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DALRIADA
" Igéret "

DALRIADA Igéret

AFM Records

« Igéret » est le premier album de Dalriada que j'écoute, et, au plaisir premier qui motive tout chroniqueur à partager ses découvertes, je vais associer celui plus égoïste mais bien réel de multiplier ses propres rencontres musicales, plaisir tout aussi satisfaisant. « Igéret » signifie « promesse » je crois, en tout cas le groupe est Hongrois. Formé en 2003 sous le nom de Echo Of Dalriada, il opte pour un simple Dalriada quatre ans plus tard. « Dalriada », je crois aussi, ce sont les anciens chants guerriers hongrois...

Bon avec tout ça, pas besoin de vous préciser que le groupe officie dans le Folk Metal... Mélangeant allègrement Folk, Death et Gothique initialement, il se recentre sur l'essentiel pour ce sixième album : le Folk hongrois. C'est, après tout, l'élément fondamental de Dalriada, qui a toujours chanté dans sa langue et même mâtiné ses textes de vers de Janos Arany. « Igéret » est pourtant leur premier album « international », suite à une signature chez AFM, l'album qui doit transformer leur succès local, bien établi, en entrée en force sur la scène Folk internationale... Coup de pouce : Jonne Järvelä de Korpiklaani vient pousser la chansonnette sur « Leszek a hold ».

Commençons par ce titre pour présenter l'album – choix absolument arbitraire car en fait je ne sais pas par où l'aborder. C'est l'un des titres les plus ambitieux, son titre signifie « je serai la lune », et il fait suite à « Leszek a csillag » qui signifie « je serai l'étoile »... tiens, prenons-les ensemble, ainsi que l'Outro qui les suit, le groupe est assez riche pour être présenté de manière non restrictive : « Leszek a csillag » est une magnifique mélodie Heavy soutenue par une fine ligne de piano, alors que « Leszek a hold » est une composition moins traditionnelle ponctuée d'interventions folk au chant et de parties de violon. Les enchevêtrements sont multiples et les arrangements riches, en particulier les vocaux, qui nous offrent ici une détonante partie d'harmonies typées amérindiennes reprises sur l'outro !

Ce final d'album regroupe tout ce qui a été élaboré sur les précédents titres et qui constitue la richesse du groupe : un style très développé, autant Heavy traditionnel que profondément Folk et authentique, une écriture dynamique rarement linéaire, et un réel effort d'instrumentation variée et vivante. Les vocaux, point fort du groupe, sont assurés par Laura Binder et visent l'authenticité avant tout, en prenant un vrai timbre de chanteuse populaire et laissant de côté tous les clichés lyriques et cinématographiques travestissant souvent le genre. Le guitariste Andràs Ficzek vient souvent la seconder, soit en prenant à sa charge quelques ponts, dans un registre clair ou Black, soit en entamant des jeux vocaux débouchant sur des chœurs extrêmement puissants : « Hozd el, isten », « Igazi tûz », le morceau-titre... L'instrumentation est extrêmement riche avec le banjo du morceau d'ouverture, le violon récurrent adoptant différents styles, l'accordéon à l'occasion et même des surprises comme de l'harmonica ou un orgue inattendu (« Hozd el, isten »), et derrière tout ça la solidité des musiciens variant les schémas rythmiques assez fréquemment (le batteur est particulièrement efficace...).

Au niveau de l'écriture c'est là où Dalriada me convainc entièrement : j'ai déjà dit que le groupe était autant Folk que Heavy. Il faut comprendre qu'il ne s'agit pas de Heavy teinté de Folk ou l'inverse, mais bien des deux. « Leszek a csillag » est bien Heavy, mais d'autres le sont tout autant en incorporant des parties Folk à part entière voire – mieux – en superposant des mélodies Folk à ces rythmiques typiquement Heavy traditionnelles. Je ne peux pas juger de l'authenticité de leur Folk hongrois, évidement, mais je n'y retrouve aucun cliché propre à la scène Folk metal, et, en particulier, j'apprécie le chant purement populaire que j'ai mentionné, et d'autres éléments que je compare à des genres plus familiers (les mélodies de la musique gitane, les rythmiques complexes balkaniques...). Au final, les principaux travers du genre se voient là corrigés, et ce, de manière fort habile !

L'on appréciera évidement difficilement les textes mais les thèmes sont, sans surprise, dévoués au patrimoine hongrois : Pàl Kinizsi, héro national (« Kinizsi mulatsàga »), la « route des armées », légende locale des hongrois de Transylvanie sur la formation de la voie lactée (« A hadak ùtja »)... Que cela nous parle ou non, la conviction de l'interprétation est contagieuse et ne peut laisser insensible.

Pour conclure, « Igéret » est un album absolument convaincant et une découverte qui ne me laisse pas la moindre déception. Le seul reproche serait de ne pas chercher à rendre leur musique plus accessible au non-hongrois à l'occasion de cette sortie internationale, mais bon, pour être honnête, c'est tout le contraire d'un reproche !

Le site : www.dalriada.hu  + myspace.com/dalriadahu

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