LEAVES' EYES

" Meredead "
L E A V E S'   E Y E S
M e r e d e a d
Napalm Records

Le quatrième album de Leave’s Eyes a la double tâche de prouver la pertinence du Metal Symphonique au 21e siècle (lot commun à toutes les formations du genre), ainsi que – surtout – démontrer le sérieux de Liv Kristine trop souvent fourvoyée dans des albums solos indignes. Pour le premier point, Leave’s Eyes n’est pas encore de taille à relever ce défi réservé aux chefs de file. Pour le second… nous avons droit à un sommet suivant les abysses de « Skintight ». En effet « Meredead » est plus ambitieux qu’aucune autre production du groupe.

Leaves' Eyes l’envisageait comme tel, c’est apparent : guests de Elfenthal et Midnattsol, Anette Guldbrandsen… jusqu’au Lingua Mortis Orchestra sont ici conviés par le groupe, désormais réduit à Liv et Alex avec le seul Thorsten Bauer. Alex même cède de plus en plus sa place, n’intervenant vocalement que sur deux ou trois titres… et c’est tant mieux, avons-nous envie de dire, tant Liv brille, et tant ses parties sont riches : Norvégien, ancien anglais, duos divers… Leave’s Eyes ne manque pas d’idées. Ni de talent : « Tell-tale Eyes » qui conclut le disque est époustouflant par son chant, pourtant simple. Et lorsqu’il ne l’est pas c’est une débauche de chœurs et harmonies qui transforment « Spirit’s masquerade » ou « Etain » (en duo avec sa ‘tite sœur) en pièces symphoniques au-delà de ce que le groupe a jamais fait. Ce premier morceau surtout est parfaitement représentatif de ce que Leave’s Eyes accomplit ici : briser le carcan du groupe Sympho à mélodies et s’aventurer dans des structures musicales plus riches. Pari réussi ! du moins avec ces deux premiers morceaux.

Le reste ne va pas si loin, mais propose un équilibre parfait, entre les morceaux classiques que sont « Velvet heart » par exemple, présents mais discrets, et les propositions originales comme la reprise de « To France » de Mike Oldfield (qui ne me convainc guère, mais qui a le mérite de tenter quelque chose) ou encore les flirts traditionnels du groupe avec le patrimoine folklorique norvégien (« Krakevisa » et « Nystev », agrémentés de Nyckelharpa suédoise et autres cornemuses irlandaises).

Vous l’aurez compris, Leaves' Eyes m’a surpris et je considère Meredead comme un nouveau début, celui d’une seconde partie de carrière, « mature », après des débuts sages misant sur Liv comme n’importe quel combo Sympho. La plupart de ces groupes se résolvent un jour ou l’autre à passer ce pas (Edenbridge l’année dernière par exemple), et, vu la standardisation du genre, c’est bien le seul moyen de continuer à intéresser le public. Chapeau bas, donc, et que du bon à espérer pour la suite.

Le site : www.leaveseyes.de + myspace.com/leaveseyespage

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