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THE MILESTONES
" Devil In Me "

THE MILESTONES Devil In Me

Tempo Music

« Devil In Me » est déjà le troisième album de Milestones, quintette Finlandais maintenant vieux d'une bonne quinzaine d'années... Il faut dire que dix ans se sont écoulés depuis « Souvenirs », leur précédente production ! Qu'à cela ne tienne, le groupe, toujours mené par le vocaliste Olavi Tikka ornant cette pochette sentant bon la sueur, nous offre enfin une dizaine de nouveaux brûlots Rock'n'Roll pour 42 minutes d'énergie.
The Milestones se situent, malgré leur simplicité apparente, à la croisée d'un certain nombre de chemins. En fait, cette simplicité est plus qu'apparente et les chemins le sont aussi, simples. A la base, il y a un amour transparent et... oui, simple, de la part du groupe pour le brut et l'énergique. Après, ça se transmet avec leur vocabulaire à eux, fort dépendant de leur culture musicale. Pour celui qui ne connaît pas le groupe, cette démarche se traduit par une certaine hésitation à situer le groupe lorsque débute « Devil In Me ». Le disque s'ouvre par « Queen to me » qui dévoile une face très AC/DC du groupe, clairement Hard Rock et teintée de vocaux assez Bon Scott, il est vrai. Mais dès le morceau-titre, qui lui fait suite, nous avons affaire à un groupe s'étant mué en Southern Band, ou du moins – n'exagérons pas – en amateurs de Southern Rock. Plus mélodique, plus traînant rythmiquement, plus harmonique... Les frères Young ont été troqués contre les frères Allman en l'espace de 5 minutes.
Ceci n'exclut pas les interactions : quelques accords de « Queen to me » sont carrément « empruntés » aux Black Crowes (ca saute aux oreilles), et le son « serré » et l'instrumentation dépouillée de « Devil in me » est bien celle des Australiens. Car les Milestones ont bien cette « simplicité » que j'évoquais, celle d'un groupe ayant juste écouté AC/DC autant que les Allman étant jeune, et qui ne fait que rendre maintenant ses influences sans tenter quoi que ce soit de plus complexe.
Du Hard, donc, du Rock Sudiste... et tout cela à une sauce plus moderne. J'ai évoqué les Black Crowes et c'est une influence qui reviendra sans cesse, peut-être même plus souvent que celle d'Angus ou Greg Allman, en fait. Malgré la volonté « puriste » du groupe, tout sonne assez Hard 90s. Les Black Crowes viennent à l'esprit dès que la voix d’Olavi se met à criser (sur « So alive today », « Rattlin' Blues », « Street soul »), mais aussi à l'occasion de certaines rythmiques assez évocatrices, comme celle de « Rattlin' Blues » là encore.
Les autres influences sont moins évidentes, et en fait encore Rock 90s, comme pour « Ghost town », qui est dans la même veine mais fait simplement moins référence à une influence précise. Le reste navigue entre les eaux que nous venons de nommer : la douceur Country de « So alive today » est celle des Allman, la lenteur traînante de « I follow the sun » est elle aussi sudiste, « Green valley » est une ballade dans l'esprit de celles des Black Crowes, là encore (lorsqu'ils ressortent leur côté Hippie)... tout se tient assez logiquement, ma foi.
Faire débuter l'album par « Queen to me » en serait même trompeur, tant au fil des titres l'esprit AC/DC se trouve dilué dans ce terreau plus américain qu'autre chose. Il faudra en fait attendre « Waves of the stormy love » pour voir le Hard Rock reprendre le dessus (et encore, dans un esprit ici tout à fait 90s qui ne doit rien aux Australiens), et surtout le morceau de fermeture, là encore peu représentatif, s'agissant d'un pur Rock sec et énergique qui ne doit plus rien au Sud américain mais bien à AC/DC voire plus (esprit Punk).
Le groupe n'est donc pas si difficile à cerner, il faut juste attendre de voir défiler 4 ou 5 titres. Lorsque leurs influences sont suffisamment claires, on réalise être en présence de simples amoureux d'authenticité et honnêteté musicale, où qu'il faille aller la chercher, eu Australie ou en Amérique. Le mot « puriste » est un peu fort mais on devine une forte volonté de ne pas se laisser corrompre par un autre objectif que celui d'origine, rendre ce qu'ils aiment vraiment et rien d'autre, ce que je ne peux qu'applaudir.
En revanche, ces influences sont tellement indispensables à l'appréhension correcte du groupe qu'elles en deviennent trop présentes... Le groupe s'y tient trop, en quelque sorte. Il ne va pas assez loin, il ne parvient pas à capter notre attention autrement qu'en évoquant tel ou tel groupe qui parlera à l'auditeur... Il manque parfois d'originalité dans son écriture mélodique (« Ghost town » ou « I follow the sun ») et mise donc un peu trop sur l'aspect « roots ». En tout cas, ce dernier fonctionne, même parfois à merveille, et assure donc un résultat fort efficace à défaut d'être plus ambitieux.

Le site : www.themilestonesmusic.com + myspace.com/themilestonesmusic

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