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VIRGIN STEELE
" The Black Light Bacchanalia"

VIRGIN STEELE The Black Light Bacchanalia

Spv/Steamhammer

Ca c'est une sortie qui fait du bien, le nouveau Virgin Steele... Voilà un groupe comme j'aimerais en connaître plus ! Je vais même vous en toucher deux mots car je réalise que, malgré sa qualité, ce groupe est souvent ignoré, alors qu'il s'agit pour moi d'une référence. Ce trio américain claviers/guitare/batterie, mené par le brillant vocaliste David DeFeis (se chargeant aussi des lignes de basse), propose, depuis le début des années 80, un Heavy Metal un peu Power mais surtout très personnel. Avec un son caractéristique et des lignes vocales particulières, rendant déjà « Noble Savage » ou « Invictus », plus récemment fort intéressants, ils se sont lancés avec « The Mariage Of Heaven And Hell » dans l'exploration des terres du « concept album », terrain leur réussissant fort bien et les amenant même à développer leur formule déjà bien élaborée vers quelque chose de plus « prog », mais surtout réellement personnel et unique.
Emmenées par le piano, enrobées dans un son particulier fait de minces couches vocales de David et d'instrumentation fine très originalement mixée, les mélodies partent du Heavy traditionnel pour développer des climats prenants dignes de péplums. C'est d'ailleurs un thème inspirant souvent David, comme pour les deux volets de « The House Of Atreus », originale mise en musique de la tragédie grecque des Atrides s'éloignant encore plus des standards Power ; et c'est encore un thème mythologique qu'il choisit de développer sur « The Black Light Bacchanalia », celui de l'éternel renversement des religions et croyances, y rajoutant même une dimension supplémentaire avec l'idée de rébellion contre les dogmes.
D'ailleurs, « The Orpheus taboo », que David nous cite en exemple de son thème, va encore piocher du côté de la Grèce... ainsi que la musique serais-je tenté de dire, « The House Of Atreus » venant à l'esprit dès le morceau d'ouverture. Il faut dire que celui-ci incite à la comparaison, se nommant « By the hammer of Zeus », titre qui explicite par ailleurs assez bien son idée de religions successives transformant les précédentes en « croyances »... Thème intéressant. La musique l'est tout autant : avec un parti-pris de format « concept » – c'est-à-dire des titres longs, plutôt instrumentaux, hétéroclites et non linéaires pour un résultat dense d'une heure et quart – le groupe privilégie les ambiances, avec des arrangements très travaillés visant le même effet « BO de péplum » que leur précédentes œuvres conceptuelles. Et la magie opère : la voix de David, soutenue par cette couche vocale faite de cris caractéristiques, et cette instrumentation dure et percutante étrangement mixée en arrière-plan d'un mur de piano et orchestrations, ces refrains doublés voire triplés pour obtenir cet effet plein sans pousser le chant... toutes ces subtilités renvoient immédiatement au grand Virgin Steele traditionnel, instantanément reconnaissable et, surtout, intemporel. C'est de ces groupes ne s'inscrivant dans aucune mouvance. C'est ce qui rend ces œuvres indatables. L'effet est saisissant. Aucune concession, aucun morceau plus typé ou forcé, tout est 100% Steele. Seul « In a dream of fire » tombe sous la barre des 5 minutes, ainsi que « The tortures of the damned » au piano, évoquant immanquablement les interludes de la construction « théâtrale » de « House Of Atreus ». « In a dream of fire » est pourtant lui-même bâti selon le même modèle, et ne sacrifie rien. On y retrouve ces arrangements orchestraux refusant les schémas Metal, dont émerge de temps en temps une ligne de guitare pour souligner encore plus ce contraste. Pas question d'abandonner une formule personnelle si durement élaborée. A peine quelques sonorités plus modernes viennent sous-entendre une volonté d'évolution, à l'occasion du traitement sonore de « By the hammer of Zeus » ou de la mélodie de « Eternal regret », mais sans rien entamer de ce caractère définitivement « Steelien ». Et heureusement, car le plaisir que j'évoquais dès le début de cette chronique est bien celui de voir un groupe historique développer une formule personnelle sans aucune contrainte. Rien de comparable au reste du Metal, ici. Les morceaux longs (« To crown them with halos », « Necropolis »...) n'empruntent rien aux épopées de Maiden mais persistent à développer ces ambiances particulières au piano (instrument dominant d'ailleurs les 9 minutes de « Eternal regret » !), les rythmiques plus basiquement Heavy ne donnent pas dans le standard « single-isable », et même les orchestrations « péplum » ne doivent rien à Symphony X qui peut venir à l'esprit (ils étaient où, eux, lors de la sortie de « Noble Savage »? huh)... Inversement, le traitement si particulier infligé par David au son n'empêche pas les guitares de nous offrir des merveilles à l'occasion de « To crown them with halos », « Necropolis » ou encore le morceau-titre, plutôt renforcées par ce contraste. De même pour les brusques regains d'agressivité Metal de « The Orpheus taboo » ou « Black light bacchanalia », sortant gagnants de la comparaison au final.
Ce disque offre tout ce qui fait de Virgin Steele pour moi une formation à part : la personnalité et l'intégrité. Il est d'autant plus satisfaisant de voir le groupe capable de poursuivre aussi pleinement sa démarche après une douzaine d'albums... Ceux de son back catalogue vont d'ailleurs être réédités par SPV suite à leur fraîche signature du groupe... Ruez-vous dessus.

Le site : www.virgin-steele.com + myspace.com/virginsteele

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