EMI

Autant l'annoncer d'emblée : Maiden est mon groupe de Metal préféré. Mais qui aime bien châtie bien et il m'incombe de dénoncer la multiplication des sorties depuis le retour de Dickinson et Smith. « Best Of The Beast » existait déjà (et sous trois formats), « Ed Hunter », venant trois ans après, avait donc peu de sens... Mais c'était un tracklisting voté par les fans et ça accompagnait le jeu, donc OK. En revanche, un « Edward The Great » en forme de compil' rapide s'adressant aux néophytes désireux de se mettre à la page puis « The Essential » qui, malgré le prestige de la série, n'apportait vraiment rien, c'était incontestablement trop. Vous comprenez toute la difficulté que j'ai donc eue à accepter « Somewhere Back In Time » dont non seulement le seul sens était d'accompagner la revisite de leur catalogue le temps de deux DVD puis deux tournées, mais qui, en plus, appelait vicieusement un second volume, inévitablement ! C'est désormais chose faite, avec « From Fear To Eternity ».

Mais bon, assez râlé, décrivons l'objet : une pochette, moche comme ça devient l'habitude, malgré ses clins d'œil à « Virtual XI », « Wicker man », « Matter Of Life & Death », « Benjamin Breeg », « Death On The Road » et j'en passe (on a vu mieux), et un tracklisting réduit à la période 1990 (malgré le titre suggérant doublement '92 – 2010). Le CD est double, ce qui laisse a priori l'espace pour des titres plus longs... Voyons voir ce qu'il en est : « No Prayer For The Dying » et « Fear Of The Dark » sont représentés par « Holy smoke », « Tailgunner » et « Bring your daughter... » pour le premier, et « Be quick or be dead », « Afraid to shoot strangers » et le morceau-titre pour le second. Autrement dit, aucune originalité pour « No Prayer », et à peine la bonne surprise de voir « Afraid ». Le morceau « Fear of the dark » est présenté Live, extrait de « Rock In Rio » et ce sera le cas pour tous les extraits de la période Bailey, ce qui ressemble fort à du négationnisme... d'autant plus que tous les extraits de l'ère DiAnno avaient connu le même sort sur « Somewhere Back In Time » !

Ces extraits, pour les nommer, sont « Man on the edge » et « Sign of the cross » pour « The X Factor », puis « The clansman » pour « Virtual XI », tous extraits de « Rock In Rio » sauf « Man on the edge » qui est la version d'un des singles « Wicker man »... donc, même pour ces titres Live, rien de neuf ne nous est proposé. La réunion du groupe est mise à l'honneur avec « The wicker man » qui ouvre l'album, « Blood brothers » et le morceau-titre de « Brave New World », « Paschendale », « Rainmaker », « No more lies » et le morceau-titre de « Dance Of Death », « Different world », « Benjamin Breeg », « For the greater good of god » et « These colours don't run » de « Matter Of Life And Death », puis « El Dorado », « Coming home » et « When the wild wind blows » de « Final Frontier ». Bref, là encore, aucune originalité : les singles, les titres les plus évidents... Même l'affreux petit dernier « El Dorado » ! Bref, ce disque ne m'apporte aucune satisfaction.

Quelques commentaires plus à froid maintenant : certains enchaînements soulignent l'avancée sonore que fut le passage à l'ère Shirley, comme « Holy smoke » succédant au bon choix d'ouverture qu'est « Wicker man », ou « Bring your daughter » enchaîné à « These colours don't run ». « Rock In Rio » (produit par Shirley) aussi, que j'ai toujours révéré pour son interprétation sans la plus petite ombre de faille microscopique, se sort haut la main de la comparaison sonore avec les enregistrements studio contemporains. Ce Live offre également le seul choix que j'approuve, celui de « Sign of the cross », tant ce titre fut pour moi le moment fort de la tournée, interprété par Bruce (la version brésilienne n'étant malheureusement pas la meilleure). Concernant le son encore, la production de « Final Frontier » pâtit étonnamment, comparée à celle de « Dance Of Death » dont « Paschendale » fait de l'ombre à « El Dorado » qu'elle suit... Étonnant. Ce titre d'ailleurs, ici plus qu'ailleurs, m'apparaît comme la dernière grande composition de Maiden...

Quoi qu'il en soit, certains titres – surtout les plus récents, évidement – prennent une coloration un peu différente à mes oreilles sortis de leur contexte : « El Dorado » me révèle une facette traditionnelle carrément pré-Maiden que je n'avais pas encore pleinement perçue, ou encore « Coming home » du même « Final Frontier » qui, ma foi, tient la route derrière « No more lies ». A côté du son, les arrangements du groupe montrent aussi, à l'occasion, leur enrichissement au fil des années, avec un « Afraid to shoot strangers » pourtant coloré faisant pâle figure de ce point de vue devant les orchestrations de « Dance of death » qui lui fait suite. Donc... il n'y a pas que du mal à dire de l'évolution moderne du groupe. La seule déception reste celle du choix des titres, avec, à part les exceptions que j'ai notées, les insupportables singles, morceaux fatigants et composés sur-mesure pour la scène que sont « Different world » et autres. Je peux tout de même ajouter à ma liste de consolations « For the greater good of god » que je ne pensais pas voir sélectionné sur « A Matter Of Life And Death » par exemple. « Consolation » car, si cet album remplit son rôle censé être informatif vis-à-vis des gens découvrant le groupe, je préfère qu'il le soit avec de tels titres.

Mais, bien entendu, on se serait fort bien passé d'un tel « syndicat d'initiative » et on trouvera bien peu d'excuses à cette sortie. Rien de non-entendu, pas d'idée particulière articulant cette compilation, et une redondance certaine avec les compilations existantes que j'ai nommées précédemment. Bref, il serait grand temps de trouver autre chose à proposer, si possible pas un album Live non plus, ces derniers commençant à suivre trop systématiquement chaque livraison studio. Vous êtes à cours d'idées ou de matériel chez Sanctuary et EMI ?

Le site : www.ironmaiden.com  + myspace.com/ironmaiden

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