Killer Cobra
Snif, c'est l'hiver, il fait froid... il neige, même ! Le verglas rend le trajet à mon lieu de travail dangereux, déjà que j'ai pas envie de m'y rendre... Mais j'ai trouvé un truc : je me suis mis « Pororoca! » sur mon lecteur MP3. « Pororoca » c'est quoi ? Mais le nouveau Sonic Surf City ! Sonic Surf City c'est quoi ? Euh... bon, explications : Sonic Surf City c'est quatre suédois actifs depuis maintenant vingt ans (tout de même), dans un registre très scandinave n'est-il pas : chaleur, bonne humeur, surf et soleil... Cocktail détonnant et incroyablement accrocheur, leur succès dépasse ce que vous pouvez imaginer. Ils sont même repris par des groupes japonais ! Ceci dit, le quatuor se met sur pause en 1997, et ne remet la machine en route qu'aujourd'hui. Mais la qualité n'a pas été perdue en route, rassurez-vous. Le sable est toujours chaud, les vagues hautes et les filles légèrement vêtues. « Pororoca! », donc... Pororoca, c'est l'une des plus dangereuses vagues du monde, paraît-il, haute de quatre mètres et dévalant l'Amazone sur 13 kilomètres ... Et « Pororoca! », l'album, c'est seize titres balancés à la vitesse d'une planche vaselinée sur un tsunami. Musicalement, le matériel est bâti autour d'une formule très clairement élaborée, faite de mélodies Surf – parfois rétro – et de guitares Punk US. Le couplage, vous en conviendrez, n'est pas contre-nature. Mais ce qui domine ici, c'est « l'esprit surf », la bonne humeur irrésistible et l'entrain, chose exceptionnelle chez des suédois... Les titres sont rapides (quasi sans exception), courts (généralement deux minutes) et invariablement joyeux et légers. Approfondissons le sujet : Mélodiquement j'ai dit, de la Surf Music. sans complexe, ultra-mélodique, refrains hymniques (« My scooter », « Kawabonga », très Pop) avec chœurs (« Waves are calling »), parfois stupides (« Go go go-go girl ») mais irrésistibles. Le rythme est toujours soutenu, Punk US, donc, très speedé (« Goose bumps », « Vote for summer » notablement), parfois plus Rock (« My scooter »), allant jusqu'aux jets de quelques secondes que sont « BYOP » ou « I am a banana ». La composante Punk se retrouve à l'occasion dans la mélodie elle-même, comme vous le verrez à l'occasion des « One-two-three-four! » de « Goose bumps » par exemple. L'humour non plus n'est pas absent – vous avez vu les titres, vous devinez le contenu – et s'appréciera à la faveur du final « hawaïen » de « Una big kahuna » ou du semi-instrumental « Cinco de Mayo » bien rigolo. Sinon, les quatre gars s'amusent aussi : ils nous concoctent un « Psycho beat twist » genre Rockabilly défoncé (qui connait « Monster Mash »?), ou encore un « Tailgate party » en forme de Rock'n'Roll 50s amphétaminé. Et à côté de ça, ils nous proposent des trucs tout aussi peu sérieux mais très très bien trouvés : « Baby I'm tryin' », d'abord, est une sorte de Pop Rock US lente qu'ils parviennent à faire parfaitement coller à leur esprit, « Surfing Amazonas » révèle une maîtrise de la Surf Music classique ici à fleur de peau (les Beach Boys eux-mêmes !), et surtout « Down on the beach » qui conclut l'album avec ses quatre minutes au compteur (quel morceau de bravoure épique !) trouve une formule incroyable en ralentissant le tempo, adoptant une ligne très mélodique mais ternaire et parfumant cela à la sauce slow classique... c'est une vraie réussite ! Ce dernier morceau prouve une réelle recherche musicale de la part des membres, et fait preuve d'une fraîcheur incroyable, un format absolument pas usé, rétro mais quasi-neuf... et se tenant absolument. Tout est logique, là-dedans, bien pensé... absolument parfait, plus naturel que les Beach Boys eux-mêmes (en exagérant, mais ils nous y poussent).
Qui eut cru ça de la part d'un groupe aussi peu sérieux ? Quatre surfeurs... qui ont stoppé leur carrière pour cause de surf, même ! Et pourtant... Allez, allez : mettez-moi ça sur vos MP3 SVP ! Et tentez de réprimer cette envie de surfer sur notre verglas hivernal, que diable !
Le site : www.sonicsurfcity.com + myspace.com/sonicsurfcityofficial
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