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ORDEN OGAN
" Vale "

ORDEN OGAN Vale

AFM Records

Le genre : exhumation de trésor.

J’ai déjà écrit pour Ultrarock tout le bien que je pense du travail d’Orden Ogan, ce groupe de power allemand déjà bien rôdé qui présentait son troisième album, Easton Hope début 2010. Le succès fut tel qu’AFM a décidé en fin d’année de remasteriser leur deuxième effort, Vale, sorti en 2008. Une saine initiative car, si, nous allons le voir, l’album est (très) bon, les quatre titres boni (la version folk du single We Are Pirates 2010, une démo instrumentale de Winds of Vale 2008, une version orchestrale de Welcome Liberty 2010 et un rogaton datant des débuts du groupe, The Yearning Remains 1998) sont intéressants, assez représentatifs de l’univers éclectique d’Orden Ogan et apportent une réelle valeur ajoutée qui justifie (presque) une réédition (presque parce que celui qui possède déjà l’original pourra quand même se dispenser de débourser à nouveau…). Bref, ça tombe bien pour ceux qui, comme moi, ont découvert le groupe en 2010 !

On trouve déjà dans Vale les ingrédients qui, raffinés, feront la qualité et le succès d’Easton Hope. Rien d’étonnant, puisqu’il s’agissait alors d’un « faux » nouveau groupe, expérimenté d’une quinzaine d’années. La diversité est la marque de fabrique de ces musiciens dont l’obsession semble être de réaliser la synthèse (en forme de grand écart permanent) entre folk et trash, avec un résultat composite assez progressif dans l’esprit. Soit donc ici un (petit) peu de trash (des rythmiques), du power (les riffs, les refrains), un (petit) peu de speed (la double pédale), du prog’ (les claviers et de nombreuses lignes vocales), une bonne dose de heavy metal, du folk (quelques instruments et gimmicks) plus (tout plein) de chœurs (à la Blind Guardian) et, cas atypique, un chanteur qui sonne plus comme un folkeux que comme un clone de Michael Kiske.

Comme deux ans plus tard avec Easton Hope, c’est la diversité des influences qui est mise en avant sur Vale, via cette cohabitation parfois déroutante entre compositions ambitieuses et titres simples et directs. Le petit défaut de maturité, qui sera corrigé lors du troisième album, réside dans le manque de mélodie fédératrice qui laisse parfois une impression dominante de juxtaposition stylistique plus que de véritable mélange des genres. L’album s’ouvre (comme il se doit au pays du power metal) par une courte intro instrumentale titrée Graves Bay. Mais où ai-je donc déjà entendu cette ritournelle ? Elle est carrément entraînante et, développée, pourrait devenir un tube entêtant… « Bon sang, mais c’est bien sûr !» C’est le thème de We Are Pirates, le single hommage à Running Wild extrait d’Easton Hope (relativement en décalage avec le reste de l’album, d’ailleurs). Ainsi donc ce tube de taverne préexistait au disque sur lequel il a été gravé… C’est pour cette raison qu’on trouve ici en bonus track la version folk de LA mélodie imparable de 2010, impossible à se sortir de la tête pendant des heures et, selon votre serviteur, du même calibre que le générique de Thierry La Fronde (avec J.C. Drouot en collants moule-burnes verts dont on ne pouvait admirer que la coupe mais pas la couleur vu que la télé était encore en noir et blanc ; ah ! toute ma jeunesse…).
Sans dérouler la track list ni refaire le panégyrique de ce groupe (relisez la chro. d’Easton Hope), je voudrais juste mettre ici un point en lumière. Il se dégage de cette musique une osmose entre les musiciens qui me semble tenir au fait qu’aucun ne tire pour lui seul les marrons du feu. Ils paraissent jouer dans le même sens, tout dévoués qu’ils sont à leurs compositions, cherchant moins à impressionner par leurs compétences ou charisme individuels que par la qualité de l’ensemble. Malgré la variété des influences, le résultat est donc homogène et cohérent. En comparaison des groupes de métal progressif, les différentes compositions n’étant pas envisagées comme des occasions de se mettre personnellement en valeur, on ne trouve chez Orden Ogan (c’est le revers de la médaille) que peu de soli virtuoses. Voilà peut-être mon seul regret.

En conclusion : Easton Hope n’était donc pas un coup d’esbroufe et Orden Ogan était déjà un grand groupe en 2008. Ce Vale, moins folkisant que son prédécesseur (Testimonium A.D., 2004) et moins abouti dans sa quête du métissage que son successeur, n’en demeure pas moins un excellent album de metal, teinté à la fois de musique traditionnelle et de rock progressif. Dans ses moments directs et simples comme dans sa tendance complexifiante, jamais clinquant mais doté d’ambiances travaillées (souvent mélancoliques), de belles mélodies et d’une énergie certaine. Un plaisir pour votre serviteur qui en conseille vivement l’écoute et l’achat (ben ouais, il faut bien qu’ils en vivent pour en pondre d’autres derrière…).
Les titres à retenir : Farewell, Reality Lost (progressif), This Is (prog’ rock avec des intonations à la Nick Barrett de Pendragon), Something Pretending (heavy prog’), The Lords Of The Flies, What I’m Recelling (pop commerciale gothico-dépressive), le bonus Winds Of Vale (plus sympa en démo instrumentale gratteuse qu’en version finale vocale et claviérisée).
P.S. décidément un groupe à suivre !

Le myspace : www.myspace.com/ordenogan

Bouteil Bout






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