K A M E L O T

" Poetry For The Poisoned "
K A M E L O T
Poetry For The Poisoned
earMUSIC

L'un arrive et l'autre s'en va… Si le remplacement de Glenn Barry par le bassiste d'origine du groupe a pu être accueilli avec curiosité par les fans de Kamelot, pas sûr que le départ de Roy Kahn plaise à tous. Mais profitons donc de sa dernière œuvre avec le groupe, désormais 100% américain : « Poetry For The Poisoned ». Décidé à laisser sa marque sur cet ultime album, Roy emmène tout son beau monde au fin-fond de sa Norvège pour composer. Puis c'est entre l'Allemagne et divers autres pays d'Europe (Grèce, Suède) et les Etats-Unis (chez le groupe en Floride) que sera mis en boîte le neuvième Kamelot. Autre nouveauté : « Poetry For The Poisoned » inaugure KMG, le propre label du groupe…

L'album est à mon humble avis excellent – du moins franchit-il clairement une nouvelle étape après les dernières productions déjà bien ambitieuses du groupe : Il est indéniable que Kamelot est toujours sur la pente ascendante. La chose est d'autant plus belle que le groupe poursuit son propre bonhomme de chemin : je veux dire que les musiciens ne se sentent toujours pas obligés de regarder à droite à gauche pour se renouveler mais persistent dans une voie qu'ils ne cessent de faire leur avec la plus grande logique, clarté de vision et détermination.

Le disque est complexe, fouillé, travaillé, et musicalement un rien plus sombre. Thomas explique ça par la perte de sa mère, qui lui aurait directement fait écrire des choses comme « Hunter's season », mais cette touche était déjà présente sur les deux précédents opus. De même, une autre évolution toute naturelle est les arrangements électros assumés de « The great pandemonium » ou « Necropolis », et vous savez quoi ? ils ont eu raison de prendre leur temps car ça ne choque en rien. Bref, aucune déception jusqu'au dernier titre, inclus !

Surtout, aucune compo faible. On a même droit à un agencement finement pensé avec quelques titres plus traditionnels stratégiquement placés : « If tomorrow came » (ah, si tous les speeds Power pouvaient être aussi classes), « The zodiac », se distinguant par son coté Sympho, « Necropolis » par sa lourdeur, et « Once upon a time » qui vient relancer le rythme après la suite en quatre parties constituant le morceau-titre, autre variation – tout aussi bienvenue – de dynamique grâce à sa structure plus opératique en courtes et rapides variations de thèmes, et pour laquelle Amanda Somerville et Simone Simons (toujours maquée avec leur claviériste) viennent prêter main-forte, Simone que l'on retrouvera par ailleurs sur « House on a hill », gros morceau très orchestral aux excellentes guitares… Tout aussi excellentes, celles de Gus G prenant en main le solo de « Hunter's season ». Le groupe invite également Jon Oliva pour les énormes parties vocales de « The zodiac », et Björn Strid de Soilwork pour le très travaillé « The great pandemonium » d'ouverture (qui fera par ailleurs l'objet d'une vidéo). Enfin, plus inattendu, Chanty Loch du groupe Pop allemand Fräulein Wunder partage la reprise de « Where The Wild Roses Grow » de Nick Cave…

Une édition propose en second CD un Live de l'excellente édition 2010 du Wacken, un mois avant la sortie de « Poetry For The Poisoned », et à l'occasion de laquelle ils testent « The great pandemonium » et « Hunter's season » (Elize Ryd de Amaranthe prêtant sa voix), placées au sein d'une set-list cohérente se concentrant sur les cinq derniers Opus, ceux qui ont fait de Kamelot le groupe qu'il est aujourd'hui. Si le son est étonnamment dépourvu de guitare rythmique et basse, la précision de l'exécution est palpable, ainsi que la réaction unanimement positive du public – chose difficilement acquise en festival, fût-ce sur une scène « True ». Autrement dit, le groupe a atteint un sommet, et c'est en toute logique que « Poetry For The Poisoned » est une réussite totale. Le départ de Roy risque de remettre en cause ce bel équilibre…

Le site : kamelot.com  + www.myspace.com/kamelot

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