JOURNEY

" Eclipse "




J O U R N E Y
Eclipse
Frontier Records

Bien peu de groupes, quelque soit le style musical dans lequel ils évoluent, peuvent se vanter de dépasser les 10 ans d'existence. Il y a trois raisons principales qui peuvent expliquer cette vie éphémère. Premièrement, un succès inexistant et des échecs dans la création de nouveaux hits après un premier album plutôt réussi, se soldant par une séparation à l'amiable. Deuxièmement, la disparition prématurée d'un ou plusieurs membres d'une formation, les survivants ne désirant pas continuer l'œuvre qu'ils ont engendrée aux côtés de leurs collègues décédés. Enfin, des divergences à la fois dans la direction musicale souhaitée et dans la gestion commerciale du combo.

Journey est l'un des quelques groupes qui a su passer outre les nombreux pièges, dont celui diabolique de l'affrontement des egos qui nuit à une bonne entente interne. Sa très longue et impressionnante discographie en est la preuve flagrante. Entre ‘Journey' et ‘Eclipse', la formation a immortalisée 165 titres sur ses 15 albums studio ! Même si beaucoup de ses enregistrements étaient inégaux, le quintet ne s'est jamais laissé aller à la facilité. Fidèle à lui-même, il vient d'enfanter d'un album de très bon aloi, mariant à la fois une certaine influence vintage des seventies et des eighties à la puissance sonore des temps actuels.

‘Eclipse' peut, ainsi, paraître un tantinet déroutant pour les vieux de la vieille, qui ne s'habitueront pas forcément au son « trop » clinquant, « trop » clean, et pour les kids qui ne se reconnaîtront pas tellement dans l'ambiance plutôt rétro de certains titres. Les autres, qui auront su évoluer avec le temps, apprécieront énormément ce témoignage artistique, preuve de la relativité du temps.

Tout en nuances, on ne s'ennuie guère à l'écoute des titres les plus rock'n'roll, tels que « Chain Of Love », « Edge Of The Moment », « Human Feel » (rhââââ, écoutez cet orgue Hammond en arrière-plan joué par Jonathan Cain, comparable à celui qui figure sur ‘Stormbringer' de Deep Purple ou de Hughes/Turner Project, un véritable régal, qui fait baver !!!), « Ritual » et « Someone », ou bien sur les passages plus mélodiques ou plus doux (« Tantra », « Anything Is Possible », la ballade typique américaine « She's A Mystery »). Le groupe navigue entre deux eaux, pour nous proposer le meilleur du hard FM et la voix d'Amel Pineda est tout bonnement impressionnante de musicalité et de précision. Beaucoup de subtilité se dégage de son organe vocal qui peut passer des notes médianes aux plus hautes en un instant. Cette versatilité démontre son talent. Les autres musiciens ne sont pas en reste et maîtrisent parfaitement leurs instruments, tout particulièrement Neal Schon, qui excelle sur les soli de fous, magnifiés pour l'occasion par le professionnalisme et l'expérience de Kevin « Caveman » Shirley, producteur ayant travaillé avec, vous le savez sûrement, Iron Maiden, Rush, Led Zeppelin, Dream Theater et Mr. Big. Tous ces éléments réunis permettent à l'ensemble de gagner en profondeur et en dynamisme.

‘Eclipse' n'est pas un album parfait, loin de là, car quelques petits défauts pointent le bout de leur nez par-ci par-là, comme quelques longueurs qui auraient pu être évitées, mais Journey a fait preuve de bon sens et l'inspiration est bien au rendez-vous. Pour ma part, même s'il ne s'agit pas de l'album de l'année, d'autres galettes méritant mieux de porter ce titre (‘Changes' de Alyson Avenue, ‘Unto The Locust' de Machine Head, ‘Human Remains' de Hell), ‘Eclipse' se range sans mal dans mon top 5. En somme, Journey confirme son statut de valeur sûre sur la scène AOR /Hard FM grâce à ce terrible quinzième opus.

Le site : www.journeymusic.com + www.myspace.com/journey

MetalAngel

 

   
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