C H R I S   C O R N E L L

" Songbook "




C H R I S  C O R N E L L
Songbook
Universal

Non seulement les récentes retrouvailles de Chris Cornell avec les anciens de Soundgarden ne signifient pas la mise en veilleuse de sa carrière solo, non seulement les mauvaises critiques de « Scream » ne découragent pas Chris de poursuivre cette carrière, et non seulement il trouve le temps de s’embarquer dans une tournée acoustique, mais en plus, il en ressort un album. C’est ce « Songbook », capté en avril 2011 sur différentes dates au cours du mois.
La plus belle surprise offerte par ce disque, c’est qu’il balaie la carrière entière de Chris. Ainsi, à côté de « Can’t change me », « Scar on the sky » ou « Ground zero », on retrouvera « I am the highway », « Like a stone », « Doesn’t remind me » et « Wide awake » de Audioslave ainsi que « Fell on black days » et « Black hole sun » de Soundgarden, mais aussi « Call me a dog » et « All night thing » de Temple Of The Dog, et ca c’est une bonne surprise. Ce qui l’est aussi, c’est que acoustique veut dire Chris seul sur scène, et celui-ci assure plutôt bien le show. Sa voix, vous vous en doutez, est toujours aussi poignante et fait vibrer à elle seule, comme vous le ressentirez sur plusieurs titres où l’excitation du public, pourtant peu mis en avant par le mixage, est sensible. De son ovation à « As hope and promise fade », le titre d’ouverture (c’est en fait le « morceau caché » à la fin de « Scream ») à sa satisfaction énergiquement manifestée devant les premières notes de « I am the highway » en passant par toutes ses poussées d’adrénaline au moindre forçage de l’organe de Chris (et surtout dans les aigus), on le sent suspendu aux cordes acoustiques de sa guitare comme à ses cordes vocales.
Et Chris, que l’on sait bien un peu théâtral, ne se prive pas de leur offrir en pâture ces brisages de voix en règle comme il les maîtrise si bien. Il faut avouer, le résultat est parfois magique : « Wide awake », « Fell on black days », « Like a stone »… ces titres vibrent et voltigent. Pas de travail particulier de réinterprétation, juste de l’interprétation vocale particulièrement habitée. Notons toutefois une dynamique particulièrement prenante pour de l’acoustique sur « Scars in the sky », un feeling écorché assez « électrique » sur « Ground zero » et, ma foi, juste un rendu parfait sur la plupart des titres, assez instinctivement retranscrits, et difficile de trouver un titre ne démarrant pas (à peine traîne-t-on des pieds le temps d’un « All night thing » peu inspiré). L’intérêt du disque est complété par deux reprises (« Thank You » de Led Zeppelin et « Imagine », pas géniales mais courageuses), « Cleaning my gun », qu’il n’avait toujours pas pris le temps d’enregistrer, et en bonus studio « The keeper », sa compo pour le film « Machine gun preacher ».
Au final Chris transforme l’exercice de l’album acoustique en performance assez bluffante devant la simplicité choisie pour la forme dans laquelle sont restitués ces titres dont certains sont des classiques pour nombre de personnes. Si l’on n’a pas forcément été rassurés sur ce à quoi s’attendre du retour d’Audioslave, ce disque permet au moins de se remémorer que Chris Cornell est l’un des vocalistes les plus marquants des nineties et que, quoi que le groupe ait à nous offrir, leur production sera parcourue de ce souffle vibrant insufflé par Chris. Un disque éminemment rassurant, détendu, qui vous enveloppe, vous conforte, vous laisse l’apprécier en toute simplicité et spontanéité.

Le site : chriscornell.com + myspace.com/chriscornell

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