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KINGS OF LEON
" Come Around Sundown "

KINGS OF LEON Come Around Sundown

RCA

Ne vous inquiétez pas je ne vais pas commencer à râler sur la déviance totale des Kings Of Leon : c'est désormais chose acquise, le quarter auteur de ce « Come Around Sundown » n'a plus rien à voir avec celui de « Youth And Young Manhood », les quatre frères Followill ayant beau être les mêmes... Mais nous savons tous que désormais les Rois de Léon ne sont plus ces quatre pouilleux du Tennessee au charme hirsute irrésistible et à la musique sauvage. Non, bien évidement, nous n'attendons pas que ce cinquième album démente le choix de ses prédécesseurs et, en effet, rien ne vient remettre ce choix en question : Arena Rock, Alternative, tendances New Rave... depuis que les frangins ont découvert les joies de la musique urbaine et électronique ils ne sont pas prêts à revisiter leur campagne du Sud...

Donc aucune surprise de ce côté-là. « Radioactive », qui a été choisi comme single, est une compo Alt Rock sans la moindre originalité, aux guitares et chœurs directement issus du U2 moderne. La rythmique est tout aussi empruntée et personne n'y décèlerait de trace de cette boue du Tennessee qui leur collait si bien aux bottes. En d'autres mots : Les Followhills se passent toujours aussi bien de leur personnalité. « Radioactive » était un bon choix de single, illustrant assez bien le reste du disque : Toutes les compos sont aussi standardisées Alt Rock, mélodies (« Pyro ») comme guitares (« The end »), si ce n'est Indie (« No money »), le U2 stadium-size est toujours aussi présent (« Pyro »), et la New Rave pointe son nez derrière « The immortals », « Pyro » et « Back down south ».

« Back down south », en voilà un titre prometteur ne trouvez-vous pas ? D'autant qu'il démarre à coups de bottleneck, fiddle et guitare acoustique. Mais cette rythmique Rave sera bien présente et les authentiques chœurs finaux ne parviendront pas à gommer cette impression de travestissement. N'en reste pas moins, tout de même, que ce léger courant d'air frais fait du bien, et permet de relativiser. Cette New Rave est plus sonore que rythmique sur « Pyro » et « The immortal », et un autre titre, « Mi amigo », montre une nette tendance à délaisser ce formatage moderne pour une simplicité plus prononcée et directe. Il en serait presque traditionnel et certaines guitares et harmonies font un rien sudiste... Rafraîchissant, mais bref.

Ce titre présente également une tendance plus inattendue du disque, un certain parfum exotique comme celui duquel l'Angleterre d'il y a 20 à 30 ans aimait à laisser envahir sa musique. Les cocotiers de la pochette en seraient-ils un aveu ? On le retrouve en tout cas sur « Pony up » et « The immortals », dans une forme plus clairement empruntée à Police. Certes original, mais pas plus personnel que le reste. Seule démarcation de ce « reste » par rapport à « Radioactive » que j'ai cité en exemple, la majeure partie des titres privilégie les ambiances apaisées voire planantes. « The face », par exemple, ou « Pickup truck » montre (malheureusement) qu'ils parviennent à maîtriser cette nouvelle couleur... « Celebration », dernier titre de l'album, en joue aussi mais, cette fois, avec un aspect sombre sauvant les meubles. Oui, on pourrait presque dire qu'il s'agit d'un bon mauvais Kings Of Leon.

Quoi d'autre de bon ? Peut-être le travail instrumental de « Beach side » tout de même plus riche... Peut-être aussi ce « Mary » en forme de Pop 60s rétro, rondement menée et bénéficiant d'un bon solo Rock surgissant de nulle part... Diversifiant, mais toujours pas dans le sens que les vieux fans comme moi voudraient. Sommes-nous condamnés à demeurer insatisfaits ? Lorsque Caled dit avoir écrit tous les textes en « écriture automatique », et que l'on entend au milieu de l'immonde « Radioactive » « it's in the water where you came from », on se laisse à espérer un revival de la part du groupe, mais... allons, ne misons pas trop là-dessus.

Le site : www.kingsofleon.com  + myspace.com/kingsofleon

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