de glaviaux noirâtre.
Binaire et direct, il n'est pas question, ici, de finesse, mais d'efficacité et d'intensité musicale. Que ce soit avec l'atroce jaquette gore, ou le son cradingue et garage, les solos de guitare saturées et dissonantes, tout ici est fait pour déstabiliser l'auditeur et lui mettre un middle kick, Right in Nuts. L'approche volontairement basique des 8 titres de « Rusted eyes awake », représente, si j'utilise une autre image, le marteau-piqueur pour le sculpteur de pierres. Un outil chaotique.
Les titres tournent souvent autour d'un riff simple et rythmiquement, le tempo est souvent plutôt soutenu, avec quelques passages plus lourds, « Xenocide », histoire de faussement nous laisser souffler, pour reprendre de plus belle, à grand coup de blasts binaires.
Même si parfois, le sentiment d'écouter un groupe underground en pleine répétition dans un sous sol, humide et glauque, se fait sentir, l'incroyable énergie dégagée par L.M. est vraiment impressionnante et sans compromis.
C'est frontal, violent, jouissif et intelligent. Un gros FUCK à tous ceux qui ont perdu la dynamique au détriment d'une production léchée, trop clean et intelligente, pour avoir compilé le tout en seulement 32 minutes. Plus long cela aurait été trop indigeste.

Les sites : www.landminemarathon.com + http://www.myspace.com/landminemarathon

Dave.