Frontiers Records

Survivant des 80s, Stan Bush a poursuivi sa carrière avec une détermination infaillible, la relançant au gré de diverses collaborations (Alice Cooper, Jefferson Starship) et participations (Jonathan Cain de Journey, Jim Vallance de Aerosmith, Paul Stanley de Kiss) pour ne pas se faire oublier, passant à la postérité en étant repris par Quiet Riot et House Of Lord et en recevant un award en 1997, jusqu'à nous proposer en 2007 son dernier album en date, le salué « In This Life ». L'heure est donc venue pour lui de se rappeler à notre bon souvenir, grâce à « Dream The Dream », son 11e album tout de même, de nouveau réalisé avec le producteur et guitariste Holger Fath, composé d'une douzaine de titres signés de sa plume et celle de Holger, mais également celles de diverses connaissances liées au cours de ses participations, telles que Curt Cuomo (probablement grâce à Paul Stanley), Bobby Barth de Blackfoot, mais également Ed Tree et Lenny Macaluso. Idem pour l'équipe de zikos l'épaulant à la tâche, constituée de Matt Laug à la batterie (grâce à Alice Cooper?) et Matt Bissonetter, bassiste pour David Lee Roth.
Les 12 titres en question sont évidement écrits dans la grande tradition du FM mélodique qui a fait la réputation de Stan : des compositions assez simples, à l'orchestration toute eighties sur laquelle Stan peut poser sa voix toujours ronde et claire. Tant qu'elle sera présente, cette voix à elle seule a de quoi assurer le futur de la carrière de Stan, tant elle possède cette âme qui manque trop aux chanteurs FM. « Don't give up on love » en est transfigurée, pour devenir entre ses... cordes vocales bien plus qu'une simple ressucée des années 80. Reste juste qu'à ce qu'elle demeure présente, comme je disais, car la balade « In my life » (fort réussie pour une balade, en passant) peut laisser quelques inquiétudes... Et lorsque Stan fait mine de se démarquer des eighties, ce n'est que pour piocher dans les sons Pop actuels qui parsèment la seconde moitié de l'album assez densément : « If this is all there is », « More than a miracle », « Your time », « All that I am »... non, décidément, ce n'est pas de ce côté qu'il trouvera le renouvellement salvateur. En revanche, en acceptant cet héritage eighties certes assez lourd, les morceaux plus lents, plus orientés « feeling » qu'énergie offrent un bel écrin à sa teinte vocale, « I'm still here » illustrant ici cela parfaitement (avec « Don't give up on love »). Peut-être l'expérience qu'il tente en fin d'album avec sa reprise à la sauce moderne de sa fameuse apparition de 1986 dans la BO de Transformers saura l'en convaincre...
Ce serait un bien. Car ici ce n'est que le Stan Bush classique qui parvient encore à séduire. Certes « Dream The Dream » est tout sauf aventureux, mais au moins bénéficie-t-il de ces interprétations vocales lumineuses vraiment prenantes. Pour peu que le reste soit à son service (ce qui est le cas ici, Holger ne laissant pas un instant ne serait-ce que sa guitare pointer le nez hors du mix), tout cela opèrera. Le morceau-titre, pourtant typé FM, bénéficie d'excellents arrangements, d'une excellente instrumentation, et cela suffit à en faire le temps fort de cet album. Alors, il faut s'y résoudre : seule la nostalgie réussira à Stan.

Le site : stanbush.com  + myspace.com/116446489

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