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HURTSMILE
" Hurtsmile"

HURTSMILE Hurtsmile

Frontiers Records

Ne vous fiez pas au label, Hurtsmile ne joue pas dans la même cour que les noms habituels de Frontiers. Il s'agit du projet solo de Gary Cherone, officiant toujours pour Extreme reformé, rassurez-vous, mais entre la tournée de « Saudades De Rock » achevée et l'album suivant toujours pas entamé, Gary se décide à se lancer dans un projet dont il parle depuis un bout de temps : un album avec son frère. Ce dernier, Mark de son petit nom, compositeur et guitariste de son état, a joué pour le frère de Nuno Bettencourt. Rigolo, ça, deux frères de membres d’Extreme qui jouent ensemble. Mais surtout, ça lui a permis de rencontrer Joe Pessia, bassiste pour un projet de Nuno (Dramagods), et Dana Spellman, batteur ayant fait ses armes avec Mike Mangini (décidément Extreme c'est la famiglia), qui formeront l'équipe de ce Hurtsmile.
Le but des deux frères était un retour aux sources, quelque chose de brut, de Rock. Mais comme nous le verrons, ça ira un peu plus loin. Co-produite par Joe et Gary, la galette arrive toute fraîche dans notre assiette et nous allons nous empresser de la déguster.
Point de FM mélodique, donc. Et, honnêtement, rien ici n'y est emprunté. Hurtsmile a été signé pour le nom de Cherone, voilà tout. Mais difficile, ceci dit, de réellement qualifier le résultat. L'album se divise globalement en deux pôles, recoupant vaguement les deux moitiés du disque. « Just war theory » et « Stillborn » qui ouvrent l'album sont effectivement Rock, mais très sèches, Punk dans l'esprit (le VRAI Punk – Gary semble d'ailleurs imiter Johnny Rotten sur « Just war theory »), plutôt RATM dans les faits. En tout cas, quelque chose de simple et direct, limite brut, la guitare venant simplement apporter son grain de sel home-made, avec un riff persistant sur « Just war theory » et un solide groove sur « Stillborn ». L'écriture de Gary, toujours aussi vivante, vient relever le tout.
Mais petit à petit, nous allons passer à autre chose, autrement intéressant : « Love thy neighbour » et « Kaffur » font suite à cette introduction avec bien des éléments nouveaux. D'abord, ce qui sautera aux oreilles de l'auditeur est – enfin ! allez, avouez que vous l'attendiez – l'apparition de la patte Extreme, avec ce Funk jazzy perceptible entre la rythmique plus boueuse de « Love thy neightbor » et les parties de guitare plus inhabituelles de « Kaffur », morceau extrêmement solide (le texte traitant du terrorisme islamique l'est tout autant). Ensuite, l'enrichissement est étonnant : intro harmonique fifties pour « Love thy neighbor » et hétérogénéité déconcertante dure à situer stylistiquement et chronologiquement, des éléments modernes apparaissant sans crier gare...
Le reste va être encore plus diversifié et riche. Citons « Tolerance song », très Hard 90s, aux harmonies géniales, citons « Set me free » et « Slave » qui semblent emprunter au Grunge, la dernière se partageant de plus entre instrumentation épaisse et retour de cet esprit RATM, et citons aussi « Beyond the garden / Kicking against the goads » qui est une franche réussite : son atmosphère est incroyable, très différente du reste du disque, lente et prenante. Ses arrangements sont extrêmement fins (un réel point fort du disque, sans doute attribuable à Mark), ses harmonies riches... bref, une réussite. Elle pourra vous évoquer la même finesse que la face B du Led Zeppelin III.
Cette deuxième facette du disque est très riche, comme vous le voyez, mais très complexe aussi, presque Prog par endroits. L'hétérogénéité domine, ainsi que le travail instrumental et sonore. En tout cas, on n'y perd rien. Le reste des douze titres est un festival d'idées et aventures. Un « Painter paint » acoustique, d'abord, placé plus ou moins entre les deux parties du disque ; extrêmement fin rythmiquement et pas du tout typé ballade, il y avait tellement de choses à faire avec que ses deux minutes et demi sont insuffisantes. « Jesus would you meet me », elle, est une Stomp song traditionnelle incroyable, sans doute influencée par Jimmy Page elle aussi. Quant à « Just war reprise », c'est un morceau fun sur un rythme Reggae. Si !
On termine le voyage avec « The murder of Daniel Faulkner », Folk traditionnel à la mélodie Western nous emmenant encore faire un dernier tour de manège avant la fin. Consacrée à la mort du policier tué par Abu Jamal ayant conduit à sa condamnation controversée, Gary semble y mimer Dylan et le tout s’achève sur une note irlandaise à la Dany Boy à base de cornemuse... Ca en fait, en douze titres!
Eh oui, Cherone ne fait pas les choses à moitié. Et je le comprends d'avoir voulu travailler avec son frère tant celui-ci fait preuve de maîtrise instrumentale et surtout d'arrangeur. Ses parties sont proprement géniales ; fines, bien pensées, étonnantes de maîtrise et toujours ultra-efficaces. Famiglia ou pas, l'équipe est performante et le résultat détonnant. Hurtsmile est loin de ne pouvoir satisfaire que les fans d’Extreme.

Le MySpace : myspace.com/hurtsmile

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