Cyclone Empire

La coupe « boule de billard » a remplacé les fameuses chemises à carreaux et les productions top classes ont pris le pas sur les enregistrements à l’arrache au son un peu crade (qui est d’ailleurs à l’origine du fameux Swedish sound) mais pour le reste peu de choses ont vraiment changé entre la première vague et la déferlante actuelle. Nihilist, Treblinka et Nirvana 2002 avaient apporté un souffle nouveau à une scène internationale qui peinait à trouver les dignes héritiers de Carcass, Morbid Angel ou Napalm Death. Les politiciens Suédois ont offert à la jeunesse de Stockholm des locaux de répétition et un système de mise à disposition d’instruments de musique qui, combinés à l’imagination d’un Nick Andersson ou d’un Johan Edlund, ont engendré une véritable révolution musicale. On peut se demander ce qui, vingt-cinq ans plus tard, a rallumé la poudrière Suédoise ? Le bouquin de Daniel Ekeroth ? La volonté de labels émergeants comme Vic Records ou surtout Pulverized de ressortir du grenier quelques vieilleries cultes ??? …toujours est-il que la scène death semble s’être dernièrement rapprochée de la capitale Suédoise au point de voir ses représentants les plus actifs squatter une bonne partie des magazines comme aux jours glorieux de «Left Hand Path». J’ai adoré le son des précurseurs tout comme j’avais littéralement craqué sur la seconde démo enregistrée par Evocation. Tout y était : le son, l’esprit, un côté bricolage bordélique et surtout une touche un rien dépressive qui faisaient de «On A Journey To Heaven» ou de « Where The Headstones Fucking Shine» de véritables hymnes au death Suédois…et c’est précisément tout ce qui fait défaut dans cet «Apocalypse» au goût de réchauffé. Evidement, Evocation reste capable d’aligner les titres bien foutus, le groupe connaît ses classiques et sait exactement comment on doit sonner old-school sans paraître démodé et comment ne pas trop déstabiliser le fan de la vieille école tout en conservant une accroche avec un public plus moderne. Je mentirais en disant que je n’ai pas aimé la plupart des plages de ce troisième album mais on reste bien loin de ce qui a fait le charme du groupe. Evocation s’est mué en un bon groupe de death Suédois et c’est précisément dans cette mutation qu’il a perdu une grosse partie de sa magie. Moins décevant que son prédécesseur mais bêtement conventionnel. Attention tout de même, un album d’Evocation reste un album death de qualité supérieure et «Apocalyptic» surpasse la quasi-totalité des productions Swedish death actuelles.

Le site : http://www.evocation.se + http://www.myspace.com/evocationswe

Jordy