NAZARETH

" Big Dogz "
N A Z A R E T H
B i g  D o g z
Edel

On peut dire que je bavais plus fort que les quatre têtes de cerbère de la pochette réunies en posant « Big Dogz » sur la platine (le vinyle est une image chère pour moi comme l’auront noté les lecteurs de mes chroniques généralement réalisées à l’écoute de mp3) : il ne s’agit pas moins que du 22ème album de Nazareth, le géant écossais désormais plus que quadragénaire ! Et je parle du groupe, McCafferty ayant quant à lui dépassé les 65 piges… Le bassiste Pete Agnew, lui, est toujours de la partie, ainsi que son fiston qui remplace le regretté Darrell Sweet depuis le grand retour du groupe en 2008, date à laquelle il intègre aussi Jimmy Murrison, toujours fidèle, au poste de guitariste pour « Big Dogz ».

Equipe stable depuis 2008 donc, l’année du retour suite à une décennie d’absence, et de retour en forme après le fourvoiement que furent les 90s pour Nazareth… La qualité se révèlera-t-elle aussi stable que le line-up ? A l’écoute de « Big dog’s gonna howl » je hurle OUI ! Quelle rythmique énorme, mes aïeux, ENORME. Les effluves des seventies m’étourdissent, je bénis en vrac tous les dieux de la lourdeur et de l’acier. Puis, il faut bien avouer, au cours de ce titre comme des suivants la magie s’estompe… « No mean monster » abuse des jeux vocaux de McCafferty, « Lifeboat » piétine un peu, les plans sentent de plus en plus le recyclage et l’on finit par se dire que oui, Nazareth est bien un groupe de géants et ils restent bien ces légendes du rock graisseux mais que, malgré ca, comment dire… ? ils manquent aujourd’hui de force de proposition… En fait, tout « Big Dogz » fonctionne plus par la patte traditionnelle du groupe que par un quelconque sang neuf.

Ceci dit, il y a matière à apprécier : la lourdeur est toujours là (« Claimed »), le feeling gorgé de vibe aussi (« When Jesus comes to save the world again »), le groove (« Watch your back »)… C’est juste que tout cela sent la réutilisation. Les rythmes sont inchangés depuis les 70s (« The toast », même l’humour du morceau est celui du Nazareth de l’époque), même l’indéniable mordant de « Sleeptalker » est daté… « The Newz » avait peut-être laissé espérer un retour du groupe plus inspiré, je ne sais pas, mais il se trouve que cette géniale pâte dans laquelle nous englue d’emblée « Big dog’s gonna howl » s’assèche vite.

Le groupe se permet même deux morceaux très nostalgiques (« Radio » et « Time and tide ») qui indiquent clairement que c’est bien vers le passé que regarde Nazareth (ce qui ne les empêche pas d’être vibrants d’émotion – surtout le deuxième – mais c’est révélateur). Bref, le toutou a fini de ronger son no-nos et il serait grand temps de lui donner de quoi retrouver de l’appétit. Nazareth est un groupe trop énormissime pour finir une si géniale carrière sur une note faible. Et comme je ne crois pas qu’ils soient prêts à rendre les armes avant quelques années supplémentaires, j’espère bien qu’ils sauront faire mieux que « Big Dogz » voire que « The Newz ».

Le site : www.nazarethdirect.co.uk + myspace.com/nazarethdirect

the_outcast

 

   
Amis ?        
Ultrarock :
13 av Charles de Gaulle, escalier D, 78230 Le Pecq, France
     

© essgraphics 2011