MICHAEL MONROE
" Sensory Overdrive "
M I C H A E L   M O N R O E
Sensory Overdrive
Spinefarm Records

Que de remue-ménage chez Hanoi Rocks… alors qu'une reformation inespérée comblait les plus sceptiques, voilà l'aventure finie après « Street Poetry » en 2007… Et re-belote pour Michael Monroe qui remballe pour une seconde « carrière » solo, qui s'amorce donc avec ce « Sensory Overdrive ». « Bof » diront certains, surtout ceux qui auront suivi ses frasques sur scène parfois plus pitoyables que celles d'une Amy Winehouse, mais si la scène en question était l'une de celles foulées par Michael lors de sa récente tournée « solo » en première partie de Motörhead, je n'aurais même pas besoin de prier quiconque de réviser son jugement : car cette scène, il l'a foulée en compagnie de Steve Conte (guitariste des New York Dolls !), Ginger (guitariste des Wildhearts), Sami Yaffa (bassiste de Hanoi Rocks de 1980 à 85, chez les New York Dolls depuis 2005) et Karl Rosqvist (batteur de Chelsea Smiles). Et lorsque j'annoncerai à cette personne de ce band ce choc, c'est celui qu'il retrouvera sur Sensory Overdrive, cette même personne risque fort d'aller acheter le disque en question sans se faire prier.

Qu'en est-il donc ? Car un pareil line-up, s'il est alléchant, place la barre très haut niveau attentes et risque donc de se casser la figure… Et en fait c'est un peu le cas, à mon humble avis. Oh, certes pas instrumentalement tant le niveau est irréprochable ; riffs à gogo (« Trick of the wist » dans ta face pour commencer, accroche-toi), parties monstrueuses de Michael (« ‘78 », single génial), et rythme explosif d'un bout à l'autre (« Got blood », « Modern day miracle », ‘Bomb away », dans ta face, dans ta face et dans ta face). Mais stylistiquement il y a de quoi décevoir. Michael se rapproche de plus en plus de ce côté Punk qui, s'il avait beau faire l'originalité de Hanoi Rocks, ne fonctionne pas sur ce nouveau songwriting mené par Ginger : « Superflowered superfly », « All you need » et même « Debauchery as a fine art » tombent dans le Punk US fort éloigné du concept Hanoi Rocks… Ce dernier, heureusement, se retrouve plus sur « Trick of the wrist », le décidément très bon morceau d'ouverture, et « ‘78 », tout aussi bon single, où le Punk est plus celui des Sex Pistols (Monroe rappelant diablement Rotten sur ce dernier titre d'ailleurs). D'autant plus que le premier est un Rock très Stones et le deuxième très Glam : chassez le naturel, il revient en Harley.

D'autres morceaux échappent à ce formatage US fort triste : « Later won't wait », un morceau très satisfaisant illuminé par le sax, cette trademark de Monroe, et « Gone, baby gone », un morceau très américain en duo avec Lucinda Williams, guest aussi prestigieuse que ce bon vieux Lemmy venu prêter main forte sur « Debauchery as a fine art » (morceau au titre irrésistible, vous en conviendrez j'espère). En dehors de ca, c'est plus de la moitié de « Sensory Overdrive » qui se laisse envahir par cette vacuité stylistique qu'on ne sait comment traduire de la part de Michael, pourtant dans une forme éclatante (les 5 premières minutes suffisent à dissiper tout doute là-dessus). Il est totalement dans le concept (un chant éblouissant, pas un seul temps mort, 3 minutes 30 maximum par morceau), mais celui-ci ne fonctionne pas (parfois même au niveau du couplage, comme « Bombs away » qui ne parvient pas à faire Guns, « All you need » qui échoue lamentablement dans sa recréation de « Livin' On The Edge »…). L'équipe était pourtant là, cohérente (deux membres des New York Dolls ! et Jack Douglas à la prod), mais je pense que Michael s'engage sur la mauvaise voix stylistique.

Maybe better next time ? Michael s'est déjà séparé de Ginger. Mais si ce qui semble une mauvaise nouvelle finissait par avoir de plus heureuses conséquences ? Les voies du Glam Rock sont impénétrables.

Le site : www.michaelmonroe.com  + myspace.com/michaelmonroeofficial

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