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VAin
" All those strangers "

VAIN All Those Strangers

Jackie Rainbow Records

Encore une nouvelle publication qui ne l'est pas... Vain, combo du chanteur Davy Vain, a vu le jour à Frisco en 1986. Signé 3 ans plus tard par Island, le quintette propose un bon album Hair/Glam la même année et part sur les routes avec Skid Row. Cependant, les difficultés financières que connaît par la suite le label les empêcheront de publier leur second enregistrement, pourtant en boîte dès 1991. Le départ du soliste Danny West et du drummer Tom Rickard précipitent les choses, et Davy engage Shaw Rorie et Steven Adler (le drummer des Guns, oui) pour les remplacer, donnant naissance au groupe Roadcrew et oubliant « All Those Strangers »... qui voit finalement le jour 19 ans après sa naissance!

1991 ca fait un bail hein... alors, ca fait quoi d'écouter du pur Hair Metal en 2010? Eh bien ca fait du bien à la base, car ici nul artifice, cet album ne fait pas dans le revival ou que sais-je, C'EST du Glam, du vrai, un cru de 19 ans d'âge. Reste ensuite à voir si, même pour 1991, Vain tenait la route... Alors certes « All Those Strangers » est un cran en dessous de « No Respect », son (assez) illustre prédécesseur, mais ce Vain nouveau aurait tout de même été assez appréciable lors de sa sortie ratée. Il y a d'abord la voix de Davy qui nous emmène sur les hauteurs vertigineuses auxquelles les glamouzes – oups, pardon – nous ont habitués (celles de leurs aigus et de leurs talons), avec force miaulements, couinements et sussurements qui ici m'évoquent Jack Russell, ce qui est un bon point car le Monsieur faisait plutôt dans la sobriété par rapport à ses consœurs (pardon, confrères). Il y a ensuite ces guitares, et en particulier cette rythmique qui recrée cette magie de l'époque assez irrésistible, qui est capable de porter et rendre entraînante n'importe quelle mélodie (appréciez « Love drug », « Shooting star », ou « Planets turning » pour les mid-tempo et « Too bad » pour les lents). Ajoutez à ca le sens mélodique de l'époque et la puissance est décuplée : « Far away » est une pure jouissance, ostensatoirement Hard Glam 90s. De façon générale, c'est plus sur les mid-tempi que joue le groupe (peut-être n'était-ce alors pas si judicieux que ca, dans le sillage des Guns?), voire encore plus lent : « Too bad » que j'ai cité est une réussite Slow sur les modèles Blues ternaires de Great White (à se demander...), et « Shouldn't cry » est la balade Glam typique, mais encore une fois assez sobre dans ses arrangements, ce qui date moins le disque aujourd'hui. C'est en règle générale des tempi plus speedés qui fonctionnent le moins (« Looking glass »), alors que pas un seul mid-tempo n'est au-dessous de la moyenne, et surtout, ils constituent tous les temps forts de ce disque : « Love drug » et « Shooting star », donc, tous les deux assez standards mais à la rythmique cherchant à se distinguer en évitant la platitude, et les plus lentes « Far away » que j'ai également citée et « Freak Flag », petit bijou d'époque avec sa belle ligne de basse, ses guitares mordantes et son chant incisif (distillant quelques « fuck you » par-ci par-là et citant même Hendrix... ah, quelle époque), le tout relancé par un superbe break rythmique (que, là encore, Great White n'aurait pas renié) à la guitare groovy ronflante et parsemé d'interventions d'un Davy vraiment habité par l'ambiance... C'est un feeling de l'époque, mais on savait alors le faire fonctionner (vous apprécierez également celui de « Planets turning » lancé à grands renforts de basse!).

Que dire de mauvais de ce disque, donc? Pas grand chose au final, serait-ce un poil de qualité en moins dans l'écriture mélodique (des morceaux comme « Love drugs » et « Shooting star » brillent moins par leurs lignes mélodiques que leurs rythmiques, sur lesquelles ils se reposent assez). Ajoutons aussi que pour la masterisation des bandes, bien qu'elles soient celles de 1991, un meilleur travail aurait pu être réalisé : ici, le gros son manque. Prenons « Feak flag », un morceau qui se DOIT de péter : eh bien la basse, sur qui tout repose, n'a pas de son, Danny West a beau se la donner ses soli restent en retrait et tous ses splendides motifs qui font le sel de ce morceau perdent de leur incisivité à se fondre dans cette soupe sonore. Pourtant quel morceau! Sans la puissance intrinsèque que recèle l'écriture, ce serait le naufrage... Pour conclure, donc, en dépit des conditions, c'est un plaisir et – je dirais aussi – une chance d'avoir droit à cette sortie aujourd'hui, un réel courant d'air frais.

Le site :  www.davyvain.com + myspace.com/vainkeepshiningon

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