Evolution ? Bof… Oui, « The Visitation » était une évolution, c'était la confirmation de la pertinence de la reformation de Magnum en 2001, un Magnum solide, plus Heavy, auteur de 5 albums, au line-up stable (seul Harry James cède ses baguettes le temps de « Princess Alice And The Broken Arrow » puis revient) et à la qualité discographique constante (« The Visitation » que je vous présentais il y a peu ne montrant toujours aucune baisse de régime)… Alors pourquoi sortir ce « Evolution » au titre mensonger ? Cet album n'est ni plus ni moins qu'une compilation ; le label a beau présenter ça comme il veut, ça reste une compilation de leur période post-2001. Petite nuance qui permet à ces messieurs de Steamhammer/SPV d'éviter le terme « compilation » : les morceaux sont remixés. Et petite nuance pour nous, seul intérêt de « Evolution » : pas mal de parties sont réenregistrées.

L'album est en réalité constitué de 2 titres de chacun de leurs albums post-réunion. Al Barrow a réenregistré toutes ses parties de basse, Tony Clarkin et Harry James la plupart de leurs lignes de guitares et batterie, et Bob Catley a même remis en boîte certaines de ses parties vocales. Sur ce point, en effet, il s'agit de beau travail. Certains morceaux – pourtant encore jeunes de moins de 10 ans ! – brillent sous ce vernis. « Brand new morning », « Out of the shadows »… même certains titres mineurs sortent rajeunis. Et ce qui était sans doute de but du groupe, surtout, est parfois atteint: on reconsidère la qualité de compositions de cette période qui reste, vous serez d'accord, loin de l'époque classique du groupe. En ce qui me concerne c'est « That holy touch » sur laquelle je pose un regard neuf et plus conciliant. Mais, même pour ce dernier point, certains choix de titres ne sont pas évidents. Qu'espèrent-ils tirer des deux extraits de « Valley Of The Mooking », dont ils nous proposent les titres les moins aventureux ?

Malheureusement, c'est la moindre des déceptions. Car suivent deux extraits de « The Visitation » tout aussi décevants : le morceau-titre, choix évident, est en effet accompagné du très consensuel « Wild angels » et, comble, aucun réenregistrement ni même remixage ne justifie leur inclusion. Noyau de cerise sur le gâteau faisandé, deux nouveaux titres, accompagnant cette collection comme il se doit de tout produit inintéressant, plombent le résultat en étant quasiment les moins intéressantes compositions de Magnum reformé. Mélodies et refrains conventionnels, arrangements convenus et manque total d'idées jusque dans le son 90s de « Do you know who you are ». Bref, Magnum ne s'est pas foulé, encore moins que pour les réenregistrements qui, eux, étaient non seulement excellents à l'occasion mais surtout plus inspirés (« When we were younger » pourrait être qualifié de résurrection). Bref, au final, je n'ai pas eu grand-chose à me mettre sous la dent, et j'ai même fini avec une désagréable question : si le groupe a pris tant de temps pour ca, a-t-on encore une chance de voir un VRAI nouvel album avant les calendes grecques ? Une sortie contre-productive, en un mot.

Le site : www.magnumonline.co.uk  + myspace.com/magnumuk

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