Mystic Production
Pour beaucoup (y-compris moi, il y a peu), Unsun n'est que le groupe ouvrant sur scène pour Tristania en ce moment. Il ne s’agit pourtant pas d’un groupe d’inconnus : initialement fondé sous le nom de Unseen, c'est le nouveau projet de Mauser, figure de la scène Death/Black Polonaise qui, après Christ Agony, Vader bien-sûr, puis Dies Irae, a décidé de monter ce quartet avec sa femme, vocaliste de son état. Direction les bons vieux Hertz Studios (ceux de Vader) et, deux ans après le premier Unsun, voici son successeur, nommé « Clinic For Dolls ».
Leur tournée actuelle avec Tristania laisse envisager Unsun comme une formation Goth, et c'est d'ailleurs ainsi que les vend leur promo officielle. La pochette avec une Aya en poupée pour illustrer le titre peut nous renforcer dans notre idée, mais à l'écoute du disque on ne peut que rejeter cette définition. Certes, il y a une ambiance éthérée et froide qui se dégage de cet opus, mais à la base ni la composition ni l'orchestration ne peut se définir comme gothique. Non, en fait il s'agit d'un simple album de « Metal féminin » comme l'on dit, se caractérisant avant tout par son chant. Celui-ci est assez typique du genre, avec un timbre léger et agréable, mais malheureusement assez faible. Dans l'esprit il évoque les formations récentes du genre, mais avec un rien de cachet en plus... Je le situerais entre la clarté de Sharon Den Adel et la couleur rauque de Sarah Bettens de K's Choice... Ca fait large, oui, mais justement Unsun est dur à situer. La musique est donc basiquement Metal, avec cette couleur Goth due à des claviers pleins et épais remplissant l'espace sonore d'une couche opaque de matière, et quelques sons plus modernes par-ci par-là, rapprochant encore plus Unsun des formations jeunes apparues dans le sillage d’Evanescence.
Certains font peut-être déjà la moue, mais je ne vais pas pouvoir les rassurer car Unsun a des points faibles communs avec la formation d’Amy Lee. D'abord, cette faiblesse générale, due au chant, mais que l'instrumentation ne vient même pas corriger derrière (pourtant étonnant vu le gratteux soutenant le tout). Ensuite, et bien tout simplement une certaine platitude, une écriture réellement pauvre desservant les dix titres de cet album sans quasiment d'exception. A peine prendrais-je le temps de mentionner « Not enough » qui fait preuve d'un minimum d'originalité, car tous les titres passent sans guère laisser de trace.
Oh l'ensemble n'est pas désagréable, c'est juste que ca apporte bien peu d'eau au moulin, et l'on se demande l'intérêt que Mauser trouve là-dedans... Probablement simplement celui de faire chanter sa femme, je pense. Alors on lui pardonne, mais pour nous il n'y pas ici grand chose à se mettre sous la dent. Certains titres plus punchy parsemant les pistes permettent de capter un minimum d'attention (« Home », « Why »), mais même eux se montrent confondants de manque d'inspiration.
Une certaine dose de rythmique empruntée au Prog relève quelques autres titres (« Mockers », « Not enough »), mais l'esprit contemporain dans lequel ceci est exécuté ôte tout relief à la chose... Restent donc des compositions tièdes à la limite du Power, et une balade au piano bien trop Evanescence (« The last tear »).
Maigre moisson, donc. Je ne connais pas le premier album du groupe (j'ignorais alors même son existence) et ne peux donc pas en entrevoir l'évolution, mais au jour d'aujourd'hui, celui-ci offre bien peu de perspectives... Il serait déprimant de ma part de lui conseiller de s'orienter vers du Evanescence, mais c'est encore ce qu'il réussit de mieux, en lui incorporant les éléments Sympho et Power qu'il possède. Car dans ces deux autres genres (et ne parlons pas du Gothique) Unsun ne se distingue en rien.
Le MySpace : myspace.com/unsunmusic
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