Roadrunner records

Véritable retour aux sources gagnant, le succès des dernières années du combo américain était pourtant difficilement prévisible pour ses membres lors de sa création en 1992. Fondé par Corey Taylor et Joel Ekman il y a maintenant 18 ans de cela, le groupe au nom de cocktail américain ne parviendra jamais à percer durant le 20 ème siècle, perdant ainsi certains de ses membres au fur et à mesure que les années passent, à commencer par les fondateurs eux-mêmes. Corey Taylor rejoint Slipknot en 1997 et connaît ses premières gloires derrière un masque en caoutchouc, il ne sera d'ailleurs pas le seul à tenter l'aventure en ce sens. Profitant intelligemment de cette nouvelle notoriété, Taylor et ses acolytes recomposent à nouveau pour Stone Sour au début des années 2000, et reconstruisent ce projet morceau par morceau. Le succès arrivera d'une traite grâce à « Throught The Glass », titre phare de « Come What(ever) May ». 4 ans plus tard, place à « Audio Secrecy ».
A commencer par le titre éponyme en guise d'intro se résumant par une mélodie mélancolique au piano… Pas de spleen ou de déprime en vue, « Mission Statement » et « Digital (Did You Tell) » pointent rapidement le bout de leur nez pour affirmer le rock burné des américains. Evidemment, un petit mid-tempo bien placé n'est jamais de trop, et le très esthétique « Say You'll Haunt Me » vient confirmer la bonne impression de cette entame d'album. Histoire de rester sur la pente descendante, nous continuons l'écoute avec « Dying », ballade langoureuse. Jusqu'ici, rien de bien choquant, l'écoute suit son cours, entre titres teintés de violence et d'autres beaucoup plus calmes. Finalement, « Audio Secrecy » se résume à cela : une succession et une alternance quasi-systématique de compositions pêchues et d'autres plus douces sous forme de ballade ou de mid-tempo. Clairement, l'idée directrice de Taylor et sa bande semble être de contenter différentes catégories d'auditeurs : d'un côté les très bons « Let's Be Honest », « Nylon 6/6 » ou encore « Hate Not Gone » aux riffs accrocheurs et sonorités lourdes (indéniablement destinées aux anciens adorateurs de Taylor sous l'ère Slipknot venant jeter une oreille à Stone Sour) et de l'autre des titres taillés format « radio » et « grand public », avec des ballades telles que « Hesitate », « Miracles » ou « Imperfect » qu'on s'imagine parfaitement entendre sur ces chères radios libres trop « In » aux yeux de midinettes en mal de « rock américain ».

Je n'ai rien contre l'idée de vouloir plaire au plus grand nombre, pour autant cette organisation de cet album casse un peu le rythme global de l'écoute. On ressent le potentiel d'un tel groupe à travers certaines chansons terriblement efficaces et esthétiques, mais l'heure ne semble plus à la création et l'originalité à tout prix chez les Stone Sour.

Corey Taylor et sa bande n'ont clairement plus le souci de gain de notoriété et semblent avancer sans trop se poser de questions avec « Audio Secrecy », album sympathique et abordable. Pas de prouesses techniques, pas de chamboulements stylistiques, Stone Sour a décidé de composer sa musique dans un style relativement simple qui leur réussit parfaitement, et c'est un choix tout aussi respectable qu'un autre.

Le site : www.stonesour.com

Xavier