Jive Records

« Funeral Party », c'est le nom d'un vieux titre de The Cure... Nul doute que Funeral Party / le groupe a beaucoup écouté ça dans son enfance, sur la côte ouest... du moins d'une oreille, qu'il a eue pour le « party » plus que pour le « funeral ». Et, arrivés à l'âge adulte (enfin ce qu'on appelle adulte aujourd'hui), les cinq gars décident de jouer ça eux-mêmes, mais dans l’esprit de l'air du temps bien-sûr. Seulement ils ont tendance à oublier The Cure au profit (?) de l'air du temps... « New York city moves to the sound of LA » nous dit le premier titre : tu parles ! C'est eux, nos petits californiens funéraires, qui secouent en rythme leurs 50 doigts au son des Strokes !

Eh oui, « The Golden Age Of Knowhere » est un disque de Rock Indie tout ce qu'il y a de plus balisé. Le sens rythmique des Strokes règne sur tout ce titre d'ouverture ainsi que tous les tics rythmiques ou sonores (« Youth & poverty ») qui envahiront ces onze pistes. Oh ! Doucement, ne jetez pas déjà l'album, il y a quand même un peu de jus à en extraire... Les ricains, vous le savez bien, ça ne comprend rien aux styles musicaux (sans... si, en étant méchant), qu'ils brassent industriellement. Mais l'avantage dans le cas de jeunes comme ces cinq-ci, c'est que ça enrichit leur schéma sec de nombreuses influences, aussi stéréotypées soient-elles. Ainsi, à côté de ce modèle New-Yorkais, vous trouverez, en proportions égales et invariablement monotones, du U2 actuel (sur « Finale »), de la New Rave (au bout de « Postcards of persuasion »), du simple Rock (« Relics to ruins » à la Stereophonics), beaucoup de Pop, de Coldplay (encore « Relics to ruin ») à des choses plus traditionnelles, voire cette sensibilité à la Cure... Enfin quelque chose de personnel ! Cette « sensibilité à la Cure », ça n'a rien de comparable en fait mais c'est un certain traditionalisme transparent dans certains claviers et une écriture urgente comme « Just because », bien qu'en fait de Cure cela se réfère autant à Costello qu'à XTC...

Quoi qu'il en soit, ça fait un fond Post Punk voire New Wave, aussi maigre soit-il, différenciant Funeral Party des New-Yorkais... Et ils trouvent moyen d'y ajouter un peu d'épice en adoptant à l'occasion une instrumentation basse/batterie typiquement Gossip & co : « Car wars » par exemple. Très bien vu, car allant comme un gant à leurs rythmiques et mélodies propres... seulement, c'est encore un emprunt. Le groupe ne nous satisfera que par des recombinaisons, du recyclage en fin de compte... Heureusement donc qu'ils sautent allègrement de la Pop la plus mélodique au Rock le plus « cool », et qu'ils ont trouvé cette formule instrumentale relevant le fond personnel de leur écriture, dynamique et enjouée. Le reste ? J'ai tout dit. Formatage Strokes, emprunts aveugles et même parfois réels écarts : nos californiens se feraient petites frappes londoniennes pour les chœurs de « Finale » ! Ben voyons, trop crédible... On préfère encore la platitude de « Where did it go wrong » et « Youth & poverty », au moins ils restent chez eux.

Alors, onze titres inintéressants ? Pas non plus. D'abord, le côté plus personnel que j'ai pointé rendra certains titres agréables. Ensuite... bah ils ne sont pas mauvais les bougres, et même s'ils font du copier-coller ça remue. J'ai un petit faible pour les titres aux ambiances plus lentes, « Postcards of persuasion » et « City in silhouettes », voire même le très emprunté « Car wars »... Donc, essayez-en un peu, ça peut rafraîchir une après-midi morose à l'occasion.

Le site : www.funeralpartymusic.com + myspace.com/funeralparty

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