Annonce : Ultrarock recherche des chroniqueurs et chroniqueuses, motivés, objectifs, passionnés, contact ici ;) ou msn: ess_ultrarock@hotmail.com (chat only)




SAHG
" III "

SAHG III

Indie Recordings

La scène Metal scandinave ne cesse de me dérouter en ce moment... Parfois en bien, parfois en mal. S'étant réveillée à la traîne, elle a soudainement constitué une sorte d'épicentre du genre, en en lançant certains, pour, aujourd'hui, ne plus savoir de quel côté se tourner... SAHG, en tout cas, regardent en arrière. Leur premier album, sorti en 2006, révélait au monde un groupe abreuvé de Hard Seventies ne demandant qu'à en perpétuer la flamme dans les années 2000. Soudain propulsés au premier plan par des critiques dithyrambiques et une première partie de Celtic Frost, leur horizon scénique passe rapidement de celui de leur ville de Bergen à toute la scène norvégienne puis au monde... C'est une inattaquable formation Doom que révèle leur second album, genre auquel le groupe ne va pas s'arrêter. Renforcés par un nouveau batteur, ils entrent en studio il y a un an avec l'équipe de Prod' de Enslaved pour SAHG III, qu'ils veulent plus direct, plus mordant, peut-être moins Doom...

Et il l'est moins, mais la place laissée par sa régression n'a pas eu le temps de rester en friche, et a immédiatement été colonisée par toutes sortes de styles : du Heavy en premier lieu. C'est le bon point de cet album d'être presque un mélange de Doom (qui, pour être honnête, a ici franchement dérivé vers le Stoner) et de Heavy, pour un résultat véritablement plaisant. Couplets Stoners sur refrains Heavy (« Baptism of fire », « Mortify », couplant la mélodicité du Heavy à une rythmique boueuse Stoner), compos épiques parsemées de tics Stoner (le puissant « Hollow mountain » traversé d'harmonies à la Black Sabbath , d'orgue ou de passages instrumentaux bien épais)... le groupe tente toutes les formules, et parvient à les faire fonctionner. Je dirais même qu'il parvient à en faire de vraies réussites, tant « Hollow mountain » est prenante! C'est d'ailleurs également ce dernier schéma que suivent « Mother's revenge » (tout aussi réussie), « Burden » et « Denier » (ces dernières beaucoup moins, malgré les efforts du groupe sur la dernière, le groove Stoner qu'ils lui insufflent et sa solide partie instrumentale)... Quant à « Downward spiral » et « Shadow monument », la première bannit toute trace de Stoner alors que la seconde s'y consacre corps et âme. On a donc un vrai album bipolaire, et qui parvient bien à couvrir tout le spectre séparant les 2 genres. A côté de ces pôles, on trouve des choix plus surprenants de la part des membres mais pas forcément malheureux : d'abord un sentiment Thrash, qui tient peut-être plus du Heavy allemand (sur « Shadow monument »)... Plus déroutant, des choses très modernes se trouvent aussi dans cette galette à la base roots : des mélodies et quelques sons modernes mais indéfinis... plutôt Grunge pour les mélodies (« Burden »), presque Prog pour les harmonies (« Hollow mountain », « Denier »)... Déroutant. Mais pas forcément malvenu, car le groupe parvient à l'intégrer pleinement. Je vous laisse juger du résultat. Voilà le topo ; à côté de ca, ils s'en tiennent aux deux pôles principaux, et l'on ne saurait le déplorer tant le résultat est concis et cohérent. Le Stoner se retrouve en effet dans le chant (quasi-Ozzy sur « Mother's revenge »), les rythmiques s'enfonçant dans la lourdeur (là encore, Black Sabbath pour « Mortify » et « Hollow mountain » - jusqu'aux mélodies pour « Shadow monument »), quant au Heavy on ne se contente pas de l'épique, allant presque jusqu'à évoquer la NWOBHM avec la partie instrumentale de « Downward spiral ».

Les choix du groupe ne sont donc pas innocents. Ils ont cherché dans du matériel compatible avec leur nature Doom/Stoner, en tentant simplement de sortir des sentiers battus (en expérimentant, même, avec les éléments Grunge presque Soundgarden). Pour le reste, on choisit cette voie entre Stoner et Heavy, un peu comme un Mastodon, l'aspect rétro en plus. C'est en cela qu'ils s'inscrivent dans une tendance générale scandinave, quel que soit le style qu'elle concerne (on pourrait citer Grand Magus dans le Heavy)... Dur de dire ce qui sortira à long terme de tout ca, mais la tendance semble bien générale. La force de SAHG, c'est que sa musique peut s'apprécier indépendamment de cette démarche rétro mais simplement par sa qualité propre.

Le site : www.sahg.no  + myspace.com/sahg

the_outcast






Meet ULTRAROCK at  :





E-mail: ultrarockcontact@free.fr 
Design
: www.essgraphics.fr