D E  M A G I A  V E T E R U M

" The Divine Antithesis "
D E  M A G I A  V E T E R U M
The Divine Antithesis
Transcendental Creations

« La lampe du corps, c'est l'œil », disait Saint Matthieu. Il avait bien raison, car l'œil allume le feu de l'envie et, par là même, émoustille le corps, lorsque le regard se pose sur de belles choses. C'est ce processus qui engendre une sorte de fétichisme chez le consommateur de musique, tous styles confondus. Mais, c'est certainement le fan de métal, en collectionneur avisé, qui, le plus, ne résiste pas à l'attirance imparable engendrée par les pochettes d'albums, la plupart étant de véritables chefs d'œuvres. Nous pouvons citer des milliers d'artworks, tous plus réussis les uns que les autres, comme ceux du ‘Live After Death' d'Iron Maiden ou du ‘Mandrake' d'Edguy. La majorité des formations tiennent à ces « pièges à regards » parce-que des pochettes plus ou moins élaborées permettent, à la fois, de titiller la curiosité et d'être une véritable marque de fabrique.

Par ailleurs, la manière dont une pochette est construite, c'est-à-dire les éléments qui la composent, permet, la plupart du temps, de deviner le genre dans lequel évolue le groupe. Par exemple, la présence de scènes fantasy colorées avec des elfes, des trolls ou des chevaliers, voire les trois ensemble, peut signifier que tel combo fait du heavy ou du power mélodique. A contrario, des scènes violentes teintées de gris et parées de logos illisibles sont plutôt caractéristiques du métal extrême. Mon expérience vis-à-vis du nouvel album du one-man band hollandais DE MAGIA VETERUM allait me démontrer que certains amalgames peuvent être plus nombreux qu'on ne peut le croire généralement.

Lorsque mes yeux ont aperçu cette pochette, je ne me doutais pas une seule seconde de la teneur de ce ‘The Divine Antithesis'. L'effet de surprise était total. Au premier abord, des anges annonçant à l'aide de trompettes l'arrivée de Jésus qui, pour une fois n'est pas coutume, est tombé sur la tête, c'est le cas de le dire, et la façon dont le nom du groupe a été calligraphié m'ont induit en erreur. Personnellement, je pensais me retrouver avec un album de pagan ou de folk. Mais, à l'écoute du premier titre, j'ai sursauté, ne m'attendant pas du tout à écouter de l'avant-garde black métal…

N'étant pas vraiment un fan de ce genre musical, ceci malgré un certain éclectisme, je dois quand même avouer que ‘The Divine Antithesis' n'est pas dénué de qualités. Il en a assurément, mais il est nécessaire de se transformer en archéologue et de creuser au fin fond des choses pour découvrir les bons côtés de troisième opus de Mories (Gnaw Their Tongues).

Construit en sept parties, le concept aborde le thème de la religion et plus particulièrement du Paradis transfiguré par la rébellion de l'armée céleste. Ce sujet engendre forcément une musique chaotique accompagnée d'une pointe de mysticisme, grâce à quelques effets sonores bien choisis. Certains titres, comme “ Part 3 – The Flaming Sword ” ou “ Torn Between Ruins, Faith And The Divine” , sortent, toutefois, du lot, de par une ambiance plus malsaine, plus ténébreuse…

Si vous posez une oreille sur cette rondelle, vous ne remarquerez pas énormément de parties structurées ou bâties selon une logique architecturale bien définie. Ici, tout n'est qu'anarchie, rythmes en tiroirs entrecoupés, parfois, de pauses bienvenues, avant de repartir dans une cacophonie de riffs de guitares bien crades. Les blast-beats et les vocaux gutturaux renforcent cette sensation induite par cet amas de sons presque inécoutables…La production, quant à elle, est quasiment inexistante. Nous avons droit, sur ‘The Divine Antithesis', à un entrelacement de pistes enregistrées, semble-t-il, à la va-vite et aucun arrangement ne vient à la rescousse des compositions pour leur donner plus de charisme et d'ampleur. Sûrement Mories a-t'il voulu donner à sa musique une atmosphère plus occulte qu'à l'accoutumée. Si la finalité de cet enregistrement justement anarchique était celle-ci, Mories a bien réussi son coup.

Néanmoins, ce type de démarche n'apporte quasiment rien à la musique. Au contraire, elle la dessert grandement. Il n'y a, sur cet album, aucune puissance. Un comble pour du black !! Oui, oui, je sais que les puristes me diront que l'essence même du black est d'être minimaliste au niveau de la production, qui plus est lorsqu'il est réalisé avec peu de moyens. A ces gens-là, je leur réponds que, pour moi et beaucoup d'autres, le black est synonyme de force. Ce style se doit d'être percutant, de botter le derrière. Et non d'être aussi plat que du Sébastien Tellier ou du Brigitte Fontaine. Sacrilège !!!! Le fait de persister à vouloir rester au fin fond des catacombes, tapi dans l'obscurité la plus complète à enregistrer sur cassette ses compositions, ce n'est pas cela qui fera d'un black métalleux un true one…

DE MAGIA VETERUM a démontré qu'il avait du potentiel. Celui-ci n'est pas toujours correctement exploité, le travail étant par moments bâclé, mais ‘The Divine Antithesis' prouve que Mories sait créer des morceaux intéressants, ponctués d'une saisissante et plaisante versatilité. Malheureusement, cela ne suffit vraiment pas à donner du punch à l'ensemble, si bien qu'une touche d'ennui se fait sentir au bout de quelques titres. Heureusement pour l'auditeur, il n'y a que 36 minutes d'écoute au compteur. Mais, au final, on ne sait pas réellement quoi penser de cet album « original ».

Définitivement, l'une des plus grandes déceptions de cette année 2011. Dommage !

Le site: www.myspace.com/de magiaveterum

MetalAngel

   
Amis ?        
Ultrarock :
13 av Charles de Gaulle, escalier D, 78230 Le Pecq, France

© essgraphics 2011