JAMES BYRD'S ATLANTIS RISING

" Beyond The Pillars "




J A M E S  B Y R D 'S  A T L A N T I S  R I S I N G
Beyond The Pillars
Lion Music

Nous sommes en 1987. James Byrd, virtuose de la décennie au même titre qu'un Vinnie Moore ou Chris Impellitterri, vient de quitter Fifth Angel. L'histoire retiendra alors sa récupération par l'écurie des Mary Friedmann et autres Vinnie Moore (Shrapnel Records) et le début de sa carrière solo avec « James Byrd's Atlantis Rising ». Mais elle saute un chapitre en ce faisant : entre 1987 et 1988, James travaille d'abord à l'écriture d'un prochain Fifth Angel, puis après avoir perdu sa place au sein de la formation enregistre avec Freddy Krumins, pour ce qui deviendra Atlantis Rising mais pas tout de suite. Et ce chapitre oublié n'est ré-ouvert qu'aujourd'hui après un nettoyage de printemps chez Freddy : ces enregistrements sont retrouvés et présentés à James qui décide de les éditer.

Qu'avons-nous donc ? En fait 14 titres enregistrés par le guitariste et le vocaliste entre le départ du premier de Fifth Angel et la formation de Atlantis Rising avec le second. Quasiment intacts, les voici présentés sous le titre de « Beyond The Pillars » et derrière une hideuse pochette avec un Poséidon orné d'une tête de Zeus déformée trônant devant Chichen Itza, incongrue chimère justifiée par James en invoquant le contenu mythologique des textes de Atlantis Rising. Je vous rassure de suite, le contenu est bien plus intéressant. Sept de ces titres ont fini sur le premier Atlantis Rising : « Fallen warrior », « Fly to the sun », « Remember love », « Angel of mercy », « After the fire », « Eye of the storm » et « Let it out ». Il s'agit ici de versions antérieures et, ma foi, bien meilleures dans l'esprit. Le son est malheureusement déplorable (vous allez souffrir sur « After the fire »…) mais l'esprit est beaucoup plus direct et Rock que sur le disque. Une bonne surprise sur quasiment toute la ligne, qui constitue une excellente occasion de rendre à l'Amérique sa part oubliée de mérite dans la naissance du Power Metal. De mérite oui et non de responsabilité car il est bien difficile de prendre la musique de Atlantis Rising en défaut. « Remember Love » et « After the fire » ont beau être aujourd'hui typés 80s, la finesse de « Angel of mercy » reste intacte et « Eye of the storm » ou « Let it out » restent encore maintenant contagieux de dynamisme, quant à « Fallen warrior » et « Fly to the sun » heureusement qu'ils ont trouvé leur place sur le premier Atlantis Rising car ce sont deux monuments, oui !

Ce ne fut pas le cas de l'autre moitié des titres de « Beyond The Pillars » que l'on découvre donc 25 ans après : « Chasing the shadows », excellente compo tout à fait proto-Power mais déjà fraîche de par sa rythmique ternaire et sa mélodie sombre.
« I don't believe in love » et « On my mind » beaucoup plus Hard 80s, la surprise « Waiting in the shadows » déroutante d'originalité (un OVNI très plaisant), « Stranger in the night », « Gotta find you » tout en finesse de la part de James jusqu'à l'instrumental « Requiem Atlantis ». Malgré le son encore une fois, ces enregistrements sont tout sauf dispensables et étalent une forme incroyable de la part de James et Freddy.
Les guitares sont lumineuses (« I don't believe in love »), fines (« Gotta find you », « Requiem Atlantis »), les soli dignes de Blackmore (« Stranger in the night »), voire de Malmsteen (« Requiem Atlantis)… quant à Freddy, c'est celui qui souffre le plus de l'absence de prod' mais même à ce stade de mixage son professionnalisme étonne par sa maturité, ses modulations allant de Geoff Tate sur « Stranger in the night » à Axl Rose sur les parties les plus criardes (« On my mind ») en passant par un panel étonnant (Freddy n'est pas non plus tombé du ruisseau, ayant appris avec David Kyle, mentor de Chris Cornell ou… Geoff Tate justement).

Pour résumer, « Beyond The Pillars » n'est pas juste le caprice nostalgique de James, non. Il y a là une réelle qualité artistique à présenter. L'époque était un sommet pour James et cet album est parmi ce qu'il aurait pu produire de meilleur. Le contenu s'est malheureusement éparpillé, une moitié a été sauvée mais même celle-ci est là prête à être entendue bien plus incisive et puissante, certes brut et sale mais l'essentiel est là : l'œuvre d'un guitariste génial en plein boom créatif. De la dynamite qui sent la poussière mais encore effective, régalez-vous.

Le site : www.inextremo.de  + myspace.com/officialinextremo

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