Massacre Records
Ne vous fiez pas à leur pays d'origine, Chypre grecque, peu connue pour sa scène Metal, ni à leur tournée avec Stratovarius, non, Power Metal ou pas on est loin de ces standards avec Winter's Verge, groupe actif depuis 6 ans qui nous propose son 3e album « Tales of tragedy ». Récemment signés par Massacre Records, leur discographie ne cesse d'aller de l'avant et dans le bon sens. « Tales of tragedy » est certes à cataloguer dans le rayon Power – ou Heavy plutôt – mais est épique, dramatique, et envoûtant. Ne manquant pas d'atouts propres au genre, donc, il s'en démarque également en incluant de solides arrangements allant chercher au-delà et une puissance autrement prenante que celle de leurs compagnons scandinaves. La rage de leur pays à moitié envahi crie à travers leurs cordes et... non là je m'égare, mais cet album risque d'emballer même les moins Heavy-philes.
« World oflLies » ouvre le bal et déballe d'emblée (hihi) un sacré Heavy Metal rythmé progressivement et guitaristiquement virtuose. La mélodie est bonne, la rythmique ne manque pas de dynamique, les claviers non plus... voilà le Strato-phobe rassuré. Puis les riffs se font plus agressifs (« Old man's wish »), plus lourds (« Envy »), les rythmes plus Speed (« Dark entries », « Reflections of the past »)... on ne se répète pas. Seules les lignes de guitares restent, excellentes, tout autant que le chant. Pas un seul morceau ne pêche par sa rythmique, même les plus lents ou lourds (« Madness once called love »). Les compositions ne manquent pas de mélodies originales, surtout dans les lignes de chant, ni de lignes instrumentales délectables... Non vraiment, rien ne manque à ce disque. « The captain's log », morceau le plus hétéroclite, emportera haut la main notre adhésion sur tous les points : belles lignes de guitare rythmique, belles phrases de claviers, refrain original et couplets tout en contraste... même le passage instrumental ne perd pas une once de puissance. La qualité du chant et de la guitare ne dément pas et il en restera de même jusqu'au bout. Ceci dit, à partir de ce quasi-sommet du disque, on a droit à une deuxième moitié qui ne l'atteint plus. Compositions moins réussies et mélodies moins originales viendront un peu gâcher notre plaisir après ce sans-faute, mais bon... on reste à un haut niveau. La guitare de « Dark entries » est toujours aussi dynamique, sur « Madness once called love » elle nous offre peut-être ses plus belles parties, et « Reflections of the past » bénéficie d'une excellente rythmique. Ceci dit c'est sur ces morceaux que la pression retombera un peu, par manque d'originalité par moments, donc, mais par baisse de qualité des rythmes parfois aussi ; « Tomorrow's dawn » est particulièrement mal servie de ce côté notamment. Petite déception, donc, mais loin de faire retomber le soufflé plus que ça. Il eut simplement été plus judicieux de revoir l'enchaînement final pour finir plus proprement. Une fois « Curse of time » achevé, c'est l'envie de se refaire les 5 titres d'ouverture qui nous prend.
Baisse de régime ou pas sur la 2e moitié, on tient là un album magnifiquement conçu, absout des principaux défauts du genre (niaiserie etc), renforcé par nombre d'éléments progressifs et autres, d'un dynamisme irréprochable et d'une instrumentation sans fautes (claviers y compris, j'insiste). Il ne faut pas en demander trop, non plus, personne n'est parfait, 11 titres sans faute ça n'existe pas. Mais figurez-vous qu'on en tient 5 parfaits sur 11... La balle est dans le camp de Stato' pour faire mieux. See you on stage.
Le site : http://www.wintersverge.com/ + http://www.myspace.com/wintersverge
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