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IMAGES OF EDEN
" Rebuilding The Ruins "

IMAGES OF EDEN Rebuilding The Ruins

Nightmare Records

Lorsque je ne connais pas un groupe, généralement, je lance le CD avant de me renseigner. C'est ce que j'ai fait avec « Rebuilding The Ruins » et j'avoue vouloir continuer à procéder comme ça. On ne l'a parfois pas dans le cas de vils mp3 mais la pochette est mon premier élément de jugement. Ici, elle est peu originale mais attire l'œil par son mélange d'architectures grecque et romane, l'ange évoquant la renaissance étant peut-être le lien entre les deux... Message simpliste, je m'attends à du Power ou apparenté. Le premier titre, « Crosses in the sand », me surprend déjà : le chant est Heavy, mais la compo plus Hard et le son très direct, surtout... Je suis déjà en train de chercher des bios du groupe et, donc, « Images Of Eden » est américain (ce n'était pas évident), et déjà auteur de deux albums. Entretemps « Crosses in the sand » s'achève sur un solo shred typique et « Human angels » balance de la rythmique Heavy et de l'écriture mélodique... j'aime, pas évident.
Je poursuis : côte est, dernier album vieux de cinq ans, « Rebuilding The Ruins » produit par... Eric Zimmermann ? Diable, je veux bien que ces quatre là soient américains, mais entre ce son sec, fin et direct, et celui des Deftones, par exemple, il y a un monde ! Et hop, je reconsidère Images Of Eden : groupe Heavy aimant le Hard, vision précise de leur style (expliquant les cinq ans) et de leur son. « Human angels » s'achève dans une succession de breaks et d'ambiances différentes, avant de céder la place à « Tribal scars »... et là, me voici accueilli par un énorme groove et des guitares à l'ancienne. Qu'est-ce à dire ? Mais j'aime, un quart d'heure est passé (les morceaux sont longs, de 5 à 12 minutes) et je cherche toujours, et... c'est bien sûr : Prog.
Prog actuel même, avec cette tendance à ne jamais donner la clef de leur style dès le début (une mode). A piocher dans les genres plus directs aussi. Et, évidement, à mélanger. Prog américain, donc, mais pas à la Dream Theater. Peut-être plus à la Symphony X, quoique le lien se limiterait à un emploi d'orchestrations Heavy et une complexité plus rythmique que mélodique. Au bout de ces trois titres, on voit déjà une utilisation massive du piano, un sens mélodique classique et une forte propension aux alternances rythmiques. Et « Tribal scars » s'achève par une partie instrumentale très 90s, genre Mr Big, après des parties fines dignes de Journey ou Foreigner... Là le groupe a gagné, il a captivé toute mon attention.
Tout cela se retrouvera : le morceau suivant, « Dreams unbroken », réempruntera aux 90s, ainsi que « Sorrows end », le morceau-titre empruntera au Heavy lourd et lent, « My stigmata » au Speed... inutile de vous faire un dessin, Images Of Eden continue à courir après les styles tout le long du disque. Mais ils les font leurs, grâce à une personnalité bien affirmée. Celle-ci passe d'abord par un refus de Dream Theater ou même Symphony X comme modèle. Ensuite, ils ont un sens bien particulier de l'instrumentation : beaucoup de piano, des claviers plus discrets, des orchestrations encore plus discrètes et une grande originalité vocale, pas seulement de la part du chanteur alternant les timbres (c'est surtout car le disque est conceptuel) mais principalement à travers les harmonies vocales le soutenant sans cesse... très original, et donne une couleur particulière à la musique du groupe.
Le long des onze titres, cette instabilité stylistique et ce sens particulier des arrangements se superpose à la succession de formats plus propres au genre (ballade, épique, etc) et à la navigation incessante entre leurs pôles d'attaches sans jamais les aborder (Symphony X notamment sur « Native to his land »). Cela crée un album où l’on ne s'ennuie réellement jamais, où l'on passe la première moitié à essayer de cerner le groupe puis, une fois qu'on l'a saisi, à prendre plaisir à le voir courir à droite et à gauche... Cette deuxième partie est victime d'une certaine platitude d'écriture par rapport à la première, d'autant plus dommage qu'elle aurait pu être rattrapée par un tracklisting simplement autre, mais le contraste que sa linéarité établit avec le début prolifique donne également une dimension supplémentaire à l'album.
Images Of Eden est réellement un groupe surprenant, et « Rebuilding The Ruins » un disque frais qui, s’il n'invente rien non plus, suit son propre chemin et est sans cesse en quête de goûts nouveaux. Mon prochain but sera de savoir ce qu'ils ont proposé précédemment et voir s’ils ont su faire évoluer leurs propres mélanges avec le temps. En tout cas, de façon instantanée et indépendamment du reste de leur carrière, voici un disque prenant, surprenant (même) et captivant du long de son heure et quart. Espérons qu'ils sauront recréer la surprise pour leur quatrième.

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