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WHITE WIDDOW
" White Widdow "

WHITE WIDDOW White Widdow

AOR Heaven

White Widdow est une curiosité australienne comme le pays n'en a pas connu depuis... disons vingt ans, avec Roxus : du FM des terres australes ! Formés en 2007 à Melbourne par les membres d'un groupe local et ceux d'un tribute band à Van Halen qu'ils avaient l'habitude de côtoyer en concert (le tribute hein, pas Van Halen), l'idée de base est bien de laisser libre cours à leur amour commun du Hard Mélodique difficile à exprimer dans un pays si étranger au genre. Vite rejoints aux claviers par Xavier, le frère du chanteur Jules Millis, la tournée des salles nationales commence avec un répertoire essentiellement constitué de covers des eighties.
Le temps passant, l'équipe affine son line-up avec un changement de batteur et se constitue un répertoire propre d'originaux, réalisant un EP en 2009. C 'est cet EP que Jules, à la faveur d'une rencontre lors du Firefest de Notingham, va remettre à Georg Siegl de AOR Heaven, EP assez convaincant pour pousser Georg à contacter Jules de retour en Australie et lancer l'aventure White Widdow. A l'époque, c'était encore White Widow (avec un seul « d ») mais, le groupe se rendant compte que non seulement des concurrents officiaient déjà sous ce nom, mais qu'en plus la « veuve blanche » est communément le nom d'un cannabis populaire, le deuxième « d » est rajouté dans la foulée.
Voilà donc leur premier album éponyme, produit par Xavier grâce à son expérience dans le domaine et mixé à distance par le suédois Martin Kronlund, qui déboule aujourd'hui dans les bacs et se voit même précédé de réactions très favorables ! Fichtre, penchons-nous donc sur la chose...
C'est effectivement du FM mélodique, mais alors... FM-issime! En fait, White Widdow n'est ni plus ni moins qu'un pur retour aux 80s, les vraies, celles de Europe ou Bon Jovi. Des morceaux y font directement référence et sont clairement écrits dans ce sens. « Don't fail me now », c'est The Deeper The Love, « Change of passion », c'est Runaway... Les claviers authentiquement kitchs sont là, de même que la plume habile digne de Coverdale : « This broken heart is my cross to bare », « The spirit of fire, the fire inside that keeps on burning »... ces refrains ! Pour l'anecdote, « Change of passion » que je mentionnais s'appelait initialement « State of passion » puis, pour une raison certainement profonde, s'est renommée « Chains of passion » avant de devenir « Change of passion » pour une raison encore plus profonde : un fan leur a dit croire entendre « Change of passion » au lieu de « Chains » en concert...
Back to the 80s, hein ? Héhé... « Change of passion », c'est aussi la première chose qu'ils ont écrite. Bourrée de claviers, transpercée d'un solo Hard Rock, c'est la formule des eighties, à peine changée d'un poil ! J'ai aussi mentionné « Cross to bare », et celle-ci, ainsi que « Broken hearts won't last forever » (mon dieu ces titres, MON DIEU), se verront gratifiées d'un clip vidéo. Ces deux titres ainsi mis en avant par le groupe sont les plus légers, à l'esprit moins apitoyant. Mélodiques, aux refrains relevés de chœurs, ils se veulent les plus puissants rythmiquement et les plus entraînants. Comme dans les eighties ! Et re-héhé...
Et la formule est la même pour la quasi-totalité de l'album, fait de dix compositions, à l'exception de « We've got the wings » qui est en fait un hommage à un groupe local dont c'est la composition et dont l'auteur vient de mourir... Beau geste, mais elle ne relève guère l'album, avec son riff de clavier, ses nappes instrumentales à n'en plus finir et son refrain à chanter à tue-tête.
Voilà voilà, j'ai fini de me moquer, car le FM a beau porter à sourire aujourd'hui, White Widdow sait se servir de ce genre disgracieux, en l'appliquant avec un doigté certain. D'abord, le son est épuré et allégé, ce qui chasse déjà 50% de l'aspect insupportable du genre. Ensuite, eh bien oui « les refrains pompiers » et « les rythmiques à taper des mains » mais les gars savent composer quand même, et j'en veux pour preuve certains de ces dix titres dont, en premier lieu, « Tokyo rain ». Le rythme emprunte ici plus au Heavy qu'au FM, et les claviers sont là pour l'ambiance plutôt que l'hyperglycémie. Ce titre est prenant, ne me dites pas le contraire ! Et si le reste des compos n'atteint pas ce niveau, certaines se démarquent telle « Fire and ice », servie par des vocaux assez chauds, ou encore « One more day », qu'il n'était pourtant pas évident de sauver tellement elle était stéréotypée...
Bref, les gars ont de la finesse, et ne tombent pas dans la caricature (à quelques exceptions près...). C'est pourtant peu évident pour une musique qui se veut elle-même rétro, mais bon, certains savent y faire. N'en reste évidement pas moins que je doute que cette formule « clonage eighties » puisse les mener, eux ou autres aficionados s'adonnant à ce revival, bien loin... Il faudrait sortir de ce format « hommage » strict. Et ici rien ne montre qu'ils tentent ou même qu'ils envisageraient de le faire. Au contraire, ils se complaisent dans cette reproduction et, si c'est agréable le temps d'un album (car je ne dirais pas que l'écoute m'a ennuyé), j'appréhende avec réserve un éventuel successeur... qui risque pourtant de voir le jour, vu l'apparent enthousiasme ayant accueilli le présent effort. Voyons donc les choses de façon plus immédiate, et apprécions cet album le temps de son écoute sans être trop exigeant, et sans penser au White Widdow d'après 2010.

Le site : www.whitewiddow.blogspot.com + myspace.com/whitewiddowrocks

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