AAARRG Records

On ne présente plus ce quintette allemand qui a démarré sa carrière dans le début des années 80. Malgré leur reconnaissance (comme étant un groupe de thrash progressif) dans le milieu, les ventes d'albums ne décollent pas et le groupe connait des changements de line-up récurrents. Ils sont aujourd'hui de retour avec « Wanderer on the edge of time » qui est un mélange de tout ce qu'on a pu leur reprocher (trop thrash, trop démonstratif, trop ci, trop ça) afin de donner un album moins « spécifique ».
« Wanderer on the edge of time » est avant tout un album conceptuel, ce qui est audacieux quand on voit le résultat de certains qui s'y sont frottés, à l'instar du Nostradamus de Juas Priest parfaitement orchestré. Ce nouvel album de Mekong Delta est donc centré autour d'un titre unique se fragmentant en cinq mouvements (renvoi au coté classique lyrique auquel le groupe a déjà prouvé son affiliation) et d'une thématique tournant autour des personnages de cartes de tarot.
On commence l'album avec une introduction exclusivement acoustique durant plus de deux minutes. S'enchaîne le second titre qui est une ouverture qui replante le décor de ce qu'est Mekong Delta : une batterie rapide qui rend le son dur et hard couplée à des soli rendant le son quant à lui, mélodieux.
Après ces cinq minutes de démonstration qui commencent à devenir longues, on entame le troisième morceau : « A certain fool ». Ce titre donne le ton de l'atmosphère qui est plutôt pesante. Il est calme tout du long, sur un fond de guitare acoustique et amène l'arrivée de la voix de Martin LeMar.
S'en suit le quatrième titre qui est le 1 er mouvement (sans voix). Rien de révolutionnaire, Mekong Delta déballe sa technique mais sans trop en faire. Il en sera ainsi de même pour les quatre autres mouvements. Au fil des morceaux on se rend compte que cet opus s'écoute d'une traite mais il manque quelque chose, il manque d'émotion, d'âme ou de profondeur. Le titre certainement le plus surprenant est « Affection » qui donne un pied dans le monde du métal classique tombant dans la ballade. Wanderer on the edge of time mélange donc les genres sans le faire de façon manichéenne, ce qui est sûrement sa force. L'album se termine sur un final remontant le temps : Il commence fort avec tous les instruments, puis des soli et se termine sur une simple guitare acoustique tout comme l'album a commencé.
Ce nouveau projet est dans l'ensemble plus homogène que le précédent (sorti en 2007) mais on a des moments de longueurs où on décroche, en raison du trop grand nombre de titres instrumentaux (certes une des marques de fabrique du groupe) : introduction, ouverture, mouvements 1, 2, 3, 4, 5, intermezzo, final.
Ca manque donc des titres avec plus de voix et plus de risques. On a ici un album épuré, ce qui n'est pas non plus déplaisant. Il permettra peut être d'amener à Mekong Delta un nouveau public sans déplaire à celui déjà acquis.

Le site : http://www.mekongdelta.eu/news.php + http://www.myspace.com/mekongdeltaband

Mélou