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REINXEED
" Majestic "

REINXEED Majestic

Liljegren Records

Encore une « success story » suédoise, celle de Tommy Johanssen sorti tout droit d'un 'tit bled paumé en Suède du Nord, qui réussit à faire signer son projet « ReinXeed » par Liljegren Records et connaître un succès immédiat au Japon avec son premier album en 2008. Le brave Viking ne chôme pas et, deux ans plus tard, il nous propose déjà son troisième album, « Majestic », toujours dans la même veine Power orchestrale. De l'« Adventure Metal », c'est comme ça qu'il qualifie sa musique...
Qu'est-ce exactement que de l'« Adventure Metal » ? Je ne sais pas, mais si l'on s'en réfère à l'écoute de « Majestic », ça doit être comme ça que Tommy perçoit son Power très orchestré sans doute dans le but de rendre l'esprit d'une BOF... ce que Rhapsody nomme du « Film Score Metal », quoi. Sauf que Rhapsody utilise vraiment un orchestre, et que les compositions sont écrites dans cet esprit narratif, ce que n'est pas le cas de ReinXeed. Alors ? Ben, disons qu'il s'agit de Power épique orchestré, voilà.
Ca donne quoi ? Et bien, à l'écoute, ça commence bien mal... Nous sommes accueillis par « Deep under the sea », Power Speed plat de chez plat avec des lignes vocales ultra-scandinaves tout aussi plates, crissantes et irritantes... Tout ce qu'on hait dans le Power, quoi. A peine le solo dans un esprit plus Hard vient-il relever le tout. Idem pour « Invincible », avec refrains hymniques hurlés à la Strato & Co. Tout juste note-t-on, à ce stade, les minimes changements rythmiques et la finesse des orchestrations. Non, ce qui nous attend à côté de ça, c'est le mauvais goût scandinave dans toute sa splendeur avec « Never lie » et son espèce de FM 80s surgi de nulle part. Chœurs et claviers indicibles viennent nous convaincre de l'erreur qu'on a commise de simplement écouter la chose, et l'on se promet d'y réfléchir à deux fois, à la prochaine occasion, avant de lancer n'importe quel disque...
Cette mise en bouche est pour le moins étrange, car ReinXeed se garde durant ces premiers titres de nous révéler que si : il a quelque chose à proposer... Et c'est précisément cette touche « Adventure Metal » qu'on ne découvre qu'avec « Once upon a time ». Déjà, le titre rompt avec le Power Speed pour adopter une rythmique Heavy ternaire, heureusement suivie par Tommy qui descend un brin de ses hauteurs suraiguës. L'orchestre (enfin, les claviers, mais on se comprend) prend toute sa place et soutient l'ensemble de façon réellement étonnante de savoir-faire, pour nous livrer une partie théâtrale en plein milieu, où l'on trouve effectivement cette idée de BOF. Voilà qui relève le niveau !
Et heureusement, Tommy a d'autres pièces tout aussi ambitieuses à nous proposer, mêmes si certaines se retrouvent malheureusement envahies par ce que je nomme peu délicatement son « mauvais goût suédois ». « Melody of life » retrouve ces orchestrations qui font toute la dynamique du morceau, mais celui-ci est tout aussi Pop que « Never lie » et la voix de Tommy y est tout aussi suraiguë... Sa guitare Hard y a, du moins, plus sa place. Ce dernier détail m'a fait me dire que le bonhomme semble avoir pas mal de ressources à sa disposition mais s'en sert n'importe comment. En réarrangeant tous ces différents éléments il serait fort possible d'obtenir des résultats plus cohérents comme « Once upon a time » l'est. M'enfin...
Alors, que nous réserve-t-il d'autre, le Tommy, de bon et de mauvais ? Il nous a mitonné « Atlantis », qui retombe dans le bêtement Speed, mais où l'« orchestre » révèle une fois de plus son rôle essentiel en propulsant le tout directement dans le niveau de l'épique, et le rôle de la guitare y est plus éclatant que jamais, par son travail de cohésion générale assuré à elle seule. Deux atouts majeurs, décidément. Le premier est l'élément clé qui va transformer ses compositions plates en morceaux de caractère, le second est un outil formidable qu'il maîtrise malheureusement avec moins de délicatesse...
Nous avons, à ce stade, balayé la première moitié de l'album, donc constituée d'un début plat et stéréotypé puis d'une suite très très relevée par le travail orchestral, et occasionnellement par des réajustements stylistiques bienvenus. La seconde moitié se partagera entre ces deux catégories, mais heureusement avec moins d'extrémisme que celui qui prévaut sur les trois premiers titres... « My paradise » et « Neverland » révèlent néanmoins une platitude Power toujours aussi affligeante, mais au moins bénéficient-ils des efforts de l'orchestration de Tommy qui regonflent un peu leur dynamique, avec de nouvelles parties théâtrales sur « Neverland ». Si « Lightning strikes again » se rapproche aussi de cette formule, avec son bête Power relevé à coups d'archets (synthétiques), les autres morceaux s'en différencient. « Second chance » est une Power ballade elle aussi sauvée par ses orchestrations. Quant aux deux autres morceaux complétant l'album, il s'agit de compositions – surprise ! – Heavy, très appréciables après cet enchaînement de titres ultra-speedés pour un maximum de platitude rythmique. « Majestic » et « Sword in stone » (de leurs petits noms) viennent alourdir le propos en variant la formule, sans pour autant sortir du lot : Tommy les traite tout aussi orchestralement, avec de bons résultats pour le morceau-titre, encore plus théâtral, voire opératique, « Sword in stone » quant à lui privilégiant le côté Hard Rock, relégué au second plan sur les autres titres, et nous révélant ici une facette plus vivante de ReinXeed en toute fin d'album puisqu'il s'agit du morceau de clôture.
Cela aussi, ça me fait penser que Tommy gaspille décidément beaucoup de ses ressources : un tel morceau à la fin, alors qu'il relancerait efficacement la machine entre deux titres Power bien plats...alors aussi que « Lightning strikes again » nous aurait fort agréablement salués en nous laissant sur ce prolongement orchestral final... Mais Tommy n'a peut-être même pas pensé son album globalement. Sans cela, il n'aurait pas proposé une entrée en matière aussi effrayante. Celle-ci risque de marquer nombre d'auditeurs qui persisteront à ne voir en « Majestic » que du Power plat et froid, chanté par une voix insupportable et bourré de clichés suédois de mauvais goût pop-isants et variétochisants.
Ce travail d'orchestration doit absolument être mis en avant, de même que les qualités de guitariste soliste de Tommy. Tout ceci ne doit plus être noyé sous la platitude rythmique et mélodique étouffante de la majorité des titres. C'est pourquoi je ne crie pas à la peine capitale comme d'autres le feraient, mais pousse un énorme encouragement à Tommy car les ressources dont il dispose sont énormes, il faut juste sortir du carcan Power.
Malheureusement, chez Liljegren Records qui ne le fait regarder que du côté du Soleil Levant et dont le proprio (ex chanteur de Narnia) l'embarque dans une collaboration Néoclassique-Mélodique, ça ne va pas être évident.

Le site : hem.passagen.se/reinxeed + myspace.com/reinxeednorth

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