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SANTANA
" Guitar Heavan the Greatest Guitar
Classics of All Time "

SANTANA Guitar Heaven the Greatest Guitar Classics of All Time

Sony Music

Le genre : légende vivante.
Un disque de reprises de gros rock pour le légendaire mexicain. Très ambitieux, cet album propose ni plus ni moins que « les plus grands classiques de la guitare de tous les temps » (sic). Euh, d'abord, autant je vois bien pour Whole Lotta Love, Smoke on the Water , Back In Black , While my Guitar Gently Wheeps et Little Wing , autant (pourtant fan du disque) je m'interroge à propos de l'aspect « classique de la guitare » du Photograph de Def Leppard… Passons.
Rendons hommage à l'immense talent du créateur d' Oye Como Va et autre Europa , grand promoteur s'il en est du métissage musical, qui popularisa en son temps (celui de Woodstock, je le rappelle) la rencontre de la guitare rock et des rythmes latinos en général, avec les percussions cubaines en particulier. Rappelons également que le bonhomme s'illustrait déjà au début de sa carrière grâce à une reprise (rentrée elle aussi dans la légende) du Black Magic Woman de Fleetwood Mac.
Santana offre avec cet album quelques louables efforts pour surprendre son auditoire, osant (intelligemment) reprendre l'inreprenable Back In Black des kangourous survoltés à la sauce rap (en même temps, c'eût été un parfait suicide que d'en faire un calque !). Autre bonne idée (au départ) : l'ambiance acoustico-flamenca de l'arrangement pratiqué sur le While my Guitar Gently Wheeps de George Harrisson. Une bonne idée qui aboutit malheureusement à un dommageable affadissement de ce morceau à la sensibilité à fleur de peau, la faute à l'interprétation toute en platitude clichesque R'n'B d'India Arie, qui semble ne pas avoir compris l'euphémisme des paroles et rend commun ce qui était originellement déchirant et simplement beau. La reprise d'Hendrix est, quant à elle, sauvée de justesse du plan-plan par ce vieux soudard (non, aucune erreur de consonne dans ce terme) de Joe Cocker qui en fait… du Joe Cocker.
Pour le reste, Chris Cornell (Soundgarden) ne sauve pas un Lotta Love à la fois trop proche de l'original et bien trop mou du genou pour rivaliser avec le plus grand groupe de rock de tous les temps. Riders on The Storm réussit juste à faire regretter plus encore l'absence de Morrison. Le Get It On de Marc Bolan perd tout à la fois son côté glam (dû à la diction) et sa force basique, noyée sous des quintaux de wah-wah. Malgré la présence de l'excellent Jonny Lang, I Ain't Superstitious d'Howlin' Wolf ne décolle ni n'atteint le niveau de la version de Jeff Beck.
La vraie question posée par ce disque est, à mon sens, la suivante : suffit-il de truffer les chansons d'interventions lead à la wah (même virtuoses) pour obtenir de bonnes reprises ? La réponse est évidemment non. Non, ce n'est pas le son qui fait la chanson et non encore, ce son ne confère pas à lui seul sa raison d'être à une réinterprétation. Le son fait la personnalité, la « patte » incontestable de Carlos Santana, qui reste un des quelques six-cordistes rock (avec Clapton, Knopfler, Brian May, Jimmy Page, Jeff Beck et feu Hendrix) reconnaissables entre mille dès la (presque) première note, grâce à son phrasé et au sustain inimitable qu'il tire de sa Paul Red Smith. Mais ses choix artistiques me paraissent ici pour le moins hasardeux. A la fois trop évidente et donc casse-gueule ( Smoke On The Water ), pas assez novatrice dans ses réarrangements ( Sunshine of Your Love , Little Wing) ou fourrée au chausse-pied dans les bottes à Carlos ( Whole Lotta Love , Bang a Gong , Riders on the Storm), la set list me semble la principale erreur de l'album.

En conclusion : un pétard trop mouillé pour moi, qui lui préfère 100 000 fois la collaboration du grand Carlos avec John Lee Hooker sur The Healer en 1989.

Le site : www.santana.com

Bouteil Bout






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