MASSIMO IZZIZZARI

" Electrifying "
M A S S I M O   I Z Z I Z Z A R I
Electrifying
Lion Music

Vous vous en doutez à la vue de la pochette – complétée par celle du nom du label pour les plus sceptiques – Massimo Izzizzari n'est autre qu'un Guitar Hero. En revanche ne vous attendez pas à quelque chose d'aussi froid (et non inspiré, pour être franc avec le graphiste) et rigide qu'elle le suggère : j'ai beau ne pas être fan de shredding malgré mon état d'instrumentiste, Massimo m'a ravi. Le bonhomme a eu la merveilleuse idée de tenter l'aventure solo après une honnête carrière au service de la radio et de la télé (que voulez-vous, faut bien gagner sa vie), et son savoir-faire a payé. Il a signé un premier disque qu'« Electrifying » suit dans la même veine très personnelle, assez funk voire jazzy et, surtout, étonnamment simple pour du shredder, à la limite du déconcertant.

Pourquoi simple ? car les compos de Massimo sont mélodiques. J'entends par là qu'elles possèdent une ligne mélodique : sa guitare chante ! Renversant de simplicité, d'effet direct et d'évidence. La base rythmique est assurée par le bon vieux basse / batterie Power Trio, recouvert d'effets et bruits, et Massimo laisse libre court à ces lignes étalées, ces phrases fluides et liquides qui font sa personnalité totalement assumée. Aucune référence ici à un quelconque dieu de la six-cordes (peut-être Satriani pour ce même effort mélodique, mais alors le meilleur Satriani !), mais plutôt à divers courants musicaux ne brillant certes pas par leur originalité (Jazz et Funk donc) mais ayant le mérite d'être honnêtes et représentatifs.

Si je dois citer deux noms, ce seraient Hendrix, mais pas pour sa flamboyance (plutôt pour son côté Rock qui égaie le refrain de « Lithosphere », les ponts de « Attraction », et surtout « Little hero » !), et Jeff Beck pour ce phrasé parfaitement maîtrisé et souple, cette complexité évidente et toutes ces autres choses que je serais bien incapable d'exprimer qui font de Jeff le géant absolument unique qu'il est. Mais Massimo y entend quelque chose, lui, et parvient à retenir du personnage cet art de manier le phrasé à coups de notes distendues et étirées sur des mesures, de jeux de volume et de concision. Cela donne des « Plastic theater », des « Natural evolution » et autres compos quasi-Rock tant elles semblent plus chantées que jouées.

Pour combler notre appétit, le Massimo nous offre quelques plats variés comme « Sweet memories », tout en ambiances et charme, prenant son temps à l'extrême pour un résultat de la meilleure efficacité, « Funny walk » aux deux thèmes jouant à cache-cache, jusqu'au merveilleux picking qu'est « Romance », entre classique et Folk, pour un brusque changement de ton… De la variété, de l'idée, de la maîtrise, cet album a tout. Pourtant, je finirai en le nuançant par un seul point, mais de taille car son ombre recouvre tous les autres : « Electrifying » est modeste. Ca a, certes, ses bons côtés mais il est aussi modeste de par les limites de son auteur. Pas d'idée renversante, pas de solo addictif, par de compo hors-pair… Massimo a ses limites, oui, et n'étonne pas par son génie ou sa créativité.

Mais, je le répète, il y a là une personnalité simple mais fraîche, un savoir-faire plaisant et une spontanéité qui raviront le rétif au shredding comme l'amateur de virtuosité sensible à cette humilité dont Izzizzari sait tirer le meilleur parti. Jamais je n'aurais cru qu'un album si modeste pourrait tant me combler. Massimo l'a fait et pour mon plus grand bien. Jetez donc une oreille…

Le site : www.massimoizzizzari.com  + myspace.com/massimoizzizzari

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