Ankama Music

Mai 2010, une mélodie résonne dans ma tête, je n’arrive plus à mettre le nom sur le groupe qui hante mon bocal et soudain ça me revient « WUNJO ». Je me connecte sur deezer, trouve et écoute le titre en question. Je m’attarde sur les liens artistes similaires, pas très joli l’énoncé du lien, mais bon passons. Et là mes oreilles tombent sur le trio BUKOWSKI issu de WUNJO justement et de KWAMIS. Deux écoutes d’ « Amazing Grace », le premier effort du groupe sorti en 2009, suffiront pour m’attirer vers amazon et pour acheter l’album. Et ouais, là c’est la grosse claque. La galette tourne en boucle, je conseille l’achat de ce bijou sonore à tous mes potes.

Après plus de recul et donc moins de passion, je prends le temps d’analyser pourquoi ce skeud me fait autant d’effet. C’est assez simple, la musique de BUKOWSKI est à la fois très directe et savamment réfléchie. Leur secret est de décortiquer à foison un riff, de le faire sonner dans tous les sens, de le raccourcir, de casser son rythme, de le dédoubler ou de le doubler pour finalement réussir à en faire une chanson.

C’est donc sans hésitation que je lance ma précommande de « The Midnight Son » quelques jours avant sa sortie. A peine monsieur le facteur m’ayant déposé le deuxième effort des parisiens que je le glisse dans la fente de mon autoradio. Au cours des mes différents déplacements de la journée, j’ai le temps d’écouter, deux fois, les 14 titres. Je n’arrive pas à me prononcer, j’en attends sûrement trop vu l’effet que m’a fait « Amazing Grace ». Voire je suis un peu déçu. Mais, je persévère. Il ne peut pas avoir autant de décalage émotionnel entre deux œuvres. Ma première impression revient. Après plusieurs écoutes, de nouveau la grosse claque dans la gueule. Un grand album au tournant.

Alors BUKOWSKI c’est quoi ? C’est du rock métal aux influences multiples intelligemment distillées et digérées. On reconnaît alors, ici ou là les groupes qui ont manifestement bercé le trio. « After all these years » sonne comme un « Love hate Love » d’ALICE IN CHAINS, les refrains de « Stuck in the mud » et de « The desert » rappellent respectivement MONSTER MAGNET et CEMETERY. « Hit the ground » éructe comme un MOTÖRHEAD qui aurait invité Phil Anselmo pour un petit pont version DOWN.
Alors des influences, oui, mais pas de copié/collé. Les BUKOWSKI ont une identité bien à eux. BUKOWSKI, c’est du « plug and play » pensé ou simplement une harmonie et une cohésion parfaite entre trois musiciens qui réussissent à faire corps pour délivrer une musique vraisemblable, authentique et dénuée d’égocentrisme mal placé. Leurs deux albums sont tout simplement excellents. Quelques petites différences les distinguent. Le petit dernier a l’air d’avoir été un peu plus structuré autour des lignes de chant. Mais l’énergie est toujours au rendez-vous à l’image de « Carnivorous » ou The downtown revenge ». Les textes sont toujours inspirés de l’œuvre de Charles BUKOWSKI dixit « le vieux dégueulasse ». C’est-à-dire, toujours aussi impulsifs, ironiques et noirs.

BUKOWSKI enfonce le clou. Le rock à la française n’a vraiment plus à avoir honte, ni rien à envier à nos amis d’outre-Atlantique. Alors, plus d’hésitation pour les amateurs de rock à la fois brutal, groove, mélodique et énergique agrémenté d’ambiances lourdes mais aussi légères à l’image d’un « Black Fuel » des belges de CHANNEL ZERO. Allez, j’arrête de palabrer, quand c’est bon, c’est bon, point !

A quand un groupe français qui nous colle une beigne identique dans la langue de Molière ? Enfin, ceci est un autre débat ! Est-ce vraiment possible d’ailleurs ?
J’attends avec impatience leur venue en terre bretonne !

Le site : http://www.myspace.com/bukowski666 + http://www.bukowskitheband.com/

Vic De Sable