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SIGNUM REGIS
" The Eyes Of Power "

SIGNUM REGIS The Eyes Of Power

Inner Wound Recordings

Voilà un album qui m'a fait de l'śil : « Dura Europos », « Roma Aeterna »…
« Signum Regis aime l'antiquité » s'est dit l'amateur d'Histoire en moi, pensant même distinguer, après ces évocations de l'antiquité Hellénistique et de Rome, celle de Byzance dans « Purpleborn »... Quoi qu'il en soit, « The Eyes Of Power » traite effectivement d'Histoire, et mériterait même le titre de concept album, les thèmes tournant invariablement autour de l'antiquité tardive au Proche Orient.
Le groupe, quant à lui, est Slovaque, et formé il y a trois ans sous l'impulsion du bassiste/compositeur Ronnie Könnig. Officiant dans un simple Power traditionnel, ils réussissent quand même à proposer leur premier album dès 2008 et leur second deux ans après. Pas mal. Lançons donc la galette...
« Renewal in the east » lance la chose de fort belle manière, avec un instrumental Heavy m'évoquant « How Many Miles To Babylon »... je le découvrirai au bout de quelques titres, la pensée n'était pas fortuite. Non seulement cette rythmique caractéristique reviendra sur la quasi-totalité des plages (de manière plutôt appropriée, créant bien ce climat un rien épique), mais le tout sonne assez néoclassique, et est de plus chanté par... noboby but Edman Göram ! Eh oui, comme on se retrouve… !
Alors autant le dire tout de suite, son chant n'est pas le point fort de « The Eyes Of Power ». Typé et surfait, je le qualifierais aujourd'hui de lassant... Et oui, je suis le premier surpris par ce sévère jugement porté par moi-même sur la voix d'albums que je ne me lasserai jamais d'écouter ! Mais, est-ce le contraste chronologique, est-ce une prestation non-inspirée pour Signum Reis ? Toujours est-il que Göram m'a ici fatigué.
Le point fort de « The Eyes Of Power », c'est quoi alors ? Filip Kolus ? Jeune guitariste slovaque plutôt prometteur, il signe ici des parties rythmiques extrêmement efficaces, et des soli franchement néoclassiques pas déplaisants mais peu originaux. Je dirais même que le plus intéressant est son intervention Rock au milieu de Purpleborn ». Pas plus accrocheur que ca, donc...
Quoi alors, le songwriting? … non, en fait, les compositions se ressemblent toutes. A part les rythmiques epico-Malmsteeniennes mentionnées plus haut, les lignes instrumentales sont tout aussi semblables et typées, et les mélodies, aussi entraînantes soient-elles, ne réinventent pas non plus l'eau chaude...
Le son ? Faible, sans épaisseur, il s'éclaircit à l'occasion mais reste sinon pauvre et dominé par une basse plus poussée par sa présence naturelle qu'autre chose. C'est pourtant Greg Reely qui s'est occupé du mastering... Encore une présence décevante d'un grand nom ! Mais quoi alors, qu'est-ce qui est bon là-dedans ?
… Et d'abord, y a-t-il quelque chose de bon ? Ben, en fait, je ne trouve rien à dire. Alors, pourquoi il m'a plu cet album ? … C'est peut-être car je suis un indécrottable fan de sujets historiques bassement amadouable avec n'importe quelle évocation d'« Athènes  ou Barcelone » comme chantait un Chuck Schuldiner de la chanson française (eh ouais on n'y a pas échappé). Non, n'ayant au final même pas tenté de tendre l'oreille afin de s'entendre conter les démêlés des Césars avec les Perses...
Ben en fait c'est qu'il a la pêche ce « The Eyes Of Power ». Il est néoclassique mais simple, Heavy mais frais... Il a tout simplement la pêche. Il est énergique, déborde d'entrain et est accrocheur. Quoi qu'on en dise, il suffit de pas grand chose pour se laisser entraîner. Les compositions sont solides mais courtes, les instrumentistes virtuoses mais discrets... rien à redire.
Alors ça n'efface en rien les points négatifs de l'album mais ça les fait agréablement passer. La similarité des compositions est atténuée par l'efficacité irrésistible des rythmiques (« Mystical majesty » ou « The underground temple » en sont immédiatement séduisantes), le déjà-vu de l'écriture comme des ambiances est contrebalancé par la fraîcheur de l'exécution, et le Göram en petite forme est excusé par, euh... la présence de morceaux instrumentaux ?

Blague à part, « The Eyes Of Power » réussit à séduire – à défaut de vraiment captiver – en dépit d'une absence totale d'originalité. Et, dans le milieu du Heavy Metal aujourd'hui, on peut déjà appeler ça un tour de force.

Le site : www.signum-regis.com  + myspace.com/signumregis

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