Frontiers Records

« Tony Harnell & The Mercury Train »? Tony Harnell vous connaissez, c'est la voix de TNT, Westworld et Starbreaker. Quant à ce « Mercury Train »... c'est en fait 5 connaissances de Tony à New York, musiciens de studio mais pas de Hard. Comment se fait-il ? Ben en fait ce « Round up » est le résultat de la demande d'un album acoustique par le label de Tony, demande que l'intéressé a bien vite transformé en relookage de ses chansons façon, hum... « légère et actuelle », disons...

Par « légère et actuelle », j'entends Pop Rock et compagnie. J'entre de suite dans le détail : le contenu du disque n'est constitué que de reprises de TNT (« Northern lights », « 10.000 lovers », « Intuition », « Somebody told you » et « Month of sundays » pour la première période, « Satellite », « Lonely nights », « Song 4 Dianne » et « Ready to fly » pour la seconde) et de Westworld (« Shame », et « Uninvited » d'Alanis Morissette), agrémentées d'un nouveau titre (« Anywhere but here », plus « When I'm away » en bonus). A la vue de la pochette, je m'attendais à de la musique bien roots mais seul le titre d'ouverture (« Somebody told you ») fait illusion, avec son instrumentation traditionnelle à l'américaine et la voix toujours si vivante de Tony. Mais dès « Intuition », « Month of sundays » et « Lonely nights » qui lui font suite, le ton change et on est de plein pied dans du pur Pop Rock arrangé de façon totalement moderne et même servi par une voix beaucoup plus lisse de Tony... Là on commence à se demander l'intérêt de ce projet – pour autant qu'intérêt il y ait. Heureusement le reste du disque réserve quelques surprises plus agréables : « Shame » de Westworld (interprétée ici avec Sandi Saraya), en réduisant son instrumentation, donne une sorte de résultat lent assez dépouillé pour être apprécié. Il en sera de même de « Northern lights » (de toutes façons un classique) interprété avec une émotion certaine et appuyé par des harmonies féminines du plus bel effet – et plutôt Folk, pour le coup. Une voix féminine vient interrompre cette première moitié d'album avec un bout du standard « Down to the river to pray » a capella en nous laissant sur les mêmes espoirs que ceux suscités par la pochette, mais là encore on se trompe. Néanmoins, finie la standardisation Pop/Rock, Tony se fait plaisir et nous fait plaisir en se laissant maintenant aller à diverses tentatives plus variées et imaginatives. « Satellite » se voit interprétée au ukulele, « Uninvited » se retrouve pourvue d'une instrumentation Rock bien moins légère pour un résultat agréable (sans doute un sommet de l'album, mais c'est peu dire...), « Ready to fly » baigne dans des guitares typiques des arpèges Hard et des voix féminines génialement placées (allons, qualifions-la de second sommet - de toutes façons ceux-ci se limitent presque à ces 2 titres), et « Song for Dianne » a été peinturlurée de touches celtiques. Quelques bonnes idées, donc, et qui surtout cassent avec cette monotonie Pop du début. Même « 10.000 lovers », qui retente le coup du style jeune (eh oui on ne respecte même plus les standards hein...), fait cela dans un esprit plus intéressant, dans le style britannique d'un Jamie Cullum par exemple (solo compris). Pour le reste, peu à dire sur la petite dernière, « Anywhere but here », composée dans le même esprit (le bonus est même plus sympathique, bien que toujours moderne).

Un album que vous devinez déconcertant, donc. Il ne m'appartient certes pas de juger de la démarche de Tony mais franchement, quelle idée... Pour le reste, on peut néanmoins dire que la réalisation est plus louable que l'intention, avec quelques tentatives pas évidentes, bien que modestes, mais appréciables par la variété et les quelques surprises qu'elles apportent. Le chant de Tony ne m'a pas convaincu à tous les coups mais il y a des titres où il se donne à fond (j'ai cité « Somebody told you », ajoutons la surprenante version de « 10.000 lovers »). Tout ceci fait que le disque vaut le coup d'œil, mais par pure curiosité. Personne ne réécoutera ça et personne ne sera convaincu. Donnez-moi tort, mais « Round up » est purement anecdotique. Le « Mercury train » aussi et j'espère qu'il en est de même des projets de Tony avec eux.

Le site :  www.tonyharnell.com + myspace.com/tonyharnellonline

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