Annonce : Ultrarock recherche des chroniqueurs et chroniqueuses, motivés, objectifs, passionnés, contact ici ;) ou msn: ess_ultrarock@hotmail.com (chat only)




BULLET
" Highway Pirates "

BULLET Highway Pirates

Black Lodge

Gustav Hjortsjö décrit si bien la scène que je la verrais sous mes yeux : traînant backstage au festival de Sävsjö cet été, voilà-t-y pas qu'il reconnaît une silhouette familière... en fait de « silhouette », c'est la tour d'assaut saxonne Biff Byford qui remplit son champ visuel. Je l'imagine avaler sa salive, redresser son col et inspirer avant d'aborder le géant et, ni plus ni moins, lui demander de participer au prochain album du quintette suédois pour lequel il martèle les fûts, peut-être que t'en as entendu parler, Biff ? On s'appelle Bullet.
J'imagine Biff grogner et reprendre une large gorgée de bière, puis Gustav poursuivre : Si si si on est très connus ici, on a sorti « Bite The Bullet », une bombe. On n'arrête pas de nous proposer des sets, on a même ouvert pour AC/DC ! « Mouais pourquoi pas » dit Biff, « sur quoi tu veux me faire chanter ? »... et là le visage de Gustav se décompose (non mais regardez moi comment il devient pâle). Parce que c'est vrai tout son baratin, Bullet est en effet numéro trois en Suède, et est parmi les combos locaux les plus demandés sur les différentes planches du pays. Mais depuis ce « Bite The Bullet » – qu'ils sont justement là pour promouvoir – le groupe n'a ni titre à faire partager à Biff, ni même troisième album au four...
Le pauvre Gustav pris de panique, il fait quoi ? Ben, il ne lâche pas l'affaire, qu'il sait ne pas être prête à se représenter à lui, et demande à Biff de chanter sur un soi-disant « Highway pirates » (psychologiquement intéressant comme idée spontanée ; ça doit remonter à son enfance). Affaire conclue. Peut-être qu'il sautille sur place de plaisir comme une petite groupie je sais pas, mais en tout cas je vois Biff se resservir un demi et se ré-accouder au comptoir (mais non, je sais pas si c'est au bar du festoch’ qu'ils se sont rencontrés, mais moi, j'aime bien ça comme ça). Et maintenant, on referme les yeux et on imagine Gustav rentré au bercail chez ses copains. « Highway quoi ? Mais comment on va le faire chanter sur quelque chose qui n'existe même pas !? ». Heureusement pour nos compères, l'angoisse se mue en motivation et ce « Highway pirates », ben ils le font surgir du néant ! Il s'agit d'un titre à la rythmique implacable, hurlé par Hell Hofer façon Brian Johnson comme il sait faire et balancé comme un gros morceau de rocaille à la face de leurs fans qui ne demandent que ça : du Rock, du dur, du Hard.
Et c'est ce que Bullet leur offre depuis 2006 et persiste à faire aujourd'hui, avec un nouvel album intitulé, comme il se doit, « Highway Pirates ». Dix titres composent cet opus et, pour ceux qui ne connaissent pas, Bullet c'est le AC/DC des années 2000. C'est-à-dire que ça joue un Hard Rock bien rond, bien solide, mais avec un son actuel, ici confié aux soins de Tobias Lindell. L'écriture est comme on la connaissait sur « Heading For The Top » et « Bite The Bullet » : des riffs écrasants (« Back on the road », « Knuckleduster », tous deux Young-iens), des vocaux déchirants (sur « Stay wild » on est même au-delà de Brian Johnson) et des guitares omniprésentes.
Sur le morceau-titre, qui ouvre l'album, les choses sont amplifiées bien plus qu'à l'accoutumée, sans doute « Saxonnisées » pour la circonstance, et on retrouvera cette tendance à l'alourdissement au gré de quelques motifs de guitares plus Metal ou d'un titre comme « Into the night » plus digne de Saxon ou Judas Priest que d’AC/DC en effet. Mais, pour le reste, les cinq australiens règnent en maître.
Cependant, comme je le disais à propos du son, Bullet ne fait pas dans le rétro. Il ne le faisait déjà pas sur ses deux précédents opus et maintient sa ligne de conduite. La pochette, évidement conçue en illustration du titre, fait tout de même bien Glam et pas à tord, indiquant ainsi le côté plus 90s du groupe. Sur disque, ça se retrouve dans la démesure de « Stay wild » dont j'ai mentionné les vocaux, ou bien à travers un titre comme « Citylights », sorte de Guns mélodique.
On a aussi du simple Rock (« Down and out », « Blood run hot »), du simple Hard Rock (« Knuckleduster » encore) ou du « vintage-friendly » avec « Heavy metal dynamite » ou « Citylights » mais déjà ces derniers titres empruntent encore aux australiens.
En effet, à part les vocaux rappelant sans cesse l'homme au béret, Hampus Klang et Erik Almström forment une paire de frères Young suédois : le riff de « Back on the road » c'est du AC/DC, la guitare rythmique de « Stay wild » aussi bien qu'en plus musclé, tout ceci période Johnson, mais aussi « Blood run hot » plus sombre mais toujours selon les modèles des AC/DC sombres. « Knuckleduster » et « Heavy metal dynamite » iraient même voir du côté seventies de la discographie des kangourous, avec leur tendance au « boogie » speedé.
Et, malgré tout, Bullet n'en est pas pour autant un AC/DC du pauvre. AC/DC est partout mais leur musique ne l'est pas, au final. Ca Rock, ça gratte, ça riff mais ça sonne maison, on ne peut même pas dire que « c'est du AC/DC » ou « ils font du AC/DC ». Les autres éléments (Glam, Hard 80s et 90s) sont écrasés sous le boogie des australiens mais sont suffisamment personnalisés pour donner une autre couleur au tout. Cette recette est maintenue depuis leur premier enregistrement et la pâte AC/DC n'est ici même pas allégée. Seulement, ils ont su la malaxer comme ils l'entendaient et, si leur musique n'est pas encore assez originale pour dire que c'est « du Bullet », au moins est-elle personnelle et donc viable. C'est bien pour ça qu'elle progresse. « Highway Pirates » est au moins aussi bon que ses deux prédécesseurs. Et la porte, à mes yeux, est bien ouverte pour le suivant.

Le site : www.bullet.nu + myspace.com/bulletsweden

the_outcast






Meet ULTRAROCK at  :





E-mail: ultrarockcontact@free.fr 
Design
: www.essgraphics.fr