ALICE COOPER 

" Welcome 2 My Nightmare "




A L I C E   C O O P E R
Welcome 2 My Nightmare
 

Quand j'ai appris la sortie de « Welcome to my Nightmare » Part II, la suite d'un des albums qui a marqué ma prime jeunesse (Sorti en 1975), je n'ai pas pu m'empêcher d'ironiser sur notre bonne vieille ALICE. En bon stratège et toujours à l'affut des bons coups médiatiques, ALICE COOPER s'est dit que ce serait pas mal d'honorer la promesse qu'il avait faite à l'époque : réaliser la suite de ce monumental concept album des années 70 qu'est WTMN . Toutefois, il m'était tout aussi impossible de ne pas éprouver un indicible espoir de toucher du doigt, encore une fois, l'essence musicale qui avait jailli de ce remarquable premier volet. La suite allait m'en apprendre beaucoup plus !

Pourtant cela commençait plutôt mal : la première chose à me déranger c'est cette ignoble pochette d'album. Pâle caricature de l'originale de très mauvais goût. Une version Muppets Show ignoble. Comment ALICE COOPER pouvait-il accepter de devoir se farcir ce genre de concept artistique hideux et nous faire croire qu'il avait retrouvé la flamme d'antan. Il est vrai que ce bon vieux Vincent a toujours gardé en lui un goût prononcé pour les kitcheries gores, façon halloween, que ce soit dans le look, certains textes, dans l'imagerie ou les shows grandguignolesques. Bref, accordons à ALICE COOPER la palme de la plus laide jaquette de l'année, et encore, je suis gentil, qui est le fruit d'un mauvais goût volontairement entretenu depuis des décennies.

Mais le plus important reste l'aspect musical et la qualité des 14 compositions qui allaient suivre.

Autant lâcher le morceau de suite et vous annoncer que, NON !, les deux albums ne sont pas véritablement identiques stylistiquement parlant, cette suite voguant plus sur des sonorités modernes et des influences contemporaines (logique) avec, toutefois, des schèmes musicaux propres aux vieux baroudeurs du rock que sont Bob Ezrin, Desmond Child ou Steve Hunter, collaborateurs à l'écriture des différentes compos. C'est donc une production actuelle et des arrangements contemporains qui garde toutefois une trame musicale plutôt vieillotte et parfois indigeste sur quelques pistes. Mais voyons cela plus en détail.

Un premier titre, sans grand intérêt, « I Am Made Of You » (Reprenant un thème musical du 1 er opus) s'avère absolument dispensable, principalement à cause de la voix du Maître, traitée au Vocoder et à l' autotune , laissant imaginer que la mère ALICE n'a plus toutes ses facultés vocales. Etrange choix !

D'autant plus que le second morceau, « Caffeine », nous rassure immédiatement avec une compo plutôt Rock Hard sympathique, au refrain très second degré. Passons l'ambiant « The Nightmare Returns » et nous nous retrouvons avec un Hard Country vitaminé, « A Runaway Train », plutôt pas mal. La piste suivante, « Last Man On Earth », nous offre une orientation différente, avec ses faux airs de « In The Death Car » d'Iggy Pop. S'ensuit le titre « The Congrégation », un bon vieux Hard Rock avec son lot de “ Hey ! Hey ! ” guerriers, vraiment pas mal. Le très Stonien « I'll Bite Your Face Off », remarquable morceau, envoie la purée et fait taper du pied. C'est au tour de « Disco Bloodbath Boggie Fever » d'entrer en action : un titre à prendre au 8 ème degré mais qui s'avère vite saoulant sur la longueur et cela, malgré la guitare de JOHN 5. Rebelote avec le très moyen « Ghouls Gone Wild » : une compo pour teenager pré pubère attardé. Musicalement c'est la rencontre des Beach Boys et des Dandy Warhols. Nous enchainons avec la ballade sirupeuse et sans réel feeling « Something to Remember Me By », plutôt mollassonne. Heureusement, débarque le gros rock « When Hell Comes Home » plus relevé et développant un aspect hard psyché, façon ALICE COOPER. La suite, « What Baby Wants », est un duo avec KESHA (excellente), qui nous propose une filiation entre le « Beat It » de Mickael Jackson et la pop guimauve de Katy (Pourri !) Perry, amusant et bien remuant. L'avant dernier morceau « I Gotta Get Outta Here », retourne plus de la confrontation de Tom Petty et des Dandy Warhols et se laisse agréablement écouter. L'outro, pour conclure, « The Underture », est un medley très plat dont l'orchestration n'est pas sans rappeler une émission télévisée, entre “ Champs Elysées ” et “ L'école des Fans ”, sans grande émotion au final.

Il me semble important de préciser que j'apprécie ALICE COOPER pour son talent et les remarquables albums que sont « School's Out », « Billion Dollar Babies », « Killer » ou « Welcome to My Nightmare » etc. Seulement « Welcome 2 My Nightmare », deuxième du nom, n'atteindra jamais le niveau de son prédécesseur. Cela fait déjà plusieurs années que Mister COOPER a pris le parti de sortir des albums en demi-teinte : mi-sérieux, avec un Hard Rock de qualité où il retrouve toute sa gouaille d'antan, et mi-déconneur, avec des compos second degré, pleines de clownerie gores rappelant le « The Rocky Horror Picture Show ». Cet opus n'échappera pas à cette impitoyable règle, mais tiendra quand même la dragée haute à bon nombre d'albums d'ALICE COOPER. Certes, certaines compostions laissent dubitatif et, limite, inexpressif, mais il y a quand même de très bons trucs savoureux à se mettre dans les oreilles. Malheureusement, n'attendez pas de voir resurgir le spectre du premier volet. Ici, c'est plus relax, en mode free style pour l'inspiration comme pour le goût étrange de certains choix musicaux. Finalement, c'est peut-être moi qui ramollis du cerveau. Heureusement, ALICE COOPER restera à jamais un précurseur dans son genre et mérite tous mes égards.

Le site : http://alicecooper.com/ + http://www.myspace.com/officialalicecooper

Dave.

 

   
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