Frontiers Records

Le genre : dépoussiérage de combles.

Le trio canadien Triumph (Gil Moore, batterie et voix, Mike Levine, basse et claviers et Rik Emmett, guitares et voix), vieilles gloires du hard FM des années 70/80. Soit. Personnellement, j'étais passé à côté. Donc, foin d'a priori : j'arrive vierge pour la première écoute. Ce qui frappe (aïe !) d'abord, c'est le son : oui, oui, c'est 80's, pas de doute…. Le pire, c'est le son de batterie, qu'on croirait parfois provenir de la bande-son de Miami Vice (oui, la série). Quant à la musique, elle oscille entre un (bon) vieux hard rock bluesy et une sauce FM plus pénible.

Le côté positif, ce sont ces très bons instrumentistes qui prennent le temps de développer des soli/parties instrumentales très mélodiques, à la façon des groupes de rock progressif. Agréable. Le chanteur retrouve aisément des intonations à la Robert Plant sur les titres les plus old school : pas mal. Malheureusement, le plagiat tel le loup, guette au coin du bois : certains titres semblent calqués sur du Led Zep et Rock and roll machine a manifestement été inspiré par le Speed king du Pourpre Profond !

Fidèle à son credo « vide-grenier », Frontiers sort donc du placard une nième bande de zicos « aillant étés » et leur offre (c'est généreux) une seconde chance sous les feux de la rampe. L'ensemble tient la route sans casser de patte à un canard boiteux car ça reste un best of. Artistiquement très daté, malgré le dépoussiérage des bandes. Ceci écrit, je suis le premier à apprécier les vide-greniers dans lesquels on n'est jamais à l'abri de trouver un vieux truc en excellent état qui fonctionne encore et pourra servir longtemps. Et puis en suivant l'adage : « c'est dans les vieux pots… »

Le hic c'est, selon la célèbre formule d'un ex-président, que les compositions « m'en touchent une sans faire bouger l'autre ». Autrement dit, question émotion et entrain, pour moi, c'est morne plaine. Affaire de goût, probablement : je reste insensible, même si je reconnais volontiers le feeling instrumental et les qualités d'interprétation.

Les titres à retenir : Fight the good fight, Never surrender, When the lights go down (un petit coup de wha dans l'ombre du Zep), Somebody's out there . A noter une nouveauté (indispensable ?) : la reprise de Love hurts , précédemment enregistrée par Nazareth.

En conclusion : bien fait mais « bof ». Une occasion pour les amateurs du genre FM bien foutu qui n'étaient pas nés de découvrir ce trio faisant probablement partie des meilleurs groupes de hard rock mélodique de sa génération. De là à crier au génie…

P.S… Ben non, rien, je vais plutôt réécouter le dernier Pretty Maids.

Le site : www.triumphmusic.com

Bouteil Bout