Nuclear Blast

Korpiklaani a su s'imposer comme pilier du genre Folk Métal/Pagan Métal depuis maintenant 8 ans grâce, sans doute, à une très grande productivité musicale. Aujourd'hui, bien installé chez Nuclear Blast, le groupe semble ne plus rien avoir à prouver. Cependant, Korpiklaani demeure critiqué à cause de ladite répétitivité de sa musique. Mais quelque chose me dit, dès la première écoute, que cet opus, Ukon Wacka, risque de changer sensiblement la donne.

On dit souvent que, lorsqu'on a entendu une chanson de Korpiklaani, on les as toutes entendues. Cela provient probablement de leurs titres executés à coup d'éternels violon, accordéon et "jouhikko" qui peuvent lasser certains d'entre nous. On remarque néanmoins que la formation finlandaise a tenté de changer cette tendance dans cet opus, non pas en supprimant le jouhikko (Sans instru folk, le groupe ne serait pas ce qu'il est) mais en mettant en valeur la voix de Jonne Järvelä par rapport aux instruments. Leurs morceaux sont donc plus diversifiés et le groupe semble également tenter de coller davantage à une structure très métal dans la composition technique des morceaux, notamment grâce à des soli d'on-ne-sait-quoi (sans doute d'accordéon) aussi époustouflants que dans le morceau instrumental "Vaarinpolka". Ainsi, Ukon Wacka se rapproche plus d'albums de groupes tels que Fintroll que de formations purement folk.

Le dernier opus de Korpiklaani marque donc un petit tournant dans l'histoire musicale des finlandais. Malgré un "Tequila", aux intonations presque punk et aux paroles pseudo-espagnoles, qui suit la digne lignée de l'ode à l'alcool korpiklanienne, succédant à des titres tels que "Beer Beer", ou encore "Let's Drink" des fournées précédentes, de nombreux morceaux se démarquent de la discographie du groupe. En effet, "Lonkkaluut" confirme la volonté de faire du "vrai" métal qui émane de cet album : cris, guitares saturées et violons cinglants ponctuent la fin du titre, ainsi qu'un break typique, ce à quoi Korpiklaani ne nous avait pas habitués. Comme dit plus haut, un changement au niveau vocal a été opéré. Je m'excuse d'avance pour le parallèle un peu moyen mais sur le morceau "Surma", Jonne crierait presque à la manière d'un Serj Tankian énervé. En revanche, l'intro douce et acoustique de "Koivi Je Taaihti" ou même de "Surma", nous change de l'habituel Korpiklaani et marque une belle réussite du groupe.

Pourtant, même si l'impression générale de cet album est donc de coller au plus près à une structure plus métal et moins folk, en ne se séparant pas pour autant de leurs ingrédients de base (instru folk, et mélodies enjouées), le morceau éponyme de l'album, Ukon Wacka, est de loin le plus folk de l'opus, avec un voix douce, qui rendrait tout cela parfois même trop folk. Alors pourquoi avoir donné le nom de ce morceau à un album plus métal que les précédents ? Au final, ce disque est moins prévisible, et ravira les jeunes gens vêtus de peaux de bêtes, munis d'une corne à boire et appréciant faire la fête avec de la musique plein les oreilles et de la bière jusqu'au cou.

Le site : www.korpiklaani.com + www.myspace.com/korpiklaani

Pump-Kins moyenne)