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SEBASTIEN
" Tears Of White Roses "

SEBASTIEN Tears Of White Roses

Escape Music

Je sais, je sais, la pochette mièvre et le titre ridicule n'engagent guère à écouter l'objet, mais laissez tout de même une chance à Sebastien, car ils valent mieux que leur packaging. Quintette tchèque, ils débutent en 1999 sous le nom de Calypso, troqué pour Navar deux ans plus tard. Menés par le duo George Rain / Julian Zahorowski, ils enchaînent trois albums et des tournées assez intenses, de quoi se faire un nom et une place sur la scène tchèque et au-delà...
Cette place, elle est généralement confirmée par les critiques. Le nom en revanche, il est abandonné en 2008 suite au départ de deux des membres, laissant la paire de guitaristes George Rain & Andy Mons accompagnés du frère du premier, batteur, devant la tâche de renouveler l'équipe qui donnera notre Sebastien ci-présent. C'est en fait chose faite dans les mois qui viennent, George trouvant même le temps de mener à bien son travail pour l'Opera Metal tchèque Fraternitas, son ex-frère de plume Julian se livrant, lui, à l'incomparable expérience des finales de la Pop Idol tchèque.
Dès 2009 le groupe est donc en studio pour ce « Tears Of White Roses », et ce sous la houlette de rien de moins que Roland Grapow, qui les fait enregistrer dans son propre studio et affirme croire en leur potentiel à connaître un succès international... Soit.
En tout cas, le groupe y croit, lui, et le nouveau duo Rain / Mons va composer douze nouveaux titres, les orner de textes de Jan Petriko (auteur pour Asmodeus entre autres) et convier une belle brochette de stars à y participer : en effet, aux côtés de Roland Grapow qui y chante et joue, vous y entendrez Fabio Lione, Amanda Sommerville, Mike DiMeo (ex-Riot et Masterplan, merci Roland), Apollo Papathanassio de Firewind et Spiritual Beggars, et (miam!) Dougie White... Quant aux guitares, Roland laissera aussi quelques soli à Tore Moren (de Jorn – merci qui, encore ?). Ca fait du beau monde... Alors, l'album est-il à la hauteur?
En un mot : non. Mais il n'est pas mauvais. Pour le décrire globalement, je dirais qu'il s'agit de Power malheureusement banal, ou plutôt de mi-Power mi-Hard mélodique, mais banal quand même. Banal car l'écriture est convenue, le côté mélodique trop prononcé et les arrangements trop envahis de claviers et autres clichés. Mais pas mauvais car Sebastien fait preuve d'un surprenant bon goût, doigté et savoir faire. En fait, malgré ces tares communes à tout le genre, l'album a une classe absolument absente chez la majorité des groupes comparables. La musique y est, certes, déjà-vue mais racée, l'écriture est, certes, peu recherchée mais fine, et tout y est dosé, pesé et étudié au millimètre près. Le mauvais goût et les excès en sont absolument exclus, et rien que cela distingue ce disque du reste du genre qui ne présente pourtant ni plus ni moins d'originalité que lui... En fait – oui oui – mon écoute s'est révélée agréable, et rien n'a irrité mon oreille. Avec du matériel aussi banal c'est du beau travail, et effectivement Sebastien est un groupe d'orfèvres raffinés.
Dans cette chronique je ne parlerai guère d'écriture car elle se distingue donc peu. Elle se tient en fait à ce Hard Mélodique que j'évoquais, à mi-chemin du Power. Le Hard est classique voire classieux (« Femme fatale », avec Amanda), et le Power rythmiquement simple et moins prononcé. Les lignes vocales tendent généralement vers le premier, et les guitares vers l'autre, à de rares exceptions près telles que le Hard Rock « Remiel in flames » (les claviers y restant, eux, Power – à mauvais escient, d'ailleurs).
Les rythmiques sont donc simples, Speed (« Musée du satan rouge ») mais pas trop, lourdes (« Dorian » – le Dorian Gray de Oscar Wilde) mais sans forcer, et lentes (« Fields of Chlum » – lieu d'une bataille austro-prussienne) mais conservant suffisamment de retenue... Comme je disais : du goût et du doigté. Bien-sûr, cela nuit à l'originalité de l'ensemble, mais quelques rythmiques parviennent toutefois à se démarquer : « Lake of dreams » par exemple.
Si le groupe se garde d'en faire trop, c'est bien consciemment et cela transparaît dans le soin dont il fait preuve à ne pas laisser une partie prendre le dessus sur l'autre, ou ne pas laisser un morceau abuser des bonnes choses, fussent-elles le solo de Roland sur « Voices in your heart » ou celui de Tore pour « Musée du satan rouge ». Les morceaux comprennent d'ailleurs peu de parties instrumentales et se contentent en moyenne d’un timing de 3 à 4 minutes... la concision prime donc avant tout. Et c'est bien volontaire, croyez-moi, tant le groupe déploie d'efforts par ailleurs pour le moindre arrangement. C'est une ligne de conduite qu'ils se sont imposée et qui force le respect par le professionnalisme qu'elle révèle, et qui porte ses fruits à l'occasion (« Silver water », chanté par Apollo, ou « Phoenix rising », chanté par Roland, à l'efficacité sublimée par la sobriété).
Si ces efforts nuisent donc à l'originalité, le groupe tente de se rattraper en insufflant autant d'énergie que faire se peut, même aux morceaux les plus plats : « Remiel in flames », « Lake of dreams », le morceau-titre (chant de Mike)... et effectivement certains titres écrasés sous leurs arrangements soignés se voient gratifiés d'un certain regain de volume (c.f. « Voices in your heart », par ailleurs moins classique, où l'on retrouve Mike).
La seule chose qui plombe (relativement) l'album, c'est en fait le simple manque d'originalité du matériel à la base. Car tout le reste est impeccable. Les arrangements, l'interprétation (George se révélant d'ailleurs excellent chanteur ! toujours chaud, et dur à l'occasion)... Je pense que vous noterez dès les premiers titres comment l'intro de « Musée du satan rouge » et « Femme fatale » se fondent et disparaissent sous la rythmique Heavy basique dès son arrivée... de même que les deux parties de « Black rose » qui concluent l'album en déployant un trésor d'arrangements pour, au final, une ligne mélodique assez simple, qui conclue l'album de manière un peu décevante... C'est vraiment des efforts déployés pour une écriture qui n'en est pas à la hauteur.
C'est également un potentiel qui est à exploiter. Je comprends Grapow de miser sur Sebastian, mais ce qu'il faut stimuler est l'écriture du combo, et ici sur douze titres aucun ne se distingue. La puissance est là, la qualité, les musiciens... reste à mettre cela au service d'une écriture réellement ambitieuse.

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