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STRANGEWAYS
" Perfect World"

STRANGEWAYS Perfect World

Frontiers Records

On vous l'annonçait en ces pages lors de la sortie du dernier album solo de Terry Brock, c'est maintenant officiel : l'américain est repassé du côté est de l'Atlantique concrétiser la reformation de Strangeways. Cet océan, il l'avait franchi dans l'autre sens une douzaine d'années auparavant, laissant du côté européen un groupe pourtant fort d'un certain succès dans le monde de l'AOR, abandonnant son micro au guitariste Ian J Stewart, pour trois albums de 1995 à 2000. Lorsqu'il le franchissait pour la première fois dans le sens Amérique-Europe, c'était bien pour prendre la relève de Tony Liddell avec qui Strangeways avait sorti son premier album en 1986, puis pour entraîner le groupe sur les routes avec Bryan Adams et Meat Loaf avant de donner naissance aux classiques de l'AOR que furent « Native Sons » et « Walk In The Fire ». C'est donc à cet âge d'or que nous renvoie « Perfect World », premier album du quintette avec Terry depuis bientôt deux décennies.

Pourtant, à première vue, c'est plutôt la musique de la période post-Terry que l'on retrouve. A première vue aussi, ce n'est pas un mal, car, sans ce côté roots et/ou atmosphérique des titres, leur AOR franchement daté aurait du mal à passer aujourd'hui. Je pourrais établir un parallèle parfait avec Coverdale sortant « Restless Heart » huit ans après « Slip Of The Tongue »... De la même façon, ce n'est pas sur l'aspect eighties qu'ils vont appuyer, s'éloignant autant que possible de la démarche nostalgique, préférant s'employer à sublimer (même si le mot est un peu fort) les éléments de leur musique les moins redevables à leur période de gloire. Et évidement, tel un David en splendeur, c'est Terry qui est le garant de ce retour en grâce, sa voix chaude donnant un cachet indéniablement authentique aux 11 pistes constituant ce « Perfect World ». La pochette est assez mensongère, il n'y a ici rien de cynique, la quasi-totalité des compositions étant simples, soyeuses, et privilégiant l'effet de légèreté que procure leur son ample et discret. Du son lui-même, en fait, je ne parlerai pas, tant la qualité des mp3 si gracieusement fournis me l'interdit, mais en revanche mes compliments vont aux arrangements, à l'instrumentation et à l'orchestration. Les titres sont à base de rythmique régulière et discrète, s'emballant rarement mais prenant au contraire son temps afin d'obtenir un effet intense sans être lourd. Sur celles-ci s'étalent des lignes vocales guère originales mais assez habiles pour sublimer l'atmosphère des morceaux. C'est la seconde fois que j'utilise le verbe sublimer... Si celui-ci est bien un peu fort, il n'est pas pour autant contraire à cette idée de tirer ce qu'il y a de meilleur d'un squelette de titre simple, sans chercher à le gonfler inutilement comme, justement, l'on faisait il y a 20 ans... Citons un titre, « Time », qui remporte tous mes suffrages. Et pourtant, je ne parle ni en fan d'AOR ni de Strangeways, mais comme un auditeur qui s'attendait à bien plus tiède de la part de ce groupe reformé. Seulement, le « style » était là, le goût était omniprésent et le résultat parfaitement équilibré. Seul le morceau-titre en ouverture d'album était forcé ; le reste, ce n'était qu'ambiance veloutée et orchestrations débordantes de finesse. Trois ou quatre titres plus Hard viennent relever le tout, mais là encore traités avec la même méticulosité et parcimonie instrumentale sans pour autant leur enlever leur puissance... Il y avait en effet de quoi surprendre votre même serviteur! Mais « Movin' on », « Can't let you go » et surtout « Bushfire » parviennent cette subtile substitution de l'épaisseur sonore par l'onctueuse volupté instrumentale que Strangeways nous offre ici.

Sur les 11 titres, peu sont « ratés ». Même les plus faibles compositions (« Liberty » ou « Perfect world »...) sont portées par ces instrumentations réellement habitées. On peut dire que le groupe nous offre là un retour vraiment soigné. Ils risquent d'en surprendre plus d'un... Si comme moi vous vous attendiez à une sorte de surenchère de mélodies dégoulinantes et arrangements mielleux, eh bien votre opinion de Strangeways voire de l'AOR en tant que genre devrait se trouver relativisée un minimum...

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